L'appel étatsunien pour des troupes allemandes en Syrie irrite Berlin (The New Arab)

L'appel étatsunien pour des troupes allemandes en Syrie irrite Berlin
Article originel : US call for German troops in Syria angers Berlin
The New Arab

La discorde a éclaté dimanche au sein de la coalition au pouvoir de la chancelière allemande Angela Merkel, après que les États-Unis eurent exhorté le pays à envoyer des troupes terrestres en Syrie alors que Washington cherchait à se retirer de cette région.

"Nous voulons que les troupes terrestres allemandes remplacent en partie nos soldats" dans la région dans le cadre de la coalition anti-islamique de l'Etat, avait déclaré James Jeffrey, représentant spécial des Etats-Unis en Syrie, aux médias allemands, dont le journal Die Welt.

Jeffrey, qui était en visite à Berlin pour les pourparlers sur la Syrie, a ajouté qu'il attend une réponse ce mois-ci.

L'année dernière, le président étatsunien Donald Trump a déclaré la victoire contre l'EI et a ordonné le retrait des 2.000 soldats étatsuniens de Syrie.

Un petit nombre d'entre eux sont restés dans le nord-est de la Syrie, une région non contrôlée par le régime du président Bachar al-Assad, et Washington fait pression pour obtenir un soutien militaire accru d'autres membres de la coalition internationale contre la SI.

"Nous sommes à la recherche de bénévoles qui veulent participer ici et parmi d'autres partenaires de la coalition ", a déclaré Jeffrey.

Les partenaires juniors de la coalition de Merkel, les sociaux-démocrates (SPD), ont clairement rejeté la demande étatsunienne.

"Il n'y aura pas de troupes terrestres allemandes en Syrie sous notre mandat", a tweeté un membre de la direction intérimaire du SPD, Thorsten Schaefer-Guembel.

"Je ne vois pas de gens le vouloir parmi nos partenaires de la coalition" dans le CDU de centre droit de Merkel, a-t-il ajouté.
 

Mais le leader parlementaire conservateur adjoint Johann Wadephul a déclaré à l'agence de presse DPA que l'Allemagne ne devrait pas " rejeter de manière réflexive " l'appel des Etats-Unis pour des troupes.

"Notre sécurité, et non celle des Etatsuniens, est décidée dans cette région ", a ajouté Wadephul, considérée comme candidate pour succéder à Ursula von der Leyen au poste de ministre de la défense si elle est confirmée comme chef de la Commission européenne.

"Ce n'est pas une république bananière."

Washington a deux objectifs dans le nord-est de la Syrie : soutenir les forces kurdes soutenues par les Etats-Unis qui ont expulsé l'EI du nord de la Syrie alors qu'elles sont de plus en plus menacées par la Turquie, et empêcher une résurgence potentielle de l'EI dans ce pays ravagé par la guerre.

Les États-Unis espèrent que l'Europe les aidera, faisant pression sur la Grande-Bretagne, la France et maintenant l'Allemagne, qui a jusqu'à présent déployé des avions de surveillance et d'autres aides militaires non combattantes en Syrie.

Cependant l'histoire de l'Allemagne rend les dépenses militaires et les aventures à l'étranger controversées.

Berlin a envoyé des soldats à l'étranger pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale en 1994, et une grande partie du spectre politique et de l'opinion publique reste méfiante à l'égard de tels déploiements.

Outre le SPD, les écologistes Verts, les libéraux démocrates libres et le parti de gauche ont tous exhorté Merkel à rejeter la demande étatsuniennes de troupes.

L'appel des Etats-Unis fait suite à l'appel lancé par Trump, qui a exhorté à plusieurs reprises Berlin d'augmenter ses dépenses de défense, qualifiant le mois dernier l'Allemagne de " délinquante " au sujet de ses contributions au budget de l'OTAN.

Mais ces critiques ont plus souvent renforcé la résistance à l'idée d'accorder plus d'argent à l'armée plutôt que de relâcher les cordons de la bourse du pays.

L'ancien chancelier Gerhard Schroeder a déclaré samedi au journal économique Handelsblatt que Trump voulait des "vassaux" plutôt que des alliés.

"J'aurais aimé que le gouvernement fédéral lui dise une ou deux fois que ce ne sont pas ses affaires", a déclaré Schroeder, " combien l'Allemagne dépense pour la défense ".

"Ce n'est pas une république bananière ici !"

La guerre en Syrie a tué plus de 370 000 personnes et déplacé des millions d'autres depuis qu'elle a commencé en 2011 avec une répression brutale des manifestations anti-gouvernementales.

Traduction SLT avec DeepL.com

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