Le Congrès intensifie la pression sur les géants de la technologie pour qu'ils censurent davantage, menaçant le premier amendement
Article originel : Congress Escalates Pressure on Tech Giants to Censor More, Threatening the First Amendment
Glenn Greenwald
Dans leur zèle pour le contrôle des discours en ligne, les démocrates de la Chambre se rapprochent de plus en plus de la ligne constitutionnelle, s'ils ne l'ont pas déjà franchie.
Le PDG de Twitter Jack Dorsey (à droite) et la directrice générale de Facebook Sheryl Sandberg (à gauche) ont prêté serment devant la commission sénatoriale du renseignement au Capitole à Washington, DC, le 5 septembre 2018. (Photo par Jim WATSON / AFP) (Le crédit photo devrait être JIM WATSON/AFP via Getty Images)
Pour la troisième fois en moins de cinq mois, le Congrès étatsunien a convoqué les PDG des sociétés de médias sociaux à comparaître devant lui, dans l'intention explicite de faire pression et de les contraindre à censurer davantage de contenu de leurs plateformes. Le 25 mars, la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants interrogera Jack Dorsey de Twitter, Mark Zuckerberg de Facebooks et Sundar Pichai de Google lors d'une audition qui, selon la commission, portera sur "la désinformation et la malinformation qui sévissent sur les plateformes en ligne".
Le président de la commission, le député Frank Pallone, Jr. (D-NJ), et les deux présidents des sous-commissions qui organisent les auditions, Mike Doyle (D-PA) et Jan Schakowsky (D-IL), ont déclaré dans une déclaration commune que l'impulsion était donnée par "des mensonges sur le vaccin contre la COVID-19" et "des allégations de fraude électorale démenties". Ils ont affirmé que "ces plateformes en ligne ont permis à la désinformation de se répandre, intensifiant les crises nationales avec des conséquences réelles et sinistres pour la santé et la sécurité publiques", ajoutant : "Cette audition permettra de poursuivre le travail de la Commission qui consiste à tenir les plateformes en ligne responsables de la montée croissante de la désinformation et de la désinformation".
Les démocrates de la Chambre n'ont pas caché leur but ultime avec cette audition : exercer un contrôle sur le contenu de ces plateformes en ligne. "L'autorégulation de l'industrie a échoué", ont-ils déclaré, "nous devons donc commencer à modifier les incitations qui poussent les entreprises de médias sociaux à permettre et même à promouvoir la désinformation et la malinformation". En d'autres termes, ils ont l'intention d'utiliser le pouvoir de l'État pour influencer et contraindre ces entreprises à changer le contenu qu'elles autorisent et n'autorisent pas à être publié.
J'ai écrit et parlé longuement ces dernières années sur les dangers de confier à l'État ou aux monopoles technologiques le pouvoir de déterminer ce qui est vrai et ce qui est faux, ou ce qui constitue une opinion autorisée et ce qui ne l'est pas. Je ne répéterai pas ces points ici.
Au contraire, le point essentiel soulevé par ces dernières menaces des démocrates de la Chambre des représentants est un point souvent négligé : si le premier amendement ne s'applique pas aux choix volontaires faits par une entreprise privée sur les discours à autoriser ou à interdire, il interdit au gouvernement étatsunien de contraindre ou de menacer ces entreprises de censure. En d'autres termes, le Congrès viole le Premier Amendement lorsqu'il tente d'exiger des entreprises privées qu'elles imposent des restrictions de discours basées sur les points de vue, que le gouvernement lui-même serait constitutionnellement empêché d'imposer...
Traduction SLT
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