Dans un entretien avec Molly O'Toole, journaliste du Los Angeles Times, le général Kelly admet que la Maison Blanche n'est pas tout à fait la "machine bien huilée" dont Trump aime se vanter.
Kelly a servi 46 ans dans les Marines, de la guerre du Vietnam à la montée de l'État islamique, ce qui fait de lui le plus ancien général de l'armée étatsunienne lorsqu'il a pris sa retraite en janvier 2016 avant que d'être recruté par Trump comme secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis à partir du 20 janvier 2017 puis comme secrétaire général de la Maison blanche, en juillet 2017. Du fait des tensions croissantes avec Trump, John Kelly a dû quitter la Maison blanche début décembre 2018 après 18 mois de service.
Selon Kelly, très remonté contre son patron après l'ordonnance du retrait des troupes étatsuniennes de Syrie, Trump tient rarement compte des informations délivrées par son staff : "Kelly a déclaré qu'il s'était toujours assuré que Trump ait accès à de nombreux flux d'informations détaillées avant de prendre une décision - même si le président dit qu'il se fie souvent à ses tripes, plutôt qu'aux renseignements étatsuniens. Ça ne l'a jamais été : Le président veut simplement prendre une décision basée sur l'absence de connaissance et l'ignorance ", a déclaré Kelly. "Vous n'aimez peut-être pas sa décision, mais au moins, il a été pleinement informé de l'impact."
Enfin concernant la politique de "tolérance zéro" envers les migrants avec séparation des familles, il déclare que c'est Jeff Sessions qui a été à l'origine de cette politique : "Ce qui s'est passé, c'est Jeff Sessions, c'est lui qui a instauré le processus de tolérance zéro à la frontière, qui a entraîné la détention de personnes et la séparation de leur famille ".
Cette révélation est plus qu'étrange, si l'on considère que Kelly a déclaré à Wolf Blitzer de CNN que le Département de la sécurité intérieure envisageait de séparer les enfants de leurs parents en mars 2017, moins de deux mois après que Trump ait été inauguré. Et Sessions a annoncé le début de la "tolérance zéro" plus d'un an plus tard, en avril 2018.
Dans cette interview, le général Kelly s'est aussi désolidarisé du discours dur de Trump envers les migrants : "Il dit que l'expérience lui a donné une vision nuancée de l'immigration et de la sécurité frontalière - une vision qui semble parfois en désaccord avec les messages et la politique anti-immigration sévères de Trump. "Les immigrants illégaux, dans leur grande majorité, ne sont pas de mauvaises personnes ", a dit M. Kelly, décrivant de nombreux migrants comme des victimes induites en erreur par les trafiquants. "Je n'ai que de la compassion pour eux, les jeunes enfants."
Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il était resté 18 mois à la Maison-Blanche, malgré les divergences politiques, les conflits de personnalité, le calendrier de punition et une association durable probable avec certaines des controverses de Trump, il a répondu simplement : le devoir : "Les militaires ne partent pas" a-t-il ajouté au LA Times.
Source :
- Los Angeles Times John F. Kelly says his tenure as Trump's chief of staff is best measured by what the president did not do
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