Rapport sur la guerre en Syrie du 16 au 18 février 2019 : Un officier français est puni pour avoir révélé la vérité sur le conflit (Southfront)

Rapport sur la guerre en Syrie du 16 au 18 février 2019 : Un officier français est puni pour avoir révélé la vérité sur le conflit
Article originel : Syrian War Report – Feb. 16-18, 2019: French Officer Is Punished For Revealing Truth About Conflict
South Front

Ces derniers jours, la situation militaire s'est considérablement aggravée dans le centre et l'ouest de la Syrie.

Le 15 février, l'Armée arabe syrienne (AAS), appuyée par des milices progouvernementales, a lancé une opération de ratissage à grande échelle dans les déserts de Damas, Deir Ezzor, Raqqa et Homs.

L'opération couvre la zone désertique entre la campagne occidentale de Deir Ezzor et le mont Bishri dans le sud de Raqqa ; entre la ville historique de Palmyre dans l'est de Homs et le mont Ghurab dans le désert de Damas ; et la partie nord-est du désert de Damas qui atteint la frontière syro-iranienne. Cet effort vise à améliorer la sécurité de la secousse et à prévenir les attaques de grande envergure par les cellules de l'EI dans les zones contrôlées par le gouvernement.

Un autre point d'instabilité croissant dans la zone dite de désescalade d'Idlib. Au cours des trois derniers jours, les forces de l'AAS et de Hayat Tahrir al-Sham ont été constamment impliquées dans des échanges de tirs d'artillerie et même des affrontements sporadiques dans ces zones. Les villes d'al-Suqaylabiyah, de Masyaf, de Mahardah et de Salhab, ainsi qu'une centrale électrique dans le nord de Hama, ont été particulièrement touchées par des bombardements militants intenses. En réponse, l'AAS a ciblé les positions d'artillerie des groupes militants impliqués dans ces attaques près de Qalaat al-Madiq, Hirsh al-Qasabiyah, Maarrat al-Nu'man, al-Lataminah et Kafr Zita.

Dans le même temps, la partie russe envoie des signaux contradictoires sur les accords concernant la situation dans la zone d'Idlib entre la Turquie, la Russie et l'Iran. Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré qu'il est nécessaire de prendre "des mesures visant à débarrasser Idlib des groupes terroristes", mais a noté que cela ne signifie pas une opération militaire.

Cependant, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que "c'est aux militaires de concevoir un plan conforme aux exigences du droit international humanitaire". Il a également déclaré qu'Ankara et Moscou étaient parvenus à un accord pour "essayer d'établir une approche par étapes, en faisant plusieurs zones de patrouilles communes à l'intérieur de la zone de désescalade". On ne sait toujours pas comment les forces russes peuvent participer à des patrouilles dans la région, car la grande majorité d'entre elles est contrôlée par Hayat Tahrir al-Sham, l'ancienne branche d'Al-Qaida en Syrie.

La coalition dirigée par les États-Unis et ses supplétifs, connus dans les médias grand public sous le nom de Forces démocratiques syriennes (FDS), sont également confrontés à un problème. L'EI est de facto vaincu dans la poche du Hajin. Cependant, personne ne se dépêche de finaliser l'opération et d'annoncer la victoire car cela éliminera la seule justification formelle de l'invasion illégale des Etats-Unis dans le pays.

Le colonel François-Regis Legrier, responsable de la direction de l'artillerie française qui soutient les FDS depuis octobre, a été sanctionné après avoir fait des remarques critiques sur l'opération de la coalition dirigée par les Etats-Unis contre l'EI, selon les militaires français.

La raison en est que le colonel Legrier a ouvertement admis que la coalition ne se dépêchait pas de vaincre l'EI, ce qui avait considérablement augmenté le nombre de morts parmi les civils et les niveaux de destruction.

"Nous avons massivement détruit l'infrastructure et donné à la population une image dégoûtante de ce qui pourrait être une libération à l'occidentale, laissant derrière elle les germes d'une résurgence imminente d'un nouvel adversaire", a-t-il écrit dans un article publié par la Revue de la défense nationale.

Plus tôt, le général Joseph Votel, commandant du US Central Command, a affirmé que l'EI était loin d'être vaincu et a insisté sur le fait qu'un retrait syrien ne serait pas judicieux. Il a également déclaré que les FDS ne pourraient pas vaincre le groupe terroriste sans l'aide continue des Etats-Unis. Ces remarques ainsi que le cas du colonel Legrier sont un autre exemple du décalage entre les objectifs déclarés publiquement de la présence de la coalition en Syrie et ses objectifs réels.

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