Les difficultés économiques de la Turquie donnent à Poutine une autre chance de presser Erdogan
Article originel : Turkey's Economic Troubles Give Putin Another Chance To Squeeze Erdogan
Moon of Alabama
L'aspirant Sultan de Turquie a dit à la Banque centrale de la République de maintenir la valeur de la livre turque en dessous du niveau de 7 lires par dollar étatsunien.
La banque centrale a également été invitée à ne pas augmenter son taux d'intérêt. L'économie doit continuer à croître !
Il ne restait donc qu'une seule chose à faire pour la banque. Elle devait dépenser ses réserves de devises étrangères pour acheter de la lire sur le marché libre afin d'éviter qu'elle ne continue à baisser.
Malheureusement, ces réserves sont limitées :
Le rythme de l'épuisement des réserves de la CBRT (Banque centrale de Turquie) s'est accéléré en réponse à la faiblesse du TRY. Les économistes de TD Securities estiment que la CBRT va complètement épuiser les réserves internationales nettes cette semaine.
"Compte tenu de la tendance actuelle, nous estimons que les réserves totales seront épuisées au plus tard la 3ème semaine de septembre, au plus tôt la 3ème semaine de juillet".
"Avant que tous les tampons ne soient épuisés, nous pensons que la CBRT va augmenter les taux de façon spectaculaire et probablement introduire des contrôles stricts sur les capitaux. La Turquie pourrait également solliciter un soutien multilatéral si ce scénario se concrétise".
Sous le règne d'Erdogan, l'industrie turque a contracté de nombreuses dettes libellées en dollars étatsuniens. Elle doit être remboursée dans une devise étrangère. Une lire qui coule rendra les prêts libellés en devises étrangères beaucoup plus difficiles à rembourser. Des taux d'intérêt plus élevés rendront les dettes des consommateurs locaux plus chères et réduiront la demande locale. Le boom alimenté par la dette qu'Erdogan avait créé ces dernières années sera suivi d'un grave effondrement.
Cela va probablement freiner l'appétit d'Erdogan pour de nouvelles aventures en Syrie et en Libye. Le Qatar, son partenaire dans ces crimes, a ses propres problèmes en raison de la forte chute des prix du pétrole. La dernière fois que la livre turque a été sous pression, Erdogan a reçu un important prêt du Qatar. Mais maintenant, le Qatar lui-même doit emprunter des milliards pour se maintenir à flot.
Le Fonds monétaire international est donc le seul endroit où Erdogan peut recevoir de l'argent frais. Les prêts du FMI sont assortis de conditions sur lesquelles les États-Unis ont une grande influence. Nous pouvons être sûrs que les administrations Trump auront des "conditions" qui ne plairont pas du tout à Erdogan.
La situation crée une autre ouverture pour la Russie. Poutine pourrait offrir à Erdogan un coup de main, et quelques milliards de dollars de prêts provenant des abondantes réserves de la Russie, pour le ramener enfin sous contrôle.
Dans l'ensemble, nous nous attendons à des développements intéressants.
Traduction SLT
Contact : samlatouch@protonmail.com
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