Exclusif : Alors que Washington DC fait face à un pic de coronavirus, un groupe de travail militaire secret se prépare à sécuriser la capitale
Article originel : Exclusive: As Washington DC Faces Coronavirus Spike, Secret Military Task Force Prepares to Secure the Capital
Par William M. Arkin
Newsweek, 16.04.20
Le général de division Omar J. Jones, commandant du quartier général des forces interarmées de la région de la capitale nationale et du district militaire de l'armée étatsunienne de Washington, salue d'une main ferme le domaine Mount Vernon de George Washington à Alexandria, Virginie, le 17 février 2020. Photo de l'armée étatsunienne par le sergent Kevin Roy
La maire du district de Columbia, Muriel Bowser, a ordonné hier une prolongation d'un mois de l'état d'urgence, car le nombre de cas dans la région augmente rapidement. Les fonctionnaires fédéraux de la capitale nationale s'attendent à une épidémie de type New York dans le District, le Maryland et la Virginie, qui pourrait potentiellement paralyser le gouvernement.
"Personne ne veut parler d'évacuation, surtout quand il n'y a nulle part où aller", dit un officier supérieur de l'armée qui travaille sur la continuité de la planification gouvernementale ; il a demandé l'anonymat car il n'est pas autorisé à parler en public.
Mais un groupe de travail militaire peu connu chargé d'évacuer Washington a déjà été activé, un groupe de travail chargé de la mission gouvernementale la plus sensible consistant à "sécuriser" Washington face aux agresseurs, étrangers et nationaux - et si nécessaire, à déplacer la Maison Blanche et d'autres bureaux clés du gouvernement vers d'autres endroits.
Activé le 16 mars, la Joint Task Force National Capital Region (JTF-NCR) est chargé de "défendre" Washington sur terre, dans les airs et même sur ses rives. Cette force spéciale, unique en son genre dans le pays, démontre qu'il y a deux aspects de la préparation du gouvernement. Le visage public, et même le travail quotidien de la plupart des hommes et des femmes affectés à la JTF-NCR, est le même que partout ailleurs dans le pays - soutien médical, livraison de fournitures, dotation en personnel des postes de contrôle sanitaire.
Mais en coulisses, la JTF-NCR est responsable de ce que les militaires appellent la "défense du territoire" : que faire face à une attaque armée contre les États-Unis, de la surveillance du ciel de Washington à la préparation des troubles civils qui pourraient survenir si une arme nucléaire explosait dans la capitale. Mais dans l'immédiat, la JTF-NCR est chargée de faciliter la continuité du gouvernement, notamment en déplaçant les dirigeants civils et militaires vers des lieux secrets où l'ordre d'évacuer la ville aurait été donné.
Depuis que la Garde nationale a commencé à s'activer dans tout le pays, les responsables du Pentagone ont insisté sur le fait que les hommes et les femmes en uniforme ne mènent pas de missions secrètes et qu'ils n'administreront ni n'appliqueront de quarantaines "restez chez vous". Le Pentagone a également rejeté des rapports, y compris des articles dans Newsweek, sur la loi martiale ou d'autres plans de contingence extrême, arguant que la Garde reste sous le contrôle strict des gouverneurs des états, alors que les troupes fédérales soutiennent des agences civiles comme la FEMA.
Et pourtant, l'activation de la Joint Task Force National Capital Region, comprenant près de 10 000 personnels en uniforme pour exécuter ses ordres spéciaux, contredit ces assurances. La JTF-NCR n'est pas seulement réelle et opérationnelle, relevant directement du secrétaire à la défense pour certaines de ses missions, mais certaines de ses unités sont déjà en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, spécialement retenues sur des bases militaires et tenues à l'écart des tâches de soutien contre le coronavirus pour assurer leur préparation.
Le 12 mars, des familles et des amis se sont réunis dans une armurerie de la Garde nationale de Decatur, dans l'Illinois, pour faire leurs adieux aux gardes qui partaient en mission.
"C'est la première fois que je fais quelque chose de grand pour mon pays", a déclaré Alycia Thomas, 29 ans, spécialiste de l'armée de Peoria, au Herald & Review local.
Tout ce que l'on peut dire, c'est que deux compagnies d'hélicoptères Blackhawk du 106e bataillon d'aviation se dirigeaient vers Fort Belvoir, dans la banlieue nord de Washington, DC, en Virginie. Là, "quelque chose de grand" était une mission spéciale en soutien à la Joint Task Force-National Capital Region...
Traduction SLT
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