Après l'attaque étatsunienne contre les forces irakiennes, les troupes US devront (encore) partir (Moon of Alabama)

Après l'attaque étatsunienne contre les forces irakiennes, leurs troupes devront (encore) partir
Article originel : After U.S. Strike On Iraqi Forces Its Troops Will (Again) Have To Leave
Moon of alabama

    Within Syria @WithinSyriaBlog - 17:43 UTC - Dec 29, 2019
    Trump vient de faire l'erreur de sa présidence.

C'est peut-être vrai ou peut-être pas. Voici ce qui s'est passé.

Vendredi, une volée de quelque 30 roquettes Katyusha de 107 mm a frappé la base K1 qui abrite les troupes irakiennes et étatsuniennes près de Kirkuk, en Irak. Un mercenaire/contractant étatsunien est mort, deux soldats irakiens et quatre soldats étatsuniens ont été blessés. Au lieu de trouver les vrais coupables - des restes de l'EI, des locaux mécontents, des Kurdes qui veulent reprendre le contrôle de Kirkuk - les Etats-Unis ont décidé que le groupe Kata'ib Hizbullah était le groupe responsable de l'attaque.

Le Kata'ib Hezbullah (KH) est un groupe majoritairement chiite qui a des relations avec l'Iran. Il fait partie des unités de mobilisation populaire (PMU) qui ont été fondées et formées par l'Iran pour arrêter et vaincre l'État islamique (EI) lorsqu'il a occupé près d'un tiers de l'Irak et de la Syrie. KH est comme toutes les unités PMU maintenant sous le commandement et le contrôle du Ministère de la Défense irakien.

Pour se venger de la mort d'un de ses mercenaires, l'armée de l'air étatsunienne a attaqué cinq camps où le Hezbollah Kata'ib et d'autres forces irakiennes étaient stationnés :

    En réponse aux attaques répétées du Kata'ib Hezbollah (KH) contre les bases irakiennes qui accueillent les forces de la coalition de l'Opération Inherent Resolve (OIR), les forces étatsuniennes ont mené des frappes défensives de précision contre cinq installations du KH en Irak et en Syrie qui dégraderont la capacité du groupe KH à mener de futures attaques contre les forces de la coalition de l'OIR.

    Les cinq cibles comprennent trois sites de KH en Irak et deux en Syrie. Ces sites comprenaient des installations de stockage d'armes et des sites de commandement et de contrôle que KH utilise pour planifier et exécuter des attaques contre les forces de la coalition de l'OIR.

Toutes les positions de KH qui ont été touchées se trouvaient dans le désert de l'Anbar occidental, à 450 kilomètres de Kirkouk. KH a des bases des deux côtés de la frontière irako-syrienne où elle est engagée dans la lutte contre l'EI encore active. Les résultats des frappes aériennes ont été dévastateurs :

    Elijah J. Magnier @ejmalrai - 6:20 UTC - 30 déc 2019
    32 tués et 45 blessés le décompte de l'agression violente des États-Unis sur les brigades 45 et 46 des forces de sécurité irakiennes hier soir sur une position militaire établie pour contre-attaquer et raider le reste de l'EI à Al-Qaem, les frontières entre l'Irak et la Syrie.

La station frontalière d'Al-Qaem/al-Bukamal est la seule ouverte entre l'Irak et la Syrie qui ne soit pas sous contrôle étatsunien. Les États-Unis étaient furieux lorsque le premier ministre irakien Adil Abdul Mahdi a permis sa création. Elle avait déjà été attaquée par Israël qui avait lancé son assaut à partir d'une base de l'armée de l'air étatusnienne située dans l'est de la Syrie.

    TØM CΛT @TomtheBasedCat - 6:11 UTC - Dec 29, 2019
    Ce ne sont pas seulement les membres des bataillons du Hezbollah qui ont été touchés, il y a aussi des blessés dans les rangs des Forces de missiles / Bataillon de roquettes qui est considéré comme une unité distincte des différentes brigades.

Parmi les morts, on compte Abu Ali Madiniyah, le commandant du 1er bataillon de la 45ème Brigade.

Les frappes ont été effectuées au mépris total de la souveraineté irakienne et contre des forces sous le commandement direct de l'Etat irakien :

    Dans une déclaration, Abdul-Mahdi a déclaré que le secrétaire à la Défense Mark Esper l'avait appelé environ une demi-heure avant les frappes étatsuniennes pour lui faire part des intentions étatsuniennes de frapper les bases de la milice soupçonnée d'être derrière l'attaque à la roquette de vendredi. Abdul-Mahdi a déclaré dans le communiqué qu'il avait demandé à Esper d'annuler les plans de représailles étatsuniens.

    La déclaration a indiqué que le président irakien Barham Salih a également reçu une notification préalable d'un diplomate étatsunien, et a également demandé sans succès que les Etatsuniens annulent ce plan.

Les frappes ont été conçues pour tuer ceux qui combattent encore l'EI dans ses cachettes les plus ardues :

    Rania Khalek @RaniaKhalek - 18:44 UTC - Dec 29, 2019
    Le groupe PMF qui a été touché par les Etatsuniens lutte contre l'EI depuis des années. Ils étaient en première ligne pour protéger l'Irak contre l'EI en Syrie et ont participé aux combats en cours avec l'EI dans les déserts syrien et irakien. Ils étaient LA ligne de défense.
    L'attaque étatsunienne contre ce groupe de PMF n'est pas seulement un acte de vengeance disproportionné, c'est aussi une menace pour la sécurité régionale. Et il est pathétique pour une soi-disant superpuissance de se lancer dans un combat avec une petite milice.

Voici une vidéo des conséquences sanglantes.

Il y a quelque 5 000 soldats étatsuniens en Irak dans des bases qui abritent également des milliers de soldats irakiens et des troupes des PMF. Les attaques de représailles sont maintenant inévitables :

    Au lendemain des frappes étatsuniennes, le Premier ministre irakien Adil Abdul-Mahdi a déclaré : " Nous avons déjà confirmé notre rejet de toute action unilatérale des forces de la coalition ou de toute autre force à l'intérieur de l'Irak. Nous considérons qu'il s'agit d'une violation de la souveraineté de l'Irak et d'une escalade dangereuse qui menace la sécurité de l'Irak et de la région ", selon une déclaration diffusée à la télévision d'Etat irakienne.

    Abdul-Mahdi se trouve maintenant confronté à la possibilité cauchemardesque que des paramilitaires liés à l'Iran, dont les ailes politiques exercent une énorme influence sur son gouvernement, entrent en guerre avec les forces étatsuniennes sur le territoire irakien, ce qui aggraverait un désastre de quelques mois au cours desquels il y a eu la mort de centaines de manifestants, ce qui l'inciterait à remettre sa démission au Parlement.

    Les jours et les semaines à venir permettront de répondre à plusieurs questions sur la façon dont cette situation périlleuse va se dérouler, notamment jusqu'à quel point les paramilitaires sont-ils prêts à donner suite à leur rhétorique qui n'a cessé d'affirmer que la présence  étatsunienne en Irak est une continuation de l'occupation, en plus de leur volonté d'intervenir militairement pour chasser les Etatsuniens, "encore une fois".

Les États-Unis et Israël ont déjà tué des centaines de forces irakiennes qui sont alignées avec l'Iran. Mais ce sont les frappes les plus flagrantes. Il n'y a aucun doute. Les forces étatsuniennes devront (encore) quitter l'Irak :

    Brasco_Aad @Brasco_Aad - 19:55 UTC - Dec 29, 2019
    Déclaration du PMU irakien Asai'b Ahl al-Haq sur l'attaque étatsunienne contre l'Irak ce soir :
    ''La présence militaire étatsunienne est devenue un fardeau pour l'Etat et une source d'agression contre nos forces et il est donc devenu obligatoire pour nous tous de les expulser d'Irak.''

Le président étatsunien Donald Trump a déclaré qu'il voulait que les troupes étatsuniennes quittent le Moyen-Orient. Mais l'"État profond", le Pentagone et la bureaucratie du Département d'État ont résisté à une telle décision :

    Pompeo, Esper et le général Mark Milley, président de l'état-major interarmées, se sont rendus à Palm Beach, en Floride, après l'opération pour informer le président Donald Trump.

    Esper a déclaré qu'ils avaient discuté avec Trump " d'autres options qui sont disponibles " pour répondre à l'Iran.
    ...
    Trump était à Mar-a-Lago mais ne s'est pas présenté avec ses hauts responsables de la sécurité nationale. Après que Pompeo et Esper se soient entretenus, le président s'est rendu à son club de golf privé à West Palm Beach. La Maison Blanche n'a pas immédiatement dit pourquoi Trump était retourné au club après y avoir passé près de six heures plus tôt dimanche.

Les attaques d'hier garantissent que toutes les troupes étatsuniennes devront quitter l'Irak et qu'elles perdront ainsi leurs lignes d'approvisionnement vers la Syrie.

On peut se demander si c'était là l'intention réelle de ces attaques.

Traduction SLT

Contact : samlatouch@protonmail.com

Les articles du blog subissent encore les fourches caudines de la censure cachée via leur déréférencement par des moteurs de recherche tels que Yahoo, Qwant, Bing, Duckduckgo. Pour en avoir le coeur net, tapez le titre de cet article dans ces moteurs de recherche (plus de 24h après sa publication), vous remarquerez qu'il n'est pas référencé si ce n'est par d'autres sites qui ont rediffusé notre article.
- Contrairement à Google, Yahoo & Co boycottent et censurent les articles de SLT en les déréférençant complètement !
- Les articles de SLT toujours déréférencés sur Yahoo, Bing, Duckdukgo, Qwant.
- Censure sur SLT : Les moteurs de recherche Yahoo, Bing et Duckduckgo déréférencent la quasi-totalité des articles du blog SLT !