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Les grands médias ont renoncé à la vérité (Spiked)

par Jenny Holland 8 Février 2023, 20:36 Medias Washington Post Objectivité Polémique Articles de Sam La Touch

Les grands médias ont renoncé à la vérité
Article originel : The mainstream media have given up on truth
Par Jenny Holland
Spiked, 7.02.23

 


Le Washington Post appelle ouvertement les médias à abandonner l'objectivité.

Fin janvier, l'une des personnalités les plus expérimentées et les plus respectées des médias étatsuniens a rédigé une tribune dans le Washington Post. Dans cet article, Leonard Downie Jr jette l'idée même de vérité objective sous le bus proverbial.
 

Downie a été rédacteur en chef du Washington Post pendant près de deux décennies, et a été l'un des rédacteurs qui ont travaillé sur la célèbre histoire du Watergate qui a conduit à la démission du président Nixon. Dans l'éditorial publié le mois dernier, il écrit que "les médias en quête de vérité doivent aller au-delà de ce que l'"objectivité" signifiait autrefois pour produire des informations plus fiables".

Je pensais que je ne pouvais pas être plus déçu ou cynique à l'égard des grands médias, mais même un vieux de la vieille comme moi a du mal à accepter l'ampleur de la chute de cette industrie. Selon Downie, le moyen de gagner la confiance du public est d'abandonner l'objectivité - un argument que Downie avance tout en qualifiant les médias et les journalistes de "chercheurs de vérité". Je suppose qu'il suppose que nous allons le prendre au mot. Orwell serait fier.

Bien sûr, l'industrie des médias avait déjà abandonné toute prétention à l'objectivité il y a quelques années. Ainsi, si l'article de Downie n'est guère surprenant, il y a quelque chose de profondément troublant à voir des journalistes expérimentés capituler aussi lâchement devant la manie wok de la génération du millénaire.

Downie cite Kathleen Carroll - ancienne directrice de l'Associated Press - qui, comme lui, remet en question la possibilité même de l'objectivité dans le reportage. C'est objectif selon quelle norme ?", demande Carroll. Cette norme semble être blanche, éduquée, assez riche... Et lorsque les gens n'ont pas l'impression de se retrouver dans les reportages, c'est parce qu'ils ne correspondent pas à cette définition".
Il n'existe pas de catastrophe purement "naturelle".
 

Ne se retrouvent pas dans les reportages ? Depuis quand faut-il que je me retrouve dans un reportage pour pouvoir le comprendre ? Quelle idée infantilisante.

On peut positivement entendre le désespoir dans la voix de Carroll. Le désespoir face au fait que près de la moitié des Etatsuniens disent ne pas faire confiance aux informations. Le désespoir face au narcissisme implacable qu'elle désigne indirectement comme une caractéristique déterminante du reste de son lectorat. Imaginez qu'un lecteur doive s'identifier personnellement à une histoire pour que le journalisme soit une entreprise valable.

Selon le Washington Post, les journalistes doivent déformer une histoire pour qu'elle corresponde à toutes les idées préconçues du lecteur. Il n'est plus nécessaire de dire à vos lecteurs ce qu'il en est réellement, même si cela risque de les déstabiliser...

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Traduction SLT

- Cet article a connu un délai de 1'00''entre son envoi sur le blog (cad sa publication sur la plateforme en interne) et sa mise en ligne sur notre page d'accueil. ---
- SLT 1.1.23 Nouvelles de la résistance sur SLT

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