Si Trump déclare la loi martiale en raison du coronavirus, peut-il suspendre l'élection ?
Article originel : If Trump Declares Martial Law Due to Coronavirus, Can He Suspend the Election?
Truthdig
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Mais traiter la pandémie comme une guerre peut avoir d'autres conséquences, comme influencer la psychologie de l'électorat étatsunien pendant une année électorale. Et il est important de noter qu'aucun président étatsunien n'a perdu sa réélection en temps de guerre, un fait qui n'est probablement pas perdu pour l'équipe de Trump. James Madison a été réélu en 1812 lors de la guerre éponyme de cette année-là. Un demi-siècle plus tard, Abraham Lincoln a été réélu pendant la guerre civile. En 1944, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, Franklin D. Roosevelt est réélu à la Maison Blanche. Les électeurs remettent Richard Nixon au pouvoir pendant la guerre du Vietnam. George W. Bush, qui a participé aux guerres d'Irak et d'Afghanistan, a obtenu son deuxième mandat en 2004.
Trump a fait honneur à sa description du temps de guerre en invoquant le Defense Production Act (DPA), qui permet au gouvernement fédéral d'obliger les entreprises privées à fabriquer des biens au profit de la nation avant de fabriquer ces mêmes produits pour la vente commerciale ; dans ce cas, des équipements médicaux pour faire face à la pandémie. Inspirée des lois de l'époque de la Seconde Guerre mondiale qui permettaient au gouvernement, par exemple, de demander à la Ford Motor Company de fabriquer des centaines de milliers de véhicules pour l'armée, y compris des chars, la DPA a été approuvée pour la première fois par le Congrès en 1950 afin de répondre aux besoins de production de la nation pour soutenir son effort pendant la guerre de Corée.
Alex Ward de Vox écrit que Sasha Baker, un des principaux collaborateurs de l'ancien secrétaire à la défense Ash Carter, lui a dit que "certaines personnes peuvent avoir peur ou être anxieuses en entendant que la loi a été invoquée parce qu'elle donne l'impression que la nation se prépare à la guerre". Mais, alors que la pandémie de coronavirus se propage dans le monde entier, suivie d'une augmentation constante du nombre de décès, une autre inquiétude pourrait se faire jour, car CNN a laissé entendre que des "chuchotements" circulent selon lesquels le président Trump pourrait annuler l'élection de 2020 et rester au pouvoir sans être réélu. Selon un sondage du Daily Kos, plus de 60 % des personnes interrogées (plus de 340 répondants) sont "inquiètes que le président Trump déclare la loi martiale et/ou suspende l'élection de 2020".
Cette préoccupation a été exprimée par une grande voix conservatrice avant même que le coronavirus ne fasse la une des journaux. Le 10 décembre, après que le procureur général William Barr ait semblé "blanchir" l'ingérence russe dans l'élection présidentielle étatsunienne de 2016 dans une interview, Norman Ornstein, un universitaire de l'American Enterprise Institute, un organisme conservateur, a exprimé sa profonde inquiétude quant au fait que Trump pourrait bouleverser la Constitution pour rester au pouvoir. "L'interview de Barr aujourd'hui est encore plus effrayante que ce que beaucoup d'Etatsuniens imaginent", a tweeté Ornstein. "Il semble clair qu'il fera ou permettra à n'importe quoi de maintenir Trump au pouvoir. Et Trump fera tout pour y rester. Suspension de l'élection, négation des résultats, déclaration de la loi martiale".
Trump a réfléchi à plusieurs reprises à la possibilité de rester à la Maison Blanche plus longtemps que ce qui est légalement autorisé. En mars de l'année dernière, par exemple, il a évoqué l'idée de rester au pouvoir à vie, après avoir fait l'éloge du régime du président Xi Jinping lui-même, qui a été assuré lorsque le parti communiste au pouvoir en Chine a approuvé la suppression de la limite des deux mandats. "Il est maintenant président à vie", a déclaré Trump à propos de Xi. "Et regardez, il a réussi à le faire. Je pense que c'est génial. Il faudra peut-être essayer un jour." Quelques mois plus tard, dans un Tweetstorm, Trump a déclaré qu'il quitterait la présidence dans "10 ou 14" ans. Il a ajouté "juste pour rire", mais cela n'est peut-être pas très réconfortant pour ceux qui craignent ses tendances autocratiques, son amour des dictateurs et son mépris fréquent de la Constitution. Puis en décembre, le jour même où Orenstein a tweeté son avertissement, Trump, lors d'un rassemblement de campagne à Hershey, en Pennsylvanie, a déclaré qu'il pourrait rester en fonction pendant encore 29 ans. (Il aurait alors 102 ans).
"Alors que les démocraties du monde entier glissent vers l'autocratie, et que le nationalisme et le sentiment antidémocratique se manifestent de façon éclatante parmi des segments de la population étatsunienne, l'hostilité évidente de Trump envers des éléments clés de la démocratie libérale ne peut être écartée comme une simple fanfaronnade", écrit Elizabeth Goitein, co-directrice du programme Liberté et Sécurité Nationale au Centre Brennan pour la Justice. Au moment où le président déclare une "urgence nationale" - une décision qui est entièrement à sa discrétion - il est en mesure de mettre de côté de nombreuses limites légales à son autorité"....
Traduction SLT
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