Les critiques affluent de par le monde scientifique sur l'étude de l'équipe de Didier Raoult concernant les effets de l'hydroxychloroquine (HCQ) sur le Covid-19 faite il est vrai dans une situation d'urgence. Après celles du Dr Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses au NIH et spécialiste depuis plus de 30 ans du VIH, du SRAS, du MERS et du virus Ebola et maintenant du nouveau coronavirus, d'autres chercheurs lui emboitent le pas.
Le président Donald Trump et le Dr Anthony Fauci se sont publiquement opposés vendredi sur la question de savoir si un médicament contre le paludisme serait efficace pour traiter les personnes atteintes de coronavirus.
En voici un bon aperçu publié par Moon of Alabama :
"L'allégation selon laquelle le médicament antipaludéen (hydro-)chloroquine aide dans les cas d'infection par le SRAS-CoV-2 provient de deux études chinoises qui ne sont basées que sur des tests in vitro sur le virus et les cellules humaines. Les doses étaient relativement élevées et la chloroquine est connue pour avoir de mauvais effets secondaires. Il n'existe pas non plus de moyen sûr pour que la chloroquine pénètre dans les poumons inférieurs, où le virus réside et où elle serait réellement nécessaire.
Il existe également un petit essai français de chloroquine basé sur des patients réels mais qui n'est malheureusement pas valable. Il s'agissait d'une étude non randomisée avec seulement 42 patients dont 6 ont abandonné.
Les recherches ont compté le nombre de virus avant et après le médicament. Mais ils n'ont fait que des prélèvements dans la gorge pour rechercher les virus. Lors d'une infection par le CoV-2 du SRAS, le virus commence à se multiplier dans la gorge, mais il migre ensuite vers le bas des poumons. C'est seulement là que le virus commence à se développer en très grand nombre et à causer des dommages. Pendant ce temps, le nombre de virus dans la région de la gorge diminue. Les chercheurs français ne savaient pas cela.
Les détails ci-dessus sont tirés du podcast quotidien n°17 du professeur Dr Christian Drosten, chef du département de virologie de la Charité à Berlin. Les transcriptions en allemand sont disponibles ici. Drosten a participé à plusieurs études de cas cliniques avec des cas de Covid-19 au cours desquelles chaque développement a été mesuré et détaillé. Il sait comment la maladie évolue.
Il y a plus à critiquer dans cette étude française. Gaetan Burgio, généticien à l'Université nationale australienne, résume sa propre critique :
En bref, tout ce battage autour de l'essai clinique est basé sur un essai clinique ouvert, non randomisé et sous-dimensionné sur le traitement de la HCQ contre le #COVID19 avec une charge virale comme résultat qui n'a pas été correctement mesurée dans 2/3 de la cohorte de contrôle ! !!
Donc, pour répondre à la question : Quelles sont les preuves qui justifient l'utilisation de la HCQ ou de la CQ comme traitement prophylactique ou curatif contre le #COVID19. La réponse simple ou courte est AUCUNE. Pour le savoir, nous avons besoin d'un essai clinique randomisé approprié et puissant.
Bien que je comprenne que nous soyons dans une pandémie #COVID19, il n'y a aucune raison ou quoi que ce soit de jeter toute la médecine basée sur des preuves et de ne pas faire de la science rigoureuse ou un essai clinique randomisé !..."
On attend donc les réponses de l'équipe de Didier Raoult et la suite de leur étude, ainsi que des essais rigoureux randomisés pour en dire plus sur l'efficacité éventuelle de l'hydroxychloroquine (avec l'azythromycine). L'étude de Raoult aura eu le mérite de remettre sur la scène ce traitement dont le coût est peu onéreux alors que les grandes pistes de recherche allaient vers des médicaments plus onéreux comme les antirétroviraux tels que le Lopinavir sans semble-t-il d'effets notables selon une étude randomisée publiée par le NEJM. On verra si il en est de même pour l'HCQ. Certains considèrent que ce médicament pourrait être efficace au début de la maladie (portage du virus dans la gorge) avant qu'il y ait une atteinte pulmonaire.
A suivre...
Lire aussi :
- Selon une étude publiée dans The Lancet le temps de contagiosité pour le Covid 19 est de 20 jours et non de 14 jours
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