L'autoritarisme de Macron se retournera presque certainement contre lui".
Articleo originel : “Macron’s authoritarianism will almost certainly backfire”
Par Fraser Myers
The Telegraph, 11.08 2021
Les Français ont une longue histoire d'hésitation en matière de vaccins. Mais au lieu de rassurer le public, le gouvernement a sorti le poing de fer.
L'approche du gouvernement français concernant les vaccins contre la Covid est passée d'un extrême à l'autre.
Lorsque le confinement de la France a commencé, il était parmi les plus lents du monde. En janvier, comme de nombreux autres pays de l'UE, la France avait du mal à s'approvisionner correctement. Au cours de la première semaine du déploiement du vaccin Pfizer, alors que le Royaume-Uni a vacciné 130 000 personnes, la France n'a distribué que 516 doses.
Mais il y avait aussi une raison explicite et délibérée de commencer lentement. Le gouvernement français voulait montrer clairement - notamment à ceux qui hésitaient à se faire vacciner - que le vaccin n'était imposé à personne.
Aujourd'hui, il n'est plus question de tergiverser. Le président Macron contraint ouvertement le public à se faire vacciner. Le mois dernier, il a annoncé des plans pour des passeports vaccinaux qui iraient plus loin que n'importe quel autre pays européen. Il a prévu que la visite de presque tous les types de lieux publics - et le fait d'y travailler - nécessiterait une preuve de vaccination. Pas de vaccins, pas de liberté, tel était le message.
L'autre grande menace de Macron est la suivante : pas de vaccin, pas de travail. Bientôt, toute personne travaillant dans le secteur des soins de santé, dans une profession soignante ou dans un lieu public couvert par la loi sur le passeport vaccinal pourra être suspendue de son travail, sans rémunération, si elle ne peut présenter son "laissez-passer sanitaire", si elle continue à refuser le vaccin ou si elle n'accepte pas un nouveau rôle ne faisant pas face au public. Mais comme cette suspension ne constitue pas un licenciement complet, le travailleur se verra également refuser les allocations de chômage. En d'autres termes, tout employé ordinaire qui refuse le vaccin pourrait être financièrement ruiné.
Le gouvernement français prend un énorme risque en exerçant une telle pression. La France fait partie des nations les plus sceptiques à l'égard des vaccins sur Terre. Lorsque les vaccins Covid-19 ont été annoncés, une majorité de Français ont déclaré aux sondeurs qu'ils n'avaient pas l'intention de se faire vacciner. Au début du mois de décembre 2020, alors que la France enregistrait une moyenne d'environ 500 décès par jour dus au Covid, 61 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles n'avaient pas l'intention de se faire vacciner.
Macron lui-même a fait des affirmations fallacieuses sur les vaccins Covid qui ont sans aucun doute miné la confiance. Il a critiqué le vaccin Oxford / AstraZeneca en le qualifiant de "quasi-inefficace" pour prévenir la maladie chez les groupes les plus vulnérables. Il a été rejoint dans cette campagne de dénigrement par d'autres dirigeants européens qui l'ont également déclaré dangereux.
Le scepticisme français à l'égard des vaccins ne date pas d'hier. Au cours des dernières décennies, la France a connu une série de scandales médicaux majeurs qui ont fortement entaché la réputation des autorités sanitaires. Dans les années 1980, plus d'un millier d'hémophiles ont reçu sciemment des transfusions sanguines avec du sang infecté par le VIH. Dans les années 1990, des médecins ont fait craindre un lien entre le vaccin contre l'hépatite B et la sclérose en plaques, bien que ce lien ait été discrédité depuis.
Plus récemment, en 2009, le gouvernement français a acheté 94 millions de doses de vaccins pour lutter contre la pandémie de grippe porcine H1N1. Au final, moins de 10 % des doses ont été utilisées. Le gouvernement français, comme beaucoup d'autres dans le monde, avait largement surestimé la menace de la grippe porcine. Les grands bénéficiaires de cet extraordinaire gaspillage d'argent public ont été, bien entendu, les géants pharmaceutiques. Les sceptiques des vaccins du monde entier répètent encore aujourd'hui que les "Big Pharma" tirent profit des peurs sanitaires.
Au lieu de faire preuve de prudence pour rassurer le public, le gouvernement français a maintenant recours à la poigne de fer. Les premiers signes montrent que cela fonctionne, du moins dans le sens étroit d'une augmentation de la prise de vaccin. Le site web de réservation des vaccins a été saturé sous la poussée de la demande après le discours sévère de Macron.
Mais qu'en est-il du long terme ? On l'oublie souvent dans le brouillard de la pandémie. Ce qui peut sembler opportun aujourd'hui - confinement, fermeture des écoles et même vaccination obligatoire - pourrait facilement saper la confiance dans le gouvernement et dans la santé publique à l'avenir. La vaccination obligatoire transforme les brillants vaccins qui sauvent des vies en un outil de coercition et d'autoritarisme. Elle fait de la "santé publique" un ennemi de la liberté et des droits des travailleurs. C'est pourquoi le principe du volontariat est toujours le meilleur.
Traduction SLT
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