C'est une décoration bien méritée que celle de la légion d'honneur décernée à Karine Lacombe parmi, il est vrai, près de 4000 personnes.
Cette médecin et professeure en infectiologie a bien oeuvré pour lutter sur le plan local et national contre la Covid de par son activité professionnelle et ses interventions sur les grands médias. Elle a eu une attitude héroïque au sein de l'armée des médecins luttant contre la Covid. Elle a été l'une des premières à dénoncer l'inefficacité de l'hydroxychloroquine villipendant l'imprudence coupable du Pr. Raoult à Marseille. On se souviendra de son célèbre coup de gueule au Jt de France 2 de 13h en date du 23.03.20 :
"Je pense que cette histoire va au-delà de toute controverse scientifique. Je suis absolument écœurée par ce qu’il se passe. Sur la base d’un essai qui est absolument contestable sur le plan scientifique et qui ne montre absolument rien quand on regarde absolument les chiffres, exactement la façon dont il a été mené"... "On expose les gens à un faux espoir de guérison pour une maladie dont on sait dans 80% des cas, au bout de quelques jours, il n’y a plus de virus....Ce qui se passe à Marseille est absolument scandaleux. Utiliser un médicament comme cela, hors autorisation de mise sur le marché, en exposant les personnes qui le prennent à des complications, sans avoir vérifié des conditions d’utilisation de base de la chloroquine, je pense que c’est en dehors de toute démarche éthique".
Il lui en a fallu aussi bien du courage après les quolibets reçus par un certain nombre de partisans du Pr. Raoult pour faire ensuite l'éloge du Remdesivir produit par Gilead et cela dès avril 2020.
Remdesivir: "C'est prometteur, mais il faudra l'utiliser dans un arsenal thérapeutique" Selon un laboratoire américain, ce médicament permet aux malades du Covid-19 de se rétablir plus vite. Des résultats contestés par une autre étude menée en Chine
Fin avril, chez Bourdin, elle avait balayé d'un revers de main la méta-analyse chinoise qui montrait l'inefficacité du Remdesivir en déclarant que l'étude étatsunienne soutenue par le Dr Fauci - trouvant quant à elle une efficacité à ce médicament dans le traitement de la Covid - n'avait pas les mêmes critères d'évaluation de l'efficacité. Il fallait oser tenir cette position chez Bourdin alors que des chercheurs et le Washington Post avaient dénoncé le changement des critères d'évaluation en cours d'essai clinique pour ^trouver une efficacité de ce médicament. Une attitude atypique et très novatrice dans le domaine de la recherche scientifique. En effet, durant leur étude, les chercheurs en lien avec le NIAID étatsunien ont retiré le critère d'évaluation portant sur le nombre de décès pour le remplacer par la durée d'hospitalisation. Lacombe a montré ainsi une belle solidarité avec ses collègues étatsuniens tels que le Dr Fauci menant lui aussi une lutte de premier plan contre la Covid aux Etats-Unis.
- Selon le WaPo, des chercheurs avalisés par le NIAID et le Dr Fauci ont modifié les critères d'évaluation de leur essai clinique pour déclarer que le remdesivir était efficace dans le traitement de la Covid-19
Elle a su avec une certaine modération soutenir les mesures impopulaires du gouvernement pour lutter contre la Covid en appuyant la mesure visant à restreindre le nombre d'invités à Noël à 6 personnes.
Chapeau bas `!
Il lui en a fallu aussi du courage, alors que 60% des Français n'envisagent pas de se faire vacciner contre la Covid, pour soutenir la vaccination à ARN contre vents et marées. En héroïne des plateaux, elle est allée sur TV5 monde chez Simonin début décembre porter la bonne parole en espérant que "le vaccin permette de revenir à une vie normale sans masque" (à partir de 06'00" dans la vidéo ci-dessous) sans prôner pour autant l'obligation vaccinale, "Je suis sûr que l'on aura des embouteillages pour se vacciner". Pour cette grande dame, il n'est point besoin d'être coercitif mais incitatif.
Karine LACOMBE : " Je suis sure qu'il y aura des embouteillages pour se faire vacciner "
Elle a déjà une bande dessinée à son nom "Une infectiologue au temps du Corona" glorifiant son action dans sa lutte contre la Covid.
En voici le pitch :
"Karine Lacombe nous ouvre les portes de son service d'infectiologie à l'hôpital Saint-Antoine. Depuis mars, elle et son équipe sont confrontés à un virus qu'ils n'avaient jamais vu sous leur microscope : le Covid-19. Comment se prépare-t-on au combat ? Comment organise-t-on son service ? Quelles sont les péripéties du quotidien ? Y-a-t-il une différence quand on trouve un article défini au féminin devant le nom de sa profession, médecin ? Grâce au trait franc et spontané de Fiamma Luzzati, nous suivons caméra à l'épaule..."
Elle est héroïne et martyre tout à la fois dans cette bande dessinée où elle raconte le harcèlement en ligne, par mail et sur les réseaux sociaux, dont elle fait l’objet après ses propos sur l’hydroxychloroquine, comme les attaques misogynes qu'elle subit. Mais aussi des moments légers comme les coulisses d’une conférence de presse à Matignon où on entend Edouard Philippe chanter du Bashung avant de se présenter devant les caméras (Paris-Match). Simonin sur TV5 monde souligne (vidéo ci-dessus) les attaques qu'elle subit des complotistes. Elle a d'ailleurs récemment publié dans le journal scientifique The Lancet (une revue malheureusement sérieusement démonétisée depuis l'affaire du Lancetgate suite à une fausse méta-analyse sur la Chloroquine) avec des collègues femmes un excellent manifeste, digne de l'état du Lancet actuellement, dénonçant le harcèlement des femmes médecins intitulé "Cyber harassment of female scientists will not be the new norm". ("Le cyber-harcèlement des femmes scientifiques ne sera pas la nouvelle norme").
Elle a été menacée physiquement pour s'être opposée au Professeur Didier Raoult. Karine Lacombe, égérie des plateux télés et de la faculté, a été ciblée par les complotistes pour de présumés conflits d'intérêts. Checknews de Libération en fait le résumé dans un excellent article : "Sur Transparence santé, Gilead (produisant le remdesivir, ndlr) affiche 17 000 euros de versement à Karine Lacombe, au titre de conventions et de rémunérations entre février 2017 et fin 2019, et 8 000 euros en avantages depuis 2013. Abbvie (autre entreprise pharmaceutique produisant le Kaletra, ndlr), pour sa part, déclare avoir versé à la professeure 26 000 euros en conventions et rémunérations entre février 2016 et fin 2019, et 12 000 euros d’avantages depuis 2012.
«Ce sont des activités que je mène en plus de mon travail et de mes cours, mais je n’ai pas de CDD chez eux, je n’ai pas d’actions chez eux, je suis indemnisée pour les heures fournies, répond Karine Lacombe à CheckNews. Je propose une expertise, je ne fais pas la promotion de ces laboratoires, qui ont besoin de nous, médecins, pour savoir comment nos patients prennent leurs traitements et ce qu’il faut améliorer.» La cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine fait remarquer qu’elle travaille notamment avec deux autres laboratoires qu’Abbvie et Gilead, qui produisent les médicaments nécessaires pour lutter contre ses spécialités : le VIH et les hépatites.
«Conseillère, consultante, membre du board»
Contacté, le Conseil national de l’ordre des médecins n’a pas souhaité commenter le cas de la professeure Karine Lacombe. Toutefois, dans l’interview citée plus haut, le directeur de l’Ordre remarquait : «Le lien d’intérêt n’est pas condamnable en lui-même et peut contribuer à l’innovation, au progrès thérapeutique et à la production d’un soin de meilleure qualité, sous réserve d’être établi en toute transparence et d’être rendu public». A l’inverse, «le conflit d’intérêts surgit dès lors que l’indépendance du professionnel se trouve mise en question.»
Karine Lacombe estime ne pas avoir perdu son indépendance au profit d’Abbvie ou Gilead. Tout en ne cachant pas ses liens avec ces entreprises. De très nombreux documents disponibles en ligne en attestent : posters de congrès, diaporamas d’intervention, papiers scientifiques, interventions au symposium Abbvie… On y lit que la professeure «a été conseillère, consultante, membre du board d’Abbvie, BMS, Gilead, Jansen et Merck». Ou encore qu’elle «a reçu des bourses de recherches de Gilead, Merck et Janssen...».
Les complotistes de tous poils se sont servis de ces liens d'intérêts, tolérés par le conseil de l'Ordre des médecins, pour imputer que les postures de la Pre Lacombe étaient soit-disant dictées par ses présumés liens avec Big Pharma (Gilead, Abbvie, Merckx, Jansen...).
Il était donc bien temps que l'Elysée reconnaisse ses talents tant villipendés par une certaine plèbe qui complote sur les réseaux sociaux.
Et pourquoi, n'obtiendrait-elle pas un poste de ministre de la santé pour le remarquable travail effectué après tous ses efforts et la souffrance endurée pour porter la bonne parole auprès des cerveaux disponibles ? Le Pr. Yazdan Yazdanpanah, lui aussi accusé de conflits d'intérêts avec les mêmes labos, et membre du conseil scientifique de lutte contre la Covid, n'a-t-il pas obtenu récemment la direction de l'Agence des maladies infectieuses sous Macron ? Au nom de la défense du féminisme ne serait-ce pas justice rendue par le gouvernement de Macron ? Pourquoi se priver d'une communicante hors pair dont le travail à tous égards est remarquable ? Parce que c'est une femme ? Une simple légion d'honneur à Karine Lacombe (dont Macron affuble à présent les dictateurs françafricains) et un poste de directeur de l'agence des maladies infectieuses pour Yazdan Yazdanpanah ? Oui, la discrimination des femmes scientifiques ne doit pas devenir la nouvelle norme !
MAJ 2.01.20 à 15h.
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