Si l'on prend la moyenne de 2019 et 2020, la Suède présente une mortalité inférieure à celle du Danemark et de la Finlande.
Article originel : Taking the Average of 2019 and 2020, Sweden Had Lower Mortality Than Both Denmark and Finland
Par Noah Carl
Lockdown Sceptics, 24.05.21
Face aux preuves de plus en plus nombreuses que les confinements n'ont pas réduit de manière substantielle les décès dus à la COVID-19 dans la plupart des pays où ils ont été mis en œuvre, les partisans du confinement se sont rabattus sur ce que le juriste Paul Yowell appelle "l'argument du voisin", c'est-à-dire l'argument selon lequel la comparaison de la Suède avec ses voisins montre que les confinements fonctionnent réellement.
Le 10 mai, un tweet représentant les décès cumulés par million de COVID-19 en Suède, en Norvège et en Finlande - qui faisait référence à "l'expérience naturelle nordique" - a recueilli plus de 6 000 likes.
Cependant, cet argument n'est pas convaincant pour un grand nombre de raisons, comme je l'ai souligné dans deux précédents billets. Par exemple, les autres pays nordiques avaient une longueur d'avance sur la Suède ; les contrôles aux frontières - et non les fermetures - ont fait la différence lors de la première vague ; et une fois que vous avez inclus les pays baltes, la Suède ne se distingue plus.
Cependant, supposons que nous ne regardions que les chiffres de la mortalité. Montrent-ils que la Suède a connu une année exceptionnellement mauvaise ? Loin de là. Comme je l'ai déjà noté, le pays a connu une surmortalité corrigée de l'âge jusqu'à la semaine 51 de seulement 1,7 %, ce qui est inférieur à la moyenne européenne.
Il est vrai que les trois autres pays nordiques ont connu une surmortalité négative (jusqu'à -5 % dans le cas de la Norvège). Comme les taux de mortalité ont diminué progressivement de 2015 à 2019, l'absence de changement de 2019 à 2020 donne une valeur négative pour la surmortalité. En outre, il se peut qu'il y ait eu moins de décès dus à la grippe et d'accidents de voiture, grâce à la distanciation sociale.
Cependant, l'une des raisons pour lesquelles le chiffre de surmortalité de la Suède n'est pas plus bas est que le pays a connu une mortalité particulièrement faible en 2019 (ce qui fait baisser la moyenne des cinq dernières années). Cette année-là, la Suède a enregistré la plus faible mortalité des quatre pays nordiques - son taux était même inférieur de 4 % à celui de la Norvège.
Comme l'ont souligné plusieurs commentateurs, cela signifie qu'il y avait plus de personnes âgées fragiles en vie au début de 2020 qu'il n'y en aurait eu autrement. Ainsi, même en l'absence de pandémie, on aurait pu s'attendre à une légère augmentation de la mortalité, en raison de l'effet "dry tinder" (où une année douce crée un plus grand groupe de susceptibles l'année suivante, ndt).
Si l'on prend la moyenne de 2019 et 2020, le taux de mortalité standardisé sur l'âge de la Suède était de 15,8 pour 100 000, celui du Danemark de 17,6, celui de la Finlande de 16,4 et celui de la Norvège de 15,5. En d'autres termes, le taux de la Suède était inférieur à celui du Danemark et de la Finlande, et à peine supérieur à celui de la Norvège.
Bien entendu, la moyenne des deux dernières années ne permet pas de mesurer l'impact de la pandémie (et d'autres événements pertinents). Pour cela, nous devons calculer la surmortalité pour 2019-20, en comparant le taux de mortalité moyen de ces deux années à la moyenne des quatre années précédentes. Lorsque nous faisons cela, les chiffres sont les suivants : -3,3% en Suède, -4,4% au Danemark, -4,8% en Finlande et -4,9% en Norvège.
Bien que la Suède connaisse toujours l'évolution la moins favorable (c'est-à-dire la plus faible baisse de la mortalité), l'écart par rapport à ses voisins est nettement réduit.
Cet exercice ne vise pas à occulter le fait que la Suède a connu une hausse modérée de la mortalité l'année dernière, contrairement aux autres pays nordiques. Il s'agit simplement de mettre en perspective cette hausse de la mortalité. Après tout, il est très important d'avoir un sens de la perspective lorsqu'on essaie d'évaluer les mesures qui ont été prises pendant la pandémie.
Traduction SLT
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