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Cynisme, détestation des droits de l'homme... La fin du "védrinisme" (L'Express)

par Frederic Martel 16 Juin 2021, 20:16 Vedrine Génocide Rwanda Françafrique Collaboration FRance Articles de Sam La Touch

Après la reconnaissance de la responsabilité française dans le génocide rwandais, la pensée d'Hubert Védrine s'est effondrée, selon l'auteur de "Sodoma".

 

Le "védrinisme" est officiellement mort le 27 mai 2021. Lorsque Emmanuel Macron prononce son discours historique sur le génocide rwandais et reconnaît les responsabilités accablantes de la France, toute l'argumentation aberrante d'Hubert Védrine s'effondre d'un seul coup. Depuis presque trente ans, l'ancien conseiller diplomatique de François Mitterrand, devenu secrétaire général de l'Élysée puis ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, n'avait pourtant pas ménagé ses efforts pour réécrire l'histoire, minorer l'ampleur du génocide des Tutsis au Rwanda et dénoncer ses détracteurs. Ironisant sur les diplomates récalcitrants, tançant les militaires, appelant les directeurs de journaux, Hubert Védrine avait mené une folle campagne contre la vérité. En vain. 

Le "védrinisme" est officiellement mort le 27 mai 2021. Lorsque Emmanuel Macron prononce son discours historique sur le génocide rwandais et reconnaît les responsabilités accablantes de la France, toute l'argumentation aberrante d'Hubert Védrine s'effondre d'un seul coup. Depuis presque trente ans, l'ancien conseiller diplomatique de François Mitterrand, devenu secrétaire général de l'Élysée puis ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, n'avait pourtant pas ménagé ses efforts pour réécrire l'histoire, minorer l'ampleur du génocide des Tutsis au Rwanda et dénoncer ses détracteurs. Ironisant sur les diplomates récalcitrants, tançant les militaires, appelant les directeurs de journaux, Hubert Védrine avait mené une folle campagne contre la vérité. En vain. 

 

Depuis la remise officielle du rapport d'une commission présidée par l'historien Vincent Duclert, l'affaire était pliée. Et comme pour aggraver son cas, Védrine vient d'accorder une interview à un journal d'extrême droite dans laquelle il fustige "les gauchistes" et la presse, notamment Le Monde, pour avoir rendu compte des responsabilités françaises dans le génocide des Tutsis : "Si les journaux étaient tenus comme autrefois, ça ne durerait pas une minute" (une formule dont il s'est finalement excusé). 

 

Aujourd'hui, les langues se délient, jusque dans les rangs socialistes. Des ministres de François Mitterrand que j'ai interrogés se demandent en privé si Védrine avait bien transmis les notes du renseignement militaire français au Président qui était, en 1994, très malade et obtenu son arbitrage ? L'entourage de Pierre Joxe, ancien ministre de la Défense, confirme qu'il avait bien prévenu Mitterrand de la préparation méthodique du génocide et dénonce le comportement barbouze de la cellule élyséenne qui court-circuitait son ministère et la DGSE. Quant au Premier ministre Michel Rocard, il a témoigné devant la Mission parlementaire d'information, en 1998, affirmant, lui aussi, avoir été contourné et il a critiqué l'action de la France pour une "cause [dont] l'éthique était incertaine" : "Nous avons eu tort de soutenir trop longtemps un régime indigne", conclut-il dans une déposition volontairement censurée (révélée récemment par Libération)...

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- Rapport de l'IRSEM de novembre 2018. Comment l'armée française considère le blog de SLT et ...les autres

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