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La Russie va-t-elle intervenir dans le conflit au Karabakh face à l'arrivée massive présumée de "djihadistes syriens" soutenus par la Turquie ?

par SLT 5 Octobre 2020, 19:37 Karabakh Russie Arménie Azerbaïdjan Djihadistes Turquie Syrie Allégations Guerre Articles de Sam La Touch

L'équation de la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan concernant le territoire disputé du haut-Karabakh semble se compliquer avec la potentielle arrivée sur le terrain d'un nouvel acteur. On savait que la France soutenait, avec une partie de la communauté internationale l'Arménie tandis que la Turquie soutenait l'Azerbaïdjan mais la Russie pourrait faire entendre parler d'elle. Auparavant, elle gardait une certaine "neutralité" et vendait des armes aux deux camps en présence, actuellement certains estiment qu'elle pourrait intervenir face à la montée des djihadistes syriens soutenus par la Turquie qui sont envoyés dans le Haut-Karabakh.

RIA Novosti a cité des sources informées de l'opposition syrienne qui ont déclaré que 93 mercenaires syriens avaient été tués lors des récents affrontements dans le Karabakh, ce qui aurait incité la Turquie à envoyer de nouveaux djihadistes en Azerbaïdjan.

Une des sources a déclaré à l'agence que "les corps de 53 mercenaires ont été transférés en Syrie dimanche... ainsi, le nombre total de morts de mercenaires syriens a atteint 93". Selon Al Masdar News : "Une source a déclaré qu'un troisième groupe de mercenaires syriens, dont 430 membres, est parti pour la zone de conflit au Karabakh à la fin de la semaine dernière. Une autre source de l'opposition syrienne a déclaré qu'au 1er octobre, il y avait 322 mercenaires syriens "bien équipés" au Karabakh. Auparavant, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que 300 militants syriens avaient été transportés à Bakou via la ville turque de Gaziantep."

D'après South Front, la Russie pourrait intervenir au côté de l'Arménie en raison de l'arrivée trop importante de djihadistes syriens exportés par les autorités turques près de ses frontières dans le Haut-Karabakh. On pourrait ainsi voir la Russie et la France faire cause commune, comme en Libye avec Haftar, mais cette fois-ci auprès de l'Arménie  : 
"Au 3 octobre, rien n'indique que la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan pourrait se terminer bientôt par un quelconque cessez-le-feu. Au lieu de cela, l'Azerbaïdjan, avec l'aide de la Turquie, s'efforce de remporter une victoire militaire sur l'Arménie dans la région contestée du Haut-Karabakh. Dans le même temps, la réticence de l'Arménie à reconnaître la République du Haut-Karabakh ou à intégrer officiellement le territoire dans son propre État n'a laissé aucun motif officiel à ses alliés pour lui apporter un soutien militaire dans ce conflit. Le pacte de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) reste en vigueur pour la protection de l'Arménie en cas d'attaque sur son seul territoire souverain.

Cependant, la présence croissante de militants radicaux sur la ligne de front du Nagorno-Karakbah pourrait devenir un facteur important qui changera cette situation et qui est devenu un motif formel pour une tierce partie (la France, qui est en conflit profond avec la Turquie, ou la Russie) d'intervenir dans le conflit du côté de l'Arménie. Par exemple, la présence de terroristes près de ses frontières est une ligne rouge pour la Russie, qu'elle ne tolérerait pas. En particulier, l'un des objectifs stratégiques de la campagne russe en Syrie est d'empêcher l'expansion future des terroristes vers le Caucase, plus près des frontières russes. Il est surprenant que les dirigeants turcs ne comprennent pas ou ignorent ce fait. Certaines sources affirment que le gouvernement Erdogan vient de s'habituer au format de la guerre avec un usage intensif de main-d'œuvre djihadiste bon marché soutenue par des forces spéciales, de l'artillerie et des drones de combat."


Pour l'instant, ces hypothèses restent de la fiction mais nulle doute que le ballet diplomatico-militaro-politique va bon train entre ces différents pays.  A noter que le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a demandé à la France de présenter ses excuses pour les déclarations du président Emmanuel Macron concernant le transfert de militants syriens à Bakou afin de participer aux hostilités au Karabakh. Aliyev a déclaré dans une interview avec Al Arabiya, cité par AMN, : "Il n'y a pas de mercenaires ... Nous avons une armée de 100.000 soldats ... Je demande à la France de s'excuser et d'être responsable."

En attendant, les combats vont bon train.

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