Des détenus décrivent la présence d'Etatsuniens dans leurs salles de torture
Article originel : Detainees Describe an American Presence in Their Torture Chambers
Par Spencer Ackerman
The Daily Beast
Quand est venu le temps pour les interrogateurs d'interroger un Yéménite, que The Daily Beast va appeler Salvatore, ils ont bandé les yeux de leur prisonnier et ont placé Salvatore devant une équipe de deux hommes. L'un d'eux était un Émirati. A ses côtés, Salvatore entendait un autre homme chuchoter en anglais - dans ce que Salvatore croyait être un accent étatsunien. Les Émiratis l'appelaient John.
Salvatore, qui admet qu'il y a 20 ans, il était membre d'Al-Qaïda, a compris que John était étatsunien ; il se souvenait avoir été interrogé par des Etatsuniens auparavant. Aujourd'hui, les États-Unis font partie de la coalition saoudienne-émiratique qui bombarde le Yémen depuis mars 2015, Salvatore soupçonnait les Etatsuniens de s'être de nouveau intéressés à lui. John murmurait quelque chose, et les Emiratis interrogeaient Salvatore.
Une fois les questions terminées, un traitement plus brutal a commencé. L'interrogateur émirien, Salvatore l'entendait, les yeux bandés, appeler ses collègues par des surnoms "et leur disait quoi faire". L'un de ces collègues était connu sous le surnom de Hitler.
Hitler m'électrifierait, dit Salvatore. "Ils me déshabillaient, me battaient très durement et lentement, on commençait à comprendre la dynamique dans la salle. Ce sont les deux personnes, l'une d'elles supervise tout l'interrogatoire"-par lequel Salvatore désignait John, l'Etatsunien présumé-"et l'autre interroge et ordonne la torture".
Le récit de Salvatore est fragmentaire, tout comme celui d'un autre ex-détenu interrogé par The Daily Beast, Adel Salem Nasser al-Hasani, qui a donné des témoignages similaires sur la présence étatsunienne dans les prisons de torture yéménites, d'après ce qu'il a perçu - les yeux bandés - et entendu d'autres prisonniers. Vous n'avez pas à croire ces deux anciens détenus sur parole, cependant : L'armée étatsunienne admet maintenant que des soldats étatsuniens sont dans les installations. Mais les récits de Salvatore et al-Hasani contestent également la position officielle des États-Unis, à savoir que malgré la présence de militaires étatsuniens dans les prisons yéménites, les États-Unis ne savent rien de la torture qui se produit dans les centres de détention gérés par des alliés étatsuniens...
Traduction SLT
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