Des militantes saoudiennes torturées et maltraitées en prison, selon un groupe de défense des droits humains (Middle East Monitor)

Des militantes saoudiennes torturées et maltraitées en prison, selon un groupe de défense des droits humains
Article originel : Saudi women activists tortured and abused in prison, says rights group
Middle East Monitor

Amnesty a déclaré que les autorités saoudiennes avaient détenu pendant plus de 100 jours des militantes qui défendaient le droit des femmes à conduire - Loujain Al-Hathloul, Eman Al-Nafjan et Aziza Al-Yousef - sans accusation ni procès[Twitter].

Selon le Washington Post, plusieurs militantes des droits des femmes emprisonnées en Arabie saoudite depuis plus de six mois ont été victimes de violences psychologiques ou physiques pendant leur détention. Il est allégué que les mauvais traitements comprennent la privation de sommeil et des passages à tabac.

Citant quatre personnes qui connaissent bien les conditions de détention des militantes, le Post a déclaré que certains des abus ont eu lieu lors d'interrogatoires au cours desquels plusieurs des femmes ont reçu des chocs électriques ou ont été fouettées. D'autres femmes auraient montré ce que les témoins ont dit être des signes de violence, y compris des tremblements incontrôlables ou des difficultés à se tenir debout.

Les familles seraient réticentes à répéter ce qu'elles entendent des détenus lors de leurs visites dans les prisons, craignant des représailles de la part des autorités saoudiennes. Toutefois, les quatre personnes qui se sont exprimées dans l'anonymat ont révélé des détails sur les mauvais traitements subis par les détenues.

Un fonctionnaire saoudien à qui l'on a demandé de commenter les allégations a également pris la parole sous couvert de l'anonymat et a déclaré : "Le système judiciaire du Royaume d'Arabie saoudite ne tolère, n'encourage ni ne permet le recours à la torture. Toute personne, homme ou femme, faisant l'objet d'une enquête, est soumise à la procédure judiciaire normale menée par le ministère public pendant son interrogatoire, qui ne repose en aucune façon sur la torture, qu'elle soit physique, sexuelle ou psychologique."

Outre les coups et les décharges électriques, au moins une prisonnière aurait été pendue au plafond pendant un interrogatoire. Une autre prisonnière s'est faite dire, à tort, qu'un parent avait été tué. Une troisième détenue a tenté de se suicider à plusieurs reprises, a-t-on allégué.

Beaucoup de ces femmes ont été arrêtées lors de la campagne de Riyad contre les militants qui a débuté en mai dernier. Outre la répression à l'encontre des hauts dignitaires religieux dans le pays, plusieurs femmes ont été arrêtées, dont Walaa Saeed Al-Shubbar, une infirmière et militante connue pour son soutien aux victimes de violences domestiques et aux femmes détenues. Amnesty a déclaré que les autorités saoudiennes avaient détenu pendant plus de 100 jours des militantes qui défendaient le droit des femmes à conduire - Loujain Al-Hathloul, Eman Al-Nafjan et Aziza Al-Yousef - sans inculpation ni jugement.

Hier, le groupe de défense des droits de l'homme qui a suivi de près le sort des militantes saoudiennes a déclaré qu'un certain nombre d'entre elles, détenues arbitrairement sans inculpation depuis mai, auraient été victimes de harcèlement sexuel, de torture et d'autres formes de mauvais traitements pendant leur interrogatoire dans la prison de Dhahban en Arabie saoudite.

Réagissant aux informations faisant état d'abus et de torture, Lynn Maalouf, directrice de la recherche d'Amnesty International sur le Moyen-Orient, a déclaré : "Quelques semaines seulement après le meurtre impitoyable de Jamal Khashoggi, ces informations choquantes faisant état de torture, de harcèlement sexuel et autres formes de mauvais traitements, si elles sont vérifiées, font apparaître de nouvelles violations scandaleuses des droits humains par les autorités saoudiennes".

Les autorités, a-t-elle ajouté, sont directement responsables du bien-être de ces femmes et de ces hommes en détention. "Non seulement ils les privent de leur liberté depuis des mois, simplement parce qu'ils expriment pacifiquement leurs opinions, mais ils les soumettent aussi à d'horribles souffrances physiques.

Traduction SLT

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