LES DOMMAGES CARDIAQUES DIRECTS DU SRAS-COV-2 PAR LA FUSION DES CARDIOMYOCYTES MÉDIÉE PAR LES PROTEINES DE POINTE PEUVENT CONTRIBUER À L'AUGMENTATION DU RISQUE ARYTHMIQUE DANS LA COVID-19
Article originel : B-AB18-03 SARS-COV-2 DIRECT CARDIAC DAMAGE THROUGH SPIKE-MEDIATED CARDIOMYOCYTE FUSION MAY CONTRIBUTE TO INCREASED ARRHYTHMIC RISK IN COVID-19
Par Daniel J. Clemens, BS, Dan Ye, MD, Changsung John Kim, PhD, David R. Pease, BS, Chanakha K. Navaratnarajah, PhD, Alison Barkhymer, BS, Timothy J. Nelson, MD, PhD, Roberto Cattaneo, PhD, Jay W. Schneider, MD, PhD, and Michael John Ackerman, MD, PhD
Heart Rhythm. 2021 Aug; 18(8): S35.
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Note de SLT : Nous avons été les premiers à évoquer en France et même dans le monde, début mars 2021, sur ce blog, le fort pouvoir thrombotique de la protéine Spike par fusion cellulaire en nous appuyant sur une étude publiée en Allemagne par le très sérieux Institut Paul Ehrlich. Nous avions aussi repris la remarque du Dr Wodarg sur la possibilité que les vaccins à séquence génétique favorisant la secrétion de la protéine Spike facilitent la fusion cellulaire et donc les thromboses dans l'organisme. Par la suite, il s'est avéré que les vaccins à vecteur à ADN mais aussi les vaccins à ARNm étaient responsables d'effets secondaires thrombotiques et de myocardites. Certains ont même été suspendus ou interdits dans certains pays. MAJ: 4.02.22
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Résumé
Contexte
La COVID-19 médiée par le SRAS-CoV-2 peut affecter le cœur et provoquer une mort subite d'origine cardiaque (MSC). De multiples facteurs contribuent à ce risque accru d'arythmies potentiellement mortelles, notamment la thrombose, la réponse immunitaire exagérée et le traitement par des médicaments allongeant l'intervalle QT. Cependant, le potentiel arythmique intrinsèque de l'infection directe du cœur par le SRAS-CoV-2 est inconnu.
Objectif
Évaluer les effets cellulaires et électrophysiologiques de l'infection directe du cœur par le SRAS-CoV-2 en utilisant des cardiomyocytes dérivés de cellules souches pluripotentes induites (iPSC-CMs).
Méthodes
Les iPSC-CMs ont été infectés par le SARS-CoV-2 ou transfectés avec la protéine recombinante SARS-CoV-2 spike (S). La réplication virale et la morphologie des iPSC-CM ont été visualisées respectivement par microscopie électronique et confocale. La durée du potentiel d'action (APD) et les arythmies cellulaires ont été mesurées par patch-clamp de cellules entières. La gestion du Ca2+ a été évaluée par imagerie cellulaire en direct en utilisant l'indicateur Fluo-4 Ca2+.
Résultats
Après l'infection par le SRAS-CoV-2, les iPSC-CM ont exprimé les protéines virales et ont montré une production efficace du virus. Les cellules infectées ont produit des cellules géantes multinucléées appelées syncytia résultant de la fusion cellule-cellule. Il est intéressant de noter que les iPSC-CMs transfectées par S ont également produit des syncytia, ce qui indique que la fusion est médiée par S. Les syncytia induits par le SARS-CoV-2 S ont présenté une capacité cellulaire accrue (75±7 pF, n=10 contre 26±3 pF, n=10 ; P<0,0001), ce qui correspond à une augmentation de la taille des cellules. L'APD90 a été prolongé de manière significative de 419±26 ms (n=10) dans les iPSC-CMs non transfectées à 590±67 ms (n=10 ; P<0,05) dans les iPSC-CMs transfectées par le S. De plus, ces syncytia présentaient des post-dépolarisations retardées et une fréquence de battement erratique. L'imagerie Ca2+ a révélé des anomalies de manipulation du Ca2+ dans les syncytia induits par S, notamment des étincelles de Ca2+ et, plus particulièrement, de grandes vagues semblables à des " tsunamis ". Après traitement avec un inhibiteur de la furine protéase ou mutation du site de clivage de la furine S, la fusion cellule-cellule n'était plus évidente et la gestion du Ca2+ est revenue à la normale.
Conclusion
La protéine spike du SRAS-CoV-2 peut produire directement des dommages cellulaires et un dysfonctionnement électrophysiologique dans les cellules cardiaques infectées, ce qui peut conférer une susceptibilité intrinsèque et mécaniste pour le risque accru de MCS observé dans COVID-19.