Le 13 avril 2019, Besançon est témoin de l'arrestaion d'un enfant lors d'une manifestation des gilets jaunes. Cet acte symbolise la férocité avec laquelle le gouvernement veut répondre au mouvement.
Besançon, 13 avril 2019
Voilà le 22iéme acte, une attente infinissable. 4 mois et 27 jours. Alors on imagine et on se demande : Qu 'aurions nous pu construire durant tout ce temps si ce gouvernement n'existait pas ? On marche, ça fait du bien, pourtant on l'entend, on le sent, la frustration est de plus en plus grande. Une discussion à droite : « tu as vu le coup de matraque il y a deux semaines ? N'importe quoi ! » à gauche : « Tout les samedis on est là et rien ne change ». Des milliers de discussions qui se forment, des gens pas toujours d'accord. La rue est réinvestie et là où avant nous allions seulement d'un point A à un point B sans lever la tête, sans discuter, sans lire et sans chanter, le désir de justice nous reprend.
Puis vient le moment où la police se montre. Où elle vient nous dire : « on vous a assez vu et entendu ». Quelques personnes, souvent de jeunes hommes emparés d'une certaine envie d'exprimer leur virilité, envoient de petits cailloux destinés aux policiers. Très peu atteignent leur cible. Nous sommes trop loin des forces de l'ordre. L'image de leur LBD est assez forte pour nous éloigner à plus de 25 mètres de l'endroit où ils se trouvent. Ce sont ces premières gouttes qui font souvent présager la tempête. Ils annoncent un changement de ton de la part des forces de l'ordre. Premières bombe lacrymogène, l'injonction est claire nous devons nous séparer. Mais comment résister à l'envie de se réunir, de montrer que le mouvement de Gilet jaunes existe, que 46 % de la population se reconnaît toujours - de différentes manières- dans ce mouvement et que malgré une sur-médiatisation de la violence et un décrédibilisation acharnée de la part du gouvernement, seulement 36 % des français se sont abandonnés à la lassitude. (https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2019/03/116084-Rapport-CN-SR-N60.pdf)
Alors nous nous regroupons avec l'envie d'avoir une réponse et d’être compris. Nos interrogations malheureusement et inévitablement sont retournées aux forces de l’ordre. La police en nombre excessif n'a pas vocation à nous répondre et nos questions, comme les petits cailloux, ricochent et se perdent dans les airs.
Puis vient le temps de la répression, nous sommes Pont battant, une charge de policier embarque une première personne. C'est un samedi piéton (une stratégie commerciale pour rendre attractif le centre ville), il y a du monde et d'autres personnes qui ne font pas partie de la manifestation sont alarmées par la scène . Une deuxième charge a lieu, violente. Les forces de l'ordre par leur nombre, leur matériel, leur furtivité nous estomaquent.
Aujourd'hui quelque chose d'inhabituel a lieu. De la foule de policier sort un petit homme, 1 mètre 40, forcé par deux policiers à se faire embarquer dans un camion de police : c'est un enfant. Il semble ne pas avoir plus de 13 ans (au grand maximum). Des gilets jaunes, des manifestants, des passants s'indignent : « vous allez tout de même pas l'embarquer ! ». Personne n'en revient, nous sommes en état de choc, une sorte de suspens s’installe comme s'il était encore possible qu'ils le relâchent. Après quelques questions un des policiers qui l'ont arrêté nous indique que l'enfant a jeté une pierre et que la police est dans la légalité car ils ne lui ont pas fait de mal physiquement. Quelques minutes plus tard le camion démarre et l'enfant est amené au commissariat.
Maintenant c'est de nouveau le temps de se questionner. On se demande comment arrêter cette machine construite et armée par le gouvernement à coup d'armes non-létales mutilantes mais aussi à coup d'armes juridiques. Une machine qui cherche à étouffer chaque petit recoin de protestation et qui arrête au nom de loi un enfant (sûrement naïf et insouciant) qui s'est dressé face à ce monstre destructeur d'espoir.
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