L'ambassadrice de la francophonie reproche à Macron son soutien au discours xénophobe rampant sur les migrants (Vidéo)

Leïla Slimani (c) Ludovic Marin AFP

Leïla Slimani, ambassadrice de la francophonie nommée par Macron et prix Goncourt pour son livre "Chanson douce" a reproché à Macron son ton sur les migrants après qu'il ait répondu à une interpellation d'un vétéran lors de son "itinérance mémorielle" l'ayant à réhabiliter la mémoire de Pétain pour son rôle durant la Première guerre mondiale. Le 6 novembre, Macron a salué des vétérans dont un l'a interpellé sur sa politique sur les "sans papiers"en lui demandant  de mettre "les sans-papiers hors de chez nous". Macron lui a alors répondu du tac au tac : "Ceux qui n'ont pas de papiers et qui n'ont pas le droit d'asile, croyez-moi on va les... On va continuer le travail". 

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 Visiblement, ce discours sur le "travail" à continuer n'est pas passé auprès de l'ambassadrice de la francophonie qu'il a lui même nommé. Dans une tribune dans Le Monde, elle lui a reproché de ne pas défendre "les immigrés avec plus de vigueurs". Et Leïla Slimani poursuit en déclarant que ce discours est de plus en plus banalisé dans la société française, elle évoque en filigrane une xénophobie rampante avalisée par Macron. "Tous les métèques de France vous le diront, tous les Arabes, les Noirs, les sans ou avec papiers vous le confirmeront : ces propos sont de plus en plus courants."  

Extrait : "Ils sont de plus en plus nombreux, ceux qui marmonnent sur notre passage. Ceux qui, dans le bus, trouvent qu’il y a trop de gens de couleur, qui se plaisent à répéter que leur France a changé. Ceux qui humilient, qui bousculent, qui insultent, qui refusent de vous servir, qui éructent contre l’islam. Qui se plaignent du « grand remplacement », du « cheval de Troie ». Qui nous invitent à « rentrer chez nous » quand chez nous, c’est ici.

A cette question, le président a répondu que ceux qui ont droit à l’asile seraient accueillis mais que « ceux qui peuvent vivre librement dans leur pays doivent être reconduits ». « J’aime votre réponse », a plastronné notre généreux vétéran. Pourtant, il me semble qu’Emmanuel Macron aurait pu défendre avec plus de vigueur et de froideur ceux que cet homme rêve de mettre dehors. Il aurait pu lui répondre sèchement qu’on ne parle pas ainsi des gens en les résumant au vocable « sans-papiers ». Il aurait pu lui dire, puisqu’il faut défendre la « pensée complexe », que l’immigration est une question ô combien complexe parce qu’elle est humaine, douloureuse, existentielle." Le Monde Leïla Slimani : « Emmanuel Macron aurait pu défendre les immigrés avec plus de vigueur ».

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