Finalement, peu de gens l’ont vu cette video publiée sur Youtube le 11 septembre. 40 minutes et 40 secondes
Dès les premières minutes, que voit-on: des policiers qui interdisent l’accès à l’immeuble, bafouillent comme explication que c’est tout l’immeuble qui est perquisitionné.
C’est faux, et c’est illégal.
Perquisitions à la France Insoumise: l'intégralité des images de Quotidien. Sans montage.
Puis, huit minutes plus tard, Mélenchon arrive. A l’entrée, il condamne des « ordres illégaux et immoraux », puis il monte. Deux policiers en faction empêchent toujours quiconque de rentrer dans les locaux perquisitionnés, ce qui est également illégal.
« Au nom de quoi vous m’empêchez d’entrer dans mon local ? » Vous êtes des policiers républicains ! La République, c’est moi, c’est moi qui suis parlementaire ! »
On notera que la vidéo devenue virale qui a circulé sur les réseaux, a été soigneusement coupée pour ne retenir qu’un Mélenchon criant « la République, c’est moi », alors que la phrase exacte, institutionnellement exacte, est plus longue de quelques mots qui lui donnent tout son sens: « La République, c’est moi ! C’est moi qui suis parlementaire ! »
Puis la poignée d’insoumis présents tente d’enfoncer la porte en poussant des mains. Et Melenchon prévient ses amis: « ne les touchez pas (en désignant les 2 flics), ils ne font que leur métier à la noix ». Les deux policiers ne tentent pas de repousser la petite troupe. Faut d’ordre légal, ils sont condamnés à faire le pied, sans bouger, en travers: ils se tiennent immobiles devant la porte.
Puis Mélenchon s’arrête, la porte résiste aux petites secousses. Il s’adresse d’un ton presque moqueur au policier chauve qui tentait de se glisser devant lui: « et vous !? N’exagérez pas tout de même, je veux bien pas vous toucher, mais pas si vous vous mettez dans mes bras… c’est trop à la fin »
Deux minutes plus tard, c’est l’autre accès au local qui s’ouvre enfin, la troupe se précipite, quelques fonctionnaires tentent de repousser. Pas de coups, pas d’insultes, pas de violences, juste une foule qui presse pour entrer. Les policiers sont prudents, les insoumis aussi.
Mais à la 12ème minute, un policier plaque au sol l’un des insoumis. Corbiere lui crie d’arrêter: « vous êtes violent, il n’a rien fait ». Le flic relâche..
Mélenchon s’approche de la scène: « c’est ça la police républicaine ? Vous n’êtes pas obligé d’obéir à des ordres immoraux! » La cohue se calme, Mélenchon répète à voix très forte pour que les micros (Quotidien, France Inter, etc) entendent et enregistrent.
La tension tombe et la seconde moitié de l’enregistrement ne montre que des conversations en petit groupe. On voit même Méluche converser sur le contenu de son ordinateur.
De cette video, on retient que l’émission Quotidien et quelques autres médias ont caché la vérité de ce moment: ils n’ont retenu que les quelques poignées de secondes de tension forte (tronquant au passage l’intervention de Mélenchon), donnant l’impression que le leader de la France insoumise avait perdu les pédales en frappant des fonctionnaires de l’ordre; ils ont ignoré l’essentiel de cette perquisition plutôt calme. Ils ont évidemment omis de montrer comment Mélenchon calmait le jeu.
Le montage initial était grossier. Merci toutefois à Quotidien d’avoir tenté de redresser la vérité en publiant ces rushes. Cet exercice de transparence a des limites: cette fois-ci, le plan est d’une seule longue séquence de 40 minutes. C’est une chance.
En mettant l’accent sur une poignée de secondes passées en boucle, ces médias ont aussi lancé un contre-feux évident pour cacher tant bien que mal la question essentielle: pourquoi un pareil déploiement de forces.
Voir la vidéo : Perquisition à la France Insoumise : L’intégralté des images de Quotidien. Sans montage.
Quand la même police, quelques semaines plus tôt, s’était pointé au domicile de Benalla pour le perquisitionner, il avait suffit que l’ex-responsable adjoint de la sécurité élyséenne explique qu’il avait perdu ses clés pour que la police rebrousse chemin.
Sans rire.
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