COMMUNIQUÉ DE PRESSE : Selon de nouvelles données de l'ACLED depuis 2015, le nombre de morts de la guerre au Yémen dépasse les 90 000 (ACLED)

COMMUNIQUÉ DE PRESSE : Selon de nouvelles données de l'ACLED depuis 2015, le nombre de morts de la guerre au Yémen dépasse les 90 000.
Article originel : PRESS RELEASE: Yemen War Death Toll Exceeds 90,000 According to New ACLED Data for 2015
ACLED, 18.06.19

Yemen famine (c) Nariman El-Mofty / AP

18 juin 2019 : De nouvelles données pour 2015 portent à plus de 91 000 le nombre total de décès signalés au Yémen au cours des quatre dernières années et demie. Pour la première fois, le projet ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project) étend sa couverture au Yémen de la période actuelle à 2015. Ces nouvelles données illustrent le début de l'intervention internationale dans la guerre civile du pays, avec le lancement de l'opération militaire conjointe dirigée par l'Arabie saoudite en mars de la même année. Depuis 2015, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et ses alliés sont responsables de plus de 8 000 des quelque 11 700 décès signalés en rapport avec des attaques directes contre des civils au Yémen.

Les données d'ACLED au Yémen sont collectées en partenariat avec le Yemen Data Project.

Le commentant, la directrice générale d'ACLED, Clionadh Raleigh, a déclaré :  "Depuis l'escalade du conflit en 2015, le Yémen a été dévasté par la guerre. Les données de l'ACLED de 2015 permettent maintenant une analyse complète de la violence, fournissant pour la première fois une estimation du véritable bilan de la guerre. Ces données sont à la fois un outil et un avertissement : la communauté internationale doit les utiliser pour aider à comprendre, à surveiller et à résoudre le conflit avant que la situation ne dégénère encore plus."

Accédez au rapport complet sur les nouvelles données 2015 ici.

L'ampleur du conflit :

• ACLED enregistre plus de 91 600 décès [1] depuis le début de 2015 jusqu'à aujourd'hui.
• Environ 17 100 cas ont été signalés en 2015, 15 100 en 2016, 16 800 en 2017, 30 800 en 2018 et 11 900 en 2019.
• Plus de 39 700 conflits ont été signalés depuis le début de 2015.
• Environ 7 700 en 2015, 8 700 en 2016, 7 900 en 2017, 10 200 en 2018 et 4 900 en 2019 à ce jour.
• Dans l'ensemble, 2018 est l'année la plus meurtrière et la plus violente de l'histoire de la guerre.

Impact sur les civils :

• L'ACLED enregistre près de 4 500 événements de ciblage civil direct qui ont fait environ 11 700 victimes civiles [2] depuis 2015.
• Environ 4 500 décès signalés en 2015, 2 200 en 2016, 1 900 en 2017, 2 400 en 2018 et 600 en 2019 à ce jour.
• 2015 est l'année la plus meurtrière jamais enregistrée en matière de violence dirigée contre les civils directement, avec près du double du nombre de décès signalés en 2018, la deuxième année la plus meurtrière.
• La coalition dirigée par l'Arabie saoudite et ses alliés demeurent responsables du plus grand nombre de décès de civils imputables à des attaques directes, avec plus de 8 000 depuis 2015.
• Environ 67% de tous les décès de civils au Yémen au cours des quatre dernières années et demie ont été causés par des frappes aériennes de la coalition dirigée par les Saoudiens.
• Les Houthis et leurs alliés sont responsables de plus de 1 900 décès de civils qui ont été signalés à la suite d'attaques directes.

Localisation géographique :

• Taiz a toujours été le gouvernorat le plus violent du Yémen depuis 2015, en grande partie à cause d'un siège de quatre ans imposé par les forces des Houthi.
• L'ACLED recense plus de 18 400 décès dans le gouvernorat et près de 2 300 décès dus à des attaques civiles directes au cours des quatre dernières années et demie.
• Hodeida et Al Jawf suivent Taiz comme les gouvernorats les plus violents, avec près de 10 000 morts au combat dans chaque région depuis 2015.
• Les civils sont particulièrement exposés à un risque élevé à Hodeida : des combats urbains intenses et des attaques aveugles ont fait près de cinq fois plus de victimes que dans la ville d'Al Jawf, avec respectivement environ 1 800 et 360 victimes de cibles civiles directes.
• La déclaration d'un cessez-le-feu à Hodeida dans le cadre de l'Accord de Stockholm soutenu par l'ONU a contribué à une baisse partielle du nombre de morts ces derniers mois, bien que d'autres fronts à Ad Dali, Hajjah et Taiz aient connu de graves affrontements
• Les combats meurtriers se sont particulièrement intensifiés à Ad Dali en 2019 : plus de la moitié des 4 000 morts signalées dans le gouvernorat depuis 2015 ont eu lieu cette année.
• La violence anticivile est concentrée à Hodeida, Taiz et Sadah : les gouvernorats sont responsables de plus de la moitié de tous les décès dus à des attaques civiles directes enregistrées par ACLED depuis 2015.

ACLED est la source de données et d'analyses en temps réel de la plus haute qualité et la plus largement utilisée sur la violence politique et les protestations dans le monde, établie en 2014 aux États-Unis.

Sam Jones, directeur des communications

communications@acleddata.com

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Téléchargez un PDF de ce communiqué de presse ici.

1. Les chiffres sur les décès sont souvent la composante la plus mal rapportée des données sur les conflits. Bien que l'ACLED code les rapports les plus conservateurs sur le nombre de décès afin de minimiser le surdénombrement, cela ne tient pas compte des biais qui existent au sujet du nombre de décès à l'échelle nationale. En tant que tels, ces chiffres doivent être considérés comme des estimations, plutôt que des chiffres exacts. Pour en savoir plus sur la méthodologie d'ACLED pour le codage des accidents mortels, cliquez ici.

2. Ce chiffre ne comprend que les civils tués du fait d'attaques directes contre des civils. Il n'inclut pas les pertes civiles collatérales. En tant que tel, ce nombre est supposé représenter une sous-estimation du nombre total de victimes civiles liées au conflit au Yémen.

Traduction SLT

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