Coronavirus : Fake News sur la saturation des unités de soins intensifs suisses (Nau.ch)

Coronavirus : fausses nouvelles sur les unités de soins intensifs suisses
Article originel : Coronavirus: Fake News um Schweizer Intensivstationen
Par  Alexandra Aregger
Nau.ch, 19.11.20

Le coronavirus pousse le système de santé suisse à ses limites. Mais il y a encore beaucoup de lits disponibles. Les médias étrangers affirment le contraire. Comment en est-on arrivé là ?

Les faits les plus importants en bref

• En Suisse, il y a actuellement environ 890 lits de soins intensifs occupés dans les hôpitaux.
• En plus des lits de soins intensifs certifiés, des lits "ad hoc" non certifiés ont été créés.
• Bien que de nombreux lits soient libres, les médias étrangers font état de salles pleines.

Chaque jour, environ 200 patients atteints de la Covid sont actuellement admis dans les hôpitaux suisses. Depuis que le nombre de personnes infectées a soudainement augmenté il y a quelques semaines, le gouvernement suisse est inquiet.

Car une chose est claire pour tous : la deuxième vague du Coronavirus ne doit pas surcharger les hôpitaux suisses. Cependant, si l'on en croit les rapports en provenance d'Allemagne, le pire scénario est déjà arrivé !

"Tous les lits de soins intensifs en Suisse sont occupés", a écrit l'édition en ligne du "Spiegel" mardi soir, par exemple.

Le journal médical allemand Ärzteblatt a également sorti en grand titre : "Les lits de soins intensifs en Suisse sont entièrement occupés". La nouvelle est même parvenue de l'autre côté de l'Atlantique. Le New York Times a également écrit : "Tous les lits de soins intensifs suisses sont pleins".

Die «New York Times» berichtete am Dienstag über voll belegte Schweizer Intensivbetten wegen dem Coronavirus. - Screenshot Twitter

Mais ce n'est absolument pas le cas sous cette forme. Mais quel est le fondement de cette fausse information dans les médias ?

1600 lits supplémentaires potentiels oubliés ?

Peu après que l'OFSP et le Service médical coordonné (KSD / SMC) soient intervenus dans les médias mardi, les médecins des soins intensifs ont publié un communiqué de presse. La Société suisse de médecine intensive (SGI) y explique la situation déjà déclarée par le KSD (SMC).

Andreas Stettbacher, délégué du Conseil fédéral pour le service médical coordonné (SMC) - Keystone

"La pleine utilisation des capacités en lits de soins intensifs certifiés et reconnus", écrivait initialement le SGI. Mais déjà dans la première section, les médecins modulent. Seuls les 876 lits de soins intensifs certifiés et reconnus sont "actuellement pratiquement occupés".

Jusqu'à présent, il a été possible d'éviter la surcharge parce que, d'une part, de nombreuses interventions et traitements non urgents ont été reportés. D'autre part, et ici c'est le point central, par la création de davantage de lits de soins intensifs. Environ 240 places supplémentaires non certifiées ont été créées, et peuvent être agrandies à nouveau à 1400.

Un infirmier s'occupe d'un patient pendant son séjour à l'hôpital. - dpa

22 % des lits de soins intensifs sont libres pour les patients atteints ou non de coronavirus

Si l'on regarde la situation aujourd'hui, jeudi, le tableau est beaucoup moins sombre. Selon le Service médical coordonné, 891 lits sont occupés dans les unités de soins intensifs. Tandis que 256 sont libres, soit environ 22,3 %.

Sont également inclus les patients non atteints du coronavirus.

Le graphique montre le nombre de patients dans les unités de soins intensifs au cours des 10 derniers jours : la ligne grise montre les patients atteints de coronavirus, la ligne rouge les patients non atteints du coronavirus. - Service médical coordonné

La Société suisse de soins intensifs (SIG) ne souhaite pas, sur demande, approfondir la question de la confusion dans les médias étrangers. Cependant, elle a clairement indiqué à Nau.ch que la déclaration fait référence aux 876 lits de soins intensifs certifiés pour adultes.

Le SIG précise que l'extension des lits "ad hoc" signifie que les unités de soins intensifs ne sont "actuellement pas surchargées dans toute la Suisse". Jusqu'à présent, le New York Times et les autres n'ont pas publié de correction.

Traduction SLT

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