Les jeunes attrappent le Covid - En quoi est-ce une mauvaise nouvelle ?
Article originel : Younger people are getting Covid — why is that bad news?
Par Freddie Sayers, 3.07.20
The Lockdown Tv
Certains médias semblent incapables de rendre compte d'une quelconque nouvelle liée au Covid-19 sans y trouver un signe certain de désastre imminent. Je suppose qu'il s'agit d'une conception du "reportage responsable" (ne pas dire aux gens ce qui pourrait les rendre cavaliers face à la menace), ou peut-être que c'est juste que les mauvaises nouvelles font vendre, mais cela commence à ressembler à un univers parallèle.
Prenons le curieux phénomène de la baisse spectaculaire de l'âge moyen des nouvelles infections à Covid-19 dans le monde entier. Ce n'est vraiment pas une mauvaise nouvelle : évidemment, il serait préférable que personne ne soit infecté, mais si des personnes sont infectées, il est sûrement préférable que des personnes plus jeunes le soient que des personnes plus âgées, pour la simple raison qu'elles ont beaucoup, beaucoup moins de chances d'en mourir. Nous devrions vouloir que l'âge moyen des nouvelles infections soit aussi bas que possible.
On ne le devinerait pas d'après la couverture des actualités.
"Alors que le virus se propage, les jeunes représentent un nombre "inquiétant" de cas", a alarmé le New York Times la semaine dernière, révélant que plus de la moitié des nouveaux cas en Arizona et dans certaines régions du Texas ont moins de 44 ans, et que l'âge moyen des nouveaux cas en Floride a chuté de 65 ans en mars à 35 ans plus récemment. "La baisse de l'âge des personnes infectées devient l'un des problèmes les plus urgents pour les autorités locales", a rapporté Bloomberg, de façon inquiétante. Ce n'est pas aussi urgent que si l'âge moyen des personnes infectées augmentait, probablement parce qu'il y aurait alors beaucoup plus de personnes qui tomberaient malades et mourraient.
Des États comme la Floride et l'Arizona connaissent une véritable poussée, il est donc compréhensible que les gens soient inquiets, et cela se traduit par une augmentation des hospitalisations et des décès. Mais le fait que la plupart de ces cas concernent des personnes jeunes est une pitié, car cela devrait signifier que ces infections se traduiront par moins d'hospitalisations et de décès que le nombre équivalent de cas chez les personnes âgées.
La Suède souffre d'un battement de tambour continu d'histoires d'horreur et de tableaux d'horreur montrant une augmentation du nombre de cas, mais l'épidémiologiste d'État Anders Tegnell insiste sur le fait que c'est entièrement dû à l'augmentation des tests. Une fois de plus, le profil d'âge de ces nouveaux cas est de plus en plus jeune. Chaque jour, je vérifie le tableau des nouvelles admissions en soins intensifs en Suède, en attendant les effets réels de tous ces nouveaux cas, mais chaque jour, la ligne de tendance continue de baisser. À l'heure actuelle, 127 personnes sont en soins intensifs avec le Covid-19 en Suède, un pays de 10 millions d'habitants.
Plus près de nous, le même détail se cache dans le rapport très détaillé de la santé publique anglaise sur l'épidémie de Leicester qui a conduit à un confinement prolongé dans cette ville :
"La majorité des cas confirmés au cours des 14 derniers jours sont âgés de 18 à 65 ans. Le nombre de cas chez les personnes âgées de 65 ans et plus est resté stable, tandis que les cas signalés chez les moins de 18 ans ont lentement augmenté au cours des quatre dernières semaines."
- Santé publique Angleterre (PHE)
Comme ailleurs, il s'agit en partie d'une augmentation des tests identifiant un plus grand nombre de cas cachés (les auteurs du rapport reconnaissent qu'ils ne peuvent pas être sûrs qu'il y ait eu une quelconque augmentation), mais cela pourrait aussi être lié à des manifestations, à l'assouplissement des règles de c, ou onfinement, à bien d'autres choses. Quelle qu'en soit la raison, cela devrait signifier que l'effrayante augmentation du nombre de cas à Leicester, comme en Floride et en Arizona, ne se traduira pas par une augmentation proportionnelle des hospitalisations et des décès. Je mettrais bien cela dans le registre des "bonnes nouvelles", mais ce n'est pas rapporté de cette façon.
Infections à Leicester
Courbe épidémique des cas quotidiens confirmés de COVID-19 à Leicester. Crédit : PHE (Public Health England)
Le contre-argument, bien sûr, est que le nombre croissant de jeunes qui tombent malades se traduira par un nombre croissant de personnes âgées qui tomberont malades à temps, lorsqu'elles iront voir leurs grands-parents, etc. Eh bien, voyons voir. La "poussée" de Leicester s'est déjà produite et n'a pas été observée ailleurs dans la même mesure. Nous avons donc une sorte d'expérience contrôlée.
Jusqu'à présent, il n'y a pas d'effet clair sur les hôpitaux de Leicester, qui signalent qu'ils ne sont pas sous pression et qu'ils ne constatent pas une augmentation des décès. Nous devons garder un œil sur l'ampleur de l'effet au cours des prochaines semaines - si l'effet est très faible, ne laissez personne dire que c'est un "succès du confinement local". Nous avons vu les graphiques : la poussée s'est déjà produite avant toute nouvelle action. Les données qui sortiront de Leicester dans les prochaines semaines devraient nous en apprendre beaucoup sur les effets réels de ces apparentes poussées de cas, principalement chez les jeunes, et sur l'inquiétude que nous devrions avoir à leur sujet.
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