Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Au Sahel, l’aide française au développement arme des militaires accusés d’exactions (Mediapart / Disclose)

par Mediapart 27 Septembre 2021, 17:13 AFD Sahel Armes Exactions Françafrique France Mali

Sous prétexte d’aide au développement, Expertise France, une future filiale de l’Agence française de développement, fournit des armes et des formations à des militaires accusés d’exactions contre des civils au Sahel.

u cours de l’année 2020, 46 blindés flambant neufs ont été fournis au Mali, au Niger, au Tchad, à la Mauritanie et au Burkina Faso. Ces véhicules militaires, des « Bastion » fabriqués par la société française Arquus, ont été livrés dans l’objectif de soutenir la force militaire conjointe, dite « G5 Sahel ». Composé des forces armées de ces pays, le G5 a pour mission de lutter contre le terrorisme dans leurs zones transfrontalières, alors même que la France a récemment annoncé la fin de l’opération Barkhane et amorcé son désengagement du Sahel. Ce « cadeau » revêtirait donc un intérêt majeur pour la France : permettre aux militaires africains de prendre la relève des Français.

Derrière cette vaste opération de soutien au G5 Sahel se trouve Expertise France, une agence publique française qui dépend en grande partie de l’Agence française de développement (AFD) et devrait être pleinement intégrée au groupe AFD à la fin 2021. Sa vocation est d’apporter expertises et formations sur des questions aussi variées que le développement durable, les droits humains ou la santé à des partenaires étrangers.

Pour réunir ce lot de blindés tout-terrain, Expertise France a bénéficié d’un important contrat avec l’Union européenne. Montant du marché : 196,4 millions d’euros. En plus des blindés Bastion, l’agence a également été mandatée pour fournir 676 véhicules tout-terrain aux militaires du G5 Sahel, ainsi que 96 drones, plus de 3 700 gilets pare-balles, 541 systèmes de vision nocturne, des groupes électrogènes, des radios VHF ou encore des téléphones satellites. Le hic, c’est que ces armées africaines équipées en matériel « made in France » font l’objet de graves accusations de violation des droits humains.


Peu d’opérations mais déjà des bavures

En juillet 2020, l’ONG Human Rights Watch a par exemple documenté l’exécution extrajudiciaire de plusieurs centaines de personnes par les soldats de la force conjointe. Un mois plus tard, la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA) a publié un rapport indiquant que les forces du Burkina Faso se sont rendues coupables d’au moins 50 exécutions sommaires. Quant aux forces de sécurité et défense du Mali, les auteurs du rapport les accusent d’avoir exécuté 94 personnes de façon arbitraire, entre avril et mai 2020...

 

Lire la suite

***
Pour toute question ou remarque merci de nous contacter à l'adresse mail suivante : samlatouch@protonmail.com.

Pour savoir pourquoi nous avons dû changer d'e-mail : cliquez ici.
---
- Rapport de l'IRSEM de novembre 2018. Comment l'armée française considère le blog de SLT et ...les autres

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page