"L'Arabie saoudite est légalement responsable des crimes de guerre au Yémen", insiste une prix Nobel yéménite (Middle East Monitor)

"L'Arabie saoudite est légalement responsable des crimes de guerre au Yémen", insiste une prix Nobel
Article originel : ‘Saudi Arabia is legally responsible for war crimes in Yemen,’ insists Nobel Laureate
Middle East Monitor

Tawakkol Karman, lauréate yéménite du prix Nobel de la paix.

La militante yéménite et prix Nobel de la paix 2011 Tawakkol Karman a déclaré que l'Arabie saoudite est "légalement responsable" de tous les crimes de la coalition arabe qu'elle dirige dans son pays.

"L'Arabie saoudite est celle qui dirige la coalition de manière formelle et pratique... C'est ce que le monde sait et ce qui a été annoncé", a écrit Karman sur Facebook. "L'Arabie saoudite porte donc la responsabilité légale de tous les crimes commis par la coalition arabe, que l'auteur en soit l'Arabie saoudite ou l'un des États membres. Il est inutile de dire que les EAU sont coupables de blanchir les crimes saoudiens, d'une part, et de tenter l'armée saoudienne de continuer à jouer avec la vie des Yéménites, d'autre part".

La militante des droits de l'homme a fait ce commentaire après qu'il ait été rapporté que la justice française a ouvert une enquête contre le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed Bin Zayed, qui est accusé de complicité de torture sur des prisonniers dans les centres de détention du Yémen contrôlés par les forces armées des EAU. Les Français peuvent examiner de telles affaires sur la base de la compétence universelle.

Le gouvernement yéménite accuse les EAU de soutenir le Conseil de transition du Sud (STC), un organisme séparatiste, pour atteindre ses propres objectifs au Yémen. C'est une chose que le gouvernement des EAU à Abu Dhabi nie généralement.

"Ils ont tenu l'Arabie Saoudite pour responsable et sont prêts à lui faire payer le prix... Vont-ils arrêter ? Qui protégera notre pays de leur programme maléfique ?" a demandé Karman.

Sur le plan militaire au Yémen, les garde-côtes et les forces de sécurité ont annoncé leur retrait de l'île de Socotra, suite à l'intervention des forces loyales au CTS soutenu par les EAU. Selon Abd Al-Moein Ghanem, le commandant des garde-côtes dans le port de Socotra, ses forces se sont retirées à la suite des évasions et des arrestations effectuées par le CTS. "Nous tenons les 808 forces de service [saoudiennes] responsables des violations illégales qui se produisent, car l'administration des garde-côtes n'est pas responsable des actions du Conseil de transition du Sud", a-t-il expliqué.

Un responsable du gouvernement local a déclaré à l'agence Anadolu : "Depuis qu'il a pris le contrôle de Hadiboh, la capitale de Socotra, le 19 juin, le Conseil de transition du Sud essaie de toutes ses forces de contrôler le port et d'interférer dans le travail de l'administration civile, militaire et de sécurité du gouvernement, en particulier en ce qui concerne l'autorisation d'entrée des navires". La milice du CTS, a-t-il souligné, a arrêté le commandant des garde-côtes à plusieurs reprises, ainsi que les forces de sécurité du port de Socotra afin de faire pression sur lui pour qu'il remette ses fonctions à l'un de ses membres, mais elle n'y est pas parvenue".

Dans un contexte similaire, un responsable de la sécurité yéménite a été tué hier dans le gouvernorat d'Abyan, dans le sud du pays. Une source militaire a rapporté qu'un officier supérieur des forces spéciales de sécurité du gouvernement, Abdullah Adqaf Al-Hanashi, a été tué dans une embuscade tendue par des assaillants inconnus. Un des compagnons d'Al-Hanashi a également été tué dans l'attaque, et un autre a été blessé.

Traduction SLT

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