Le nouveau coronavirus s'est répandu dans le monde entier en novembre - ou peut-être même beaucoup plus tôt (Moon of Alabama)

Le nouveau coronavirus s'est répandu dans le monde entier en novembre - ou peut-être même beaucoup plus tôt
Article originel : The Novel Coronavirus Went Global In November - Or Maybe Even Much Earlier
Moon of Alabama

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La première grande épidémie de la maladie Covid-19 causée par le virus SRAS-CoV-2 a été identifiée fin décembre 2019 à Wuhan, en Chine. Mais des rapports récents suggèrent que le virus a circulé beaucoup plus tôt que ce que l'on savait auparavant, , et pas seulement en Chine.

On sait que le virus est génétiquement similaire à environ 96 % à un virus que l'on trouve actuellement chez les chauves-souris dans le sud de la Chine. Le génome du virus a une longueur de 30.000 acides nucléiques. Une différence de 4 % suggère que 1 200 d'entre eux ont dû être modifiés par des mutations, la recombinaison et la sélection naturelle pour que les différences évoluent.  Les experts estiment qu'il a fallu 20 à 70 ans pour que le virus SRAS-CoV-2 et son parent chez les chauves-souris se développent à partir d'un ancêtre commun. Le développement du CoV-2 du SRAS n'a probablement pas eu lieu chez les chauves-souris, mais chez un animal dont l'organisme est plus semblable à celui de l'homme. Le virologiste allemand Christian Drosten, qui est un expert reconnu en matière de coronavirus, a suggéré le chien viverrin comme hôte intermédiaire possible.

Les séquences du génome des virus présentent de légères mutations qui peuvent évoluer à chaque réplication imparfaite. Ces mutations ne modifient généralement pas le fonctionnement du virus, mais elles peuvent être utilisées pour construire un arbre généalogique du virus. Les chercheurs ont montré que le premier cas connu dans l'État de Washington provenait probablement directement de Wuhan, tandis que les types de virus prévalant à New York sont similaires à ceux observés précédemment en Europe et proviennent probablement de là.

Ces analyses indiquent que Wuhan est la source de l'épidémie actuelle et qu'octobre est le moment du premier saut d'un animal à un humain. Mais les données sont naturellement incomplètes, seules quelques occurrences des virus sont séquencées, et il peut s'agir de mutations antérieures dont personne n'a encore connaissance.

La Chine essaie toujours de trouver la première personne en Chine qui a été porteuse du virus. D'anciens échantillons de sang et des radiographies pulmonaires de cas de pneumonie antérieurs sont maintenant testés à nouveau et examinés pour trouver des cas antérieurs.

Selon le South China Morning Post, le premier patient chinois connu est tombé malade le 17 novembre :

    Selon les données gouvernementales consultées par le Post, une personne de 55 ans de la province de Hubei pourrait avoir été la première à avoir contracté le Covid-19 le 17 novembre.

    À partir de cette date, un à cinq nouveaux cas ont été signalés chaque jour. Le 15 décembre, le nombre total d'infections s'élevait à 27 - la première augmentation quotidienne à deux chiffres a été signalée le 17 décembre - et le 20 décembre, le nombre total de cas confirmés avait atteint 60.

Fin décembre, les médecins de Wuhan ont relié six cas de pneunomie qui présentaient une progression rare similaire de la maladie et ont conclu qu'il y avait un nouveau virus en ville. Après avoir établi que la maladie était causée par un nouveau virus, une recherche systématique des cas antérieurs a été lancée. Il n'est pas du tout étonnant que des cas non reconnus auparavant aient été découverts.

Mais il n'y a pas qu'à Wuhan que des cas antérieurs ont été découverts.

Des preuves anecdotiques provenant de Bergame, en Italie, qui a été ravagée par le virus en février, suggèrent fortement l'existence de cas antérieurs :

    Une "étrange pneumonie" circulait déjà dans le nord de l'Italie en novembre, quelques semaines avant que les médecins ne soient informés de l'apparition du nouveau coronavirus en Chine, a déclaré cette semaine l'un des principaux experts médicaux de ce pays européen.

    "Ils [les médecins généralistes] se souviennent avoir vu des pneumonies très étranges, très graves, en particulier chez les personnes âgées en décembre et même en novembre", a déclaré Giuseppe Remuzzi, le directeur de l'Institut Mario Negri pour la recherche pharmacologique à Milan, dans une interview à la radio publique nationale des États-Unis.

    "Cela signifie que le virus circulait, au moins dans [la région nord de] la Lombardie et avant que nous ayons eu connaissance de cette épidémie en Chine".

La France a récemment signalé un cas en novembre :

    Les cas de Covid-19 en France peuvent être datés du 16 novembre, soit près de 10 semaines avant que les premiers cas confirmés de la maladie n'apparaissent dans le pays, selon un hôpital français.

    Le cas de novembre a été identifié par le service d'imagerie médicale de l'hôpital après avoir réalisé une étude rétrospective sur environ 2 500 scanners thoraciques effectués entre le 1er novembre et le 30 avril.
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    En France, certains cas étaient déjà en circulation en novembre, a déclaré Michel Schmitt, médecin-chef du service d'imagerie médicale de l'hôpital Albert Schweitzer dans la ville de Colmar en Alsace, près de la frontière avec l'Allemagne.
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    "[Il y a eu] une progression très lente de l'impact négatif de la pathologie jusqu'à la fin du mois de février, puis une augmentation rapide de son impact, avec un pic le 31 mars".

Une scintigraphie thoracique qui montre une "opacité de verre moulu" étendue est typique des patients atteints de Covid-19 et diffère considérablement des scintigraphies des patients atteints de pneumonie typique.

Mais les scanners thoraciques archivés ne sont pas les seuls signes que la maladie est survenue chez un ancien patient. Des analyses sanguines ultérieures pour la recherche d'anticorps peuvent permettre d'identifier les patients qui se sont remis de la maladie. Cela s'est apparemment produit dans le New Jersey :

    Le maire de Belleville affirme de manière surprenante mais non corroborée avoir contracté le coronavirus dans le New Jersey en novembre, deux mois avant le premier cas étatsunien confirmé dans l'État de Washington.

    Le maire Michael Melham a déclaré qu'il avait récemment demandé à son médecin, quelques jours après un examen de routine, de tester son sang pour les anticorps COVID-19 - et qu'il avait obtenu un résultat positif mercredi.
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    Il a raconté être tombé malade alors qu'il se trouvait à Atlantic City pour assister à la conférence de la Ligue des municipalités du New Jersey.

    "Je me sentais vraiment malade quand j'étais là-bas, et je me suis battu pour m'en sortir", a-t-il déclaré à NJ Advance Media jeudi.

    De retour chez lui le 21 novembre après la convention, Melham a déclaré qu'un médecin avait diagnostiqué une aggravation de ses symptômes - notamment une fièvre de 102 degrés, des frissons, des hallucinations et un mal de gorge qui a fini par durer trois semaines - comme un mauvais cas de grippe.

    "Je n'ai jamais été aussi malade de toute ma vie", a déclaré Melham, tout en reconnaissant qu'il n'avait pas les problèmes respiratoires souvent associés au coronavirus.

    Dans une interview téléphonique, Melham a concédé qu'il ne savait pas qu'il avait le coronavirus.

    "Personne ne peut être sûr", a-t-il dit.

    "Mais je suis presque certain, pour deux raisons : Je n'ai jamais été aussi gravement malade de toute ma vie d'adulte, et les anticorps dont je dispose sont ceux du long terme, pas les plus récents", a-t-il déclaré.

    Le résultat de son test a montré l'anticorps IgG, qui, selon Science News, dure plus longtemps que l'anticorps IgM qui est généralement produit environ une semaine après l'infection.

    Melham a déclaré qu'il n'avait pas voyagé au cours des derniers mois, à l'exception d'un voyage à Porto Rico fin janvier. Il vit seul.

Les symptômes décrits par le maire, en particulier les hallucinations qui sont rares chez les patients atteints de grippe, correspondent à ceux d'un cas "léger" de Covid-19. Et si les tests sanguins rapides peuvent donner quelques faux positifs, ils ne réagissent que rarement aux anticorps d'autres virus. Il est à espérer que certains chercheurs entreprenants demanderont au maire un autre échantillon de sang et utiliseront un test de laboratoire plus spécifique pour donner un jugement définitif sur le cas.

Ce qui précède montre que des cas de Covid-19 se sont probablement et définitivement produits à la mi-novembre en Chine, en Italie, en France et aux États-Unis. Il est probable que d'autres découvertes de ce type, provenant d'autres pays, se produiront dans un avenir proche.

Le fait que le virus ait voyagé si loin en novembre signifie qu'il a dû exister depuis bien plus longtemps que prévu.

Une théorie conspirationniste d'un certain George Webb avait suggéré qu'un soldat étatsunien, le sergent Maatje Benassi, avait porté le virus aux Jeux Mondiaux Militaires de Wuhan et l'avait propagé là-bas. Cette allégation a été démentie et, dans le texte ci-dessous, sa vidéo originelle, Webb, qui est connu pour colporter la désinformation, s'est rétracté tout en faisant tourner une nouvelle théorie conspirationniste :

    Je me rétracte officiellement de mon rapport précédent selon lequel Maatje Benassi a été testé positif au CoronaVirus. Je me rends compte maintenant qu'on m'a donné de mauvaises informations pour me piéger ...

Les Jeux Mondiaux Militaires de Wuhan se sont terminés le 27 octobre. Il est peu probable que le virus se soit propagé à partir de là pour apparaître deux semaines plus tard chez des personnes sans aucun lien de parenté dans quatre pays différents.

Il faudra probablement remonter plus loin pour trouver d'éventuels premiers foyers. Ce foyer de pneumonies de cause inconnue de juillet 2019 dans le comté de Fairfax semble maintenant terriblement suspecte :

    Une troisième personne est morte suite à une épidémie de maladie respiratoire dans un centre de vie assistée du comté de Fairfax qui a débuté il y a plus de deux semaines, ont déclaré mercredi les responsables de la santé du comté.

    L'épidémie au village de Greenspring à Springfield s'est également propagée au personnel de l'unité, affectant 19 employés, ont déclaré les responsables du département de la santé du comté de Fairfax.

    Lors d'une conférence de presse tenue mercredi au siège de l'agence, Benjamin Schwartz, directeur de l'épidémiologie et de la santé de la population au département de la santé du comté de Fairfax, a déclaré que les tests, y compris ceux effectués sur 17 échantillons par les centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies, n'ont pas permis d'identifier une cause probable. Les tests pour la maladie du légionnaire se sont également révélés négatifs. Les fonctionnaires ont effectué des tests pour toute une série de maladies respiratoires courantes transmises par des virus ou des bactéries.
    ...
    Dans un avis publié le 10 juillet par Donna L. Epps, une administratrice de Greenspring, plusieurs résidents ont présenté des symptômes de maladies respiratoires, notamment de la fièvre, de la toux et des douleurs corporelles. L'avis de Mme Epps, qui indique que les symptômes s'atténuent en cinq à sept jours avec le traitement mais ont causé une pneumonie, a également annoncé des limites sur les visiteurs, des mesures sanitaires renforcées et d'autres mesures.
    ...
    Mardi dernier, le ministère de la santé a donné un décompte actualisé, indiquant que 63 personnes de l'unité de vie assistée et de soins infirmiers spécialisés sont tombées malades. L'agence a déclaré qu'il n'y a pas eu de nouvelles hospitalisations depuis que 23 personnes ont été admises après le début de l'épidémie le 30 juin. L'agence a été alertée de l'épidémie le 8 juillet.

Le Greenspring Village est très bien noté et coûte cher. Ils ont vraisemblablement du personnel qualifié. Ils ont procédé à une isolation précoce et ont ainsi probablement empêché une nouvelle propagation. Les symptômes et le moment de la maladie correspondent à un diagnostic de Covid-19 et les patients ont été testés négatifs pour toutes les autres causes connues. On espère que les scanners thoraciques des patients atteints de pneumonie existent toujours et qu'ils peuvent être utilisés pour porter un jugement définitif.

On ne sait toujours pas qui a été le premier humain à porter le virus et où il a été infecté. Le fait que le virus ait été détecté pour la première fois à Wuhan ne signifie pas qu'il en soit originaire. Les experts s'accordent à dire que le virus a évolué naturellement. L'épidémie n'a certainement pas été causée par quelqu'un qui a récemment mangé une chauve-souris. Elle n'est probablement pas liée au marché des fermiers "humides" d'où provenait un groupe de premiers patients. Bien que le virus s'y soit certainement propagé en décembre, il est peu probable que le marché soit le lieu d'origine où le virus est passé d'un animal à un humain.

L'apparition de cas en novembre dans différentes régions du monde indique une première infection beaucoup plus précoce que ce que l'on pensait auparavant. Toutes les premières accusations portées contre la Chine se sont maintenant révélées aussi fausses que la promotion de l'Hydroxychloroquine, inutile mais potentiellement dangereuse, comme thérapie pour le Covid-19.

Traduction SLT

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