La France soutient le gouvernement militaire du Tchad, alors que les rebelles marchent sur la capitale
Article originel : France Supports Chad’s Military Government, As Rebels March On The Capital
South Front
Le 22 avril, la France a soutenu la prise de contrôle du pays par l'armée tchadienne, après la mort sur le champ de bataille du président Idriss Deby.
Tout autre choix compromettrait sa lutte superficielle contre les militants du Sahel.
Le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a justifié l'installation d'un conseil militaire dirigé par le fils de Deby par le fait que la stabilité et la sécurité étaient primordiales en ce moment.
"Il y a des circonstances exceptionnelles", a déclaré Le Drian.
Le fils de Deby, Mahamat, a pris le contrôle du pays et de ses forces armées le 21 avril, dissolvant le parlement et suspendant la constitution.
Selon la Constitution, le président de l'Assemblée nationale, Haroun Kabadi, aurait dû prendre le relais.
Le président de l'Assemblée nationale a lui-même déclaré qu'il avait cédé son mandat à Mahamat Idriss Deby Itno.
"Logiquement, ce devrait être M. Kabadi (...) mais il a refusé pour des raisons exceptionnelles de sécurité qui étaient nécessaires pour assurer la stabilité de ce pays", a déclaré Le Drian.
Le président Emmanuel Macron a appelé à plusieurs reprises à ce que la France prenne ses distances par rapport à ses anciennes colonies et a exhorté la vieille génération à passer le relais aux jeunes politiciens africains.
Cela s'est retourné contre lui, puisqu'au Mali, il y a eu le fait accompli, puis le retour au pouvoir des présidents sortants en Côte d'Ivoire et en Guinée.
Deby, bien que critiqué par les groupes de défense des droits de l'homme pour son régime répressif pendant trois décennies, était un pilier de la stratégie de sécurité de la France en Afrique.
Environ 5 100 soldats français sont basés dans la région dans le cadre d'opérations internationales de lutte contre les militants islamistes et la France a sa principale base à N'Djamena.
La France ne se préoccupe guère du chaos potentiel que cela pourrait provoquer au Tchad, car elle s'intéresse surtout aux 1 200 soldats qui restent à la frontière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Pendant ce temps, le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), basé en Libye, a déclaré qu'il marchait sur la capitale tchadienne, prêt à se battre contre la prise de pouvoir militaire.
Les rebelles du FACT, qui sont pour la plupart un groupe formé d'officiers dissidents de l'armée, ont rejeté le plan de l'armée et ont juré de reprendre les hostilités.
Mahamat a déclaré que l'armée voulait rendre le pouvoir à un gouvernement civil et organiser des élections libres et démocratiques dans 18 mois.
Pourtant, l'opposition et les rebelles du FACT s'y opposent fermement. Le chaos au Tchad semble ne faire que commencer.
Traduction SLT
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