Poutine fait face à la crise monétaire syrienne après que les États-Unis aient gardé le contrôle du pétrole
Article originel : Putin Faces Syria Money Crunch After U.S. Keeps Control of Oil
Bloomberg
(Bloomberg) - Le président russe Vladimir Poutine est confronté à un nouveau défi financier malvenu en Syrie après que le retrait des États-Unis a permis à son allié Bachar al-Assad de récupérer la plus grande partie du territoire du pays encore hors de son contrôle.
La décision des États-Unis de maintenir des forces dans le nord-est de la Syrie pour garder les champs de pétrole empêche Assad d'avoir accès aux fonds dont il a désespérément besoin pour reconstruire l'État du Moyen-Orient après huit années de guerre civile. Cela s'ajoute à l'urgence des pourparlers entre le gouvernement syrien et les groupes d'opposition à Genève, qui commenceront mercredi, sous l'égide des Nations Unies, et qui, selon Poutine, pourraient être "décisifs" pour le règlement du conflit.
Si l'accord est loin d'être certain, les négociations sur les changements constitutionnels pourraient aider à débloquer les fonds des alliés étatsuniens dans le Golfe et en Europe, qui ont retenu leur aide en raison des liens étroits d'Assad avec l'Iran et de son refus de relâcher son emprise sur le pouvoir en faisant de la place aux groupes d'opposition.
"Si nous constatons des progrès politiques, il pourrait y avoir plus d'intérêt à soutenir la reconstruction ", a déclaré Yury Barmin, un expert du Moyen-Orient du Moscow Policy Group, un consultant. Dans le même temps, les autorités syriennes " ont clairement l'impression de gagner ", a-t-il déclaré.
L'intervention militaire de la Russie en Syrie depuis 2015 a permis de soutenir Assad à un moment où il risquait d'être renversé dans une rébellion soutenue par les Etats-Unis et leurs alliés. L'ONU estime les coûts de reconstruction en Syrie à 250 milliards de dollars et les dirigeants syriens ne peuvent compter sur aucun de ses deux principaux bailleurs de fonds, l'Iran et la Russie, pour un financement important.
L'Arabie saoudite a assoupli sa demande de départ immédiat d'Assad au fur et à mesure que le rôle russe en Syrie est devenu de plus en plus dominant et que la présence étatsunienne a diminué. La situation s'est accélérée lorsque le président Donald Trump a ordonné le mois dernier le retrait des troupes étatsuniennes protégeant les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, ce qui a conduit à une offensive turque qui a forcé les Kurdes à se tourner vers Damas pour se protéger en promettant leur loyauté à Assad. La Russie et la Turquie ont conclu la semaine dernière un accord pour des patrouilles conjointes dans une zone frontalière du nord de la Syrie...
Traduction SLT
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