La stratégie vindicative de la France en matière de Covid : Rendre la vie misérable aux non-vaccinés
Article originel : France’s Vindictive Covid Strategy: Make Life Miserable for the Unvaccinated
Par Alex Story
National Review, 24.01.22
Le 19 janvier, le Premier ministre Boris Johnson a indiqué depuis la tribune de la Chambre des communes que toutes les restrictions liées à la Covid en Angleterre allaient prendre fin. Sajid Javid, le secrétaire à la santé, a ajouté lors d'une conférence de presse que, bien que la ligne d'arrivée n'ait pas encore été franchie, "nous devons apprendre à vivre avec la Covid de la même manière que nous vivons avec la grippe."
Une semaine seulement auparavant, le 13 janvier, la Cour suprême des États-Unis avait bloqué le mandat de vaccination sur le lieu de travail voulue par le président Biden. Bien que certaines villes étatsuniennes, comme New York, San Francisco et Washington, aient mis en place des passeports vaccinaux, et que d'autres soient en train d'adopter de telles mesures, les États-Unis, comme le Royaume-Uni, semblent prêts à avancer à leur propre rythme vers un nouveau plateau post-Covid plus ensoleillé.
La France, en revanche, a pris un chemin radicalement différent. Le 16 janvier, le Parlement français a voté l'introduction du passeport vaccinal. Même si le gouvernement a récemment annoncé un assouplissement de certaines restrictions liées à la Covid, comme l'obligation de se masquer à l'extérieur, qui devrait entrer en vigueur en février, la France a rejoint l'Autriche, l'Italie, l'Allemagne et d'autres pays dans l'adoption de politiques qui entravent activement la vie publique des personnes non vaccinées.
Le Figaro rapporte que, dorénavant, chaque Français devra divulguer et justifier son état de santé "pour accéder aux loisirs, aux restaurants et aux bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux".
Pour l'instant, les sondages suggèrent un soutien aux mesures. Dans une enquête française, 58 % des personnes interrogées se sont déclarées en faveur des "passeports vaccinaux". Un nombre similaire soutient le mandat vaccinal, selon l'hebdomadaire Le Journal du Dimanche, bien que récemment, le soutien aux deux mesures ait nettement diminué (8 % pour l'une, 15 % pour l'autre).
Parlant des non-vaccinés dans une interview du 4 janvier, le président Emmanuel Macron a notoirement déclaré : "J'ai vraiment envie de les emmerder. Et donc on va continuer à le faire, jusqu'au bout. C'est ça la stratégie." Il a ajouté que "c'est une toute petite minorité qui résiste", offrant le jugement qu'"un irresponsable n'est plus un citoyen."
En mentionnant les mots "stratégie" et "minorité" dans la même déclaration, le président Macron a amené beaucoup de gens à soupçonner l'électoralisme d'être une motivation clé pour l'adoption de la loi. Les élections présidentielles françaises ne sont que dans trois mois.
En effet, lors d'une interview sur Europe 1, le 14 janvier, le chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le Dr Eric Caumes, a déclaré que "c'est clairement une erreur", ajoutant que les passeports vaccinaux n'avaient rien à voir avec la médecine ou la santé publique et tout à voir avec les prochaines élections. "C'est un exercice d'image de marque et surtout destiné à diviser [la société]".
Dans cette perspective, les non-vaccinés et les partiellement vaccinés sont devenus, pour Macron du moins, un rouage utile dans une machine politique complexe. Bien qu'ils ne constituent pas une menace réelle pour le bien public, ils peuvent être utilisés comme tels pour marquer des points politiques éphémères.
La stigmatisation d'environ 5 millions de personnes devrait être une cause d'alarme, notamment parce que les raisons de ne pas se faire vacciner sont plus nuancées que l'omniprésente vision binaire du monde qui présente les vaxxés comme intelligents et les non-vaxxés comme idiots.
Comme l'a constaté l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale, au moins 40 % des personnes non vaccinées ne se sont pas fait vacciner en raison de difficultés d'accès. Ce sont, en d'autres termes, les plus pauvres de France. Les autres 60 % ne se sont pas fait vacciner par choix, ce qui, dans une société libre, devrait être la fin de l'histoire.
Aussi agréable que cette nouvelle loi puisse être pour certains à court terme, à moyen et long terme, les politiciens pourraient découvrir que les sondages sur lesquels ils se sont appuyés pour adopter ces mesures draconiennes étaient creux.
L'effet immédiat de la nouvelle loi sera de mettre les personnes non vaccinées et partiellement vaccinées au pied du mur. Ils devront choisir entre se soumettre ou perdre leur liberté. En effet, beaucoup seront contraints de quitter leur emploi. Ce n'est pas seulement qu'un individu qui n'a pas le bon titre ne pourra pas voyager en train ou boire un café au contoir, c'est aussi qu'il ne pourra ni conduire la locomotive ni servir la boisson.
De toute façon, pour eux, et pour leurs amis et parents, la République française et sa prétendue adhésion aux droits de l'homme universels se seront révélées être une coquille vide.
Mais finalement, les lois se révéleront profondément impopulaires pour tout le monde, y compris pour les personnes entièrement vaccinées.
Le gouvernement a autorisé l'ingérence d'un groupe de citoyens dans la vie d'un autre. Chaque interaction avec un tiers sera donc officialisée. Le voisin fouineur n'a pas seulement reçu le pouvoir de fouiner, mais il a reçu l'ordre de s'éloigner. Aucune loi n'aurait pu être mieux conçue pour irriter les honnêtes gens.
L'expérience nous montre que ce qui a été accordé par l'État ne se retire pas facilement. En d'autres termes, cela risque d'être la nouvelle normalité pour un long moment. Notez que même si le gouvernement a annoncé que certaines mesures Covid seraient bientôt assouplies, il n'a fait aucun plan définitif pour se débarrasser du système de passeport vaccinal. Une fois que l'application de cette nouvelle loi aura trouvé son rythme, l'habitude d'exiger des papiers pour la participation à diverses activités pourrait facilement s'étendre de la Covid à d'autres questions liées à la santé. Et la santé, comme nous le savons, est un mot très flexible.
Note de la rédaction : Cet article a été mis à jour depuis sa publication initiale.
Traduction SLT avec DeepL.com