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Le président Emmanuel Macron seul face à une France en colère (New York Times)

par Roger Cohen 19 Mars 2023, 19:01 Vème République Macron Régime France Retraite Réforme Articles de Sam La Touch

Le président Emmanuel Macron seul face à une France en colère
Article originel : Macron Faces an Angry France Alone - The New York Times
Par Roger Cohen
New York Times, 18.03.23

Note de SLT : Olivier Faure, chef du Parti socialiste français est cité dans cet article comme déclarant que "Macron fait usage d'un coup d'état permanent", c'était l'expression de François Mitterand lorsque De Gaulle a fait son coup d'état constitutionnel en imposant le régime de la Vème République en 1958 dans le contexte des "évènements d'Algérie". Rien n'a changé depuis. Crise de régime et bis repetita. Mémoire, histoire et psittacisme...
 

Le président Emmanuel Macron a estimé que sa décision de modifier l'âge de départ à la retraite était nécessaire, mais le prix à payer risque d'être élevé.

PARIS - "Nous avons un président qui fait usage d'un coup d'État permanent". Tel est le verdict d'Olivier Faure, le chef du Parti socialiste français, après que le président Emmanuel Macron a fait passer à toute vitesse un projet de loi portant l'âge de la retraite en France de 62 à 64 ans, sans un vote parlementaire complet la semaine dernière.

En fait, l'utilisation par M. Macron de "l'option nucléaire", comme l'a décrite la chaîne de télévision France 24, était tout à fait légale en vertu de la Constitution française, élaborée en 1958 pour Charles de Gaulle et reflétant l'opinion ferme du général selon laquelle le pouvoir devrait être centré dans le bureau du président, et non parmi les législateurs qui se querellent.

Mais la légalité est une chose et la légitimité en est une autre. M. Macron peut considérer sa décision comme nécessaire pour consolider son héritage en tant que dirigeant qui a laissé la France prête à affronter le reste du XXIe siècle. Mais pour de nombreux Français, cela ressemble à un diktat présidentiel, à une tache sur sa réputation et à un coup porté à la démocratie française.

Le Parlement a réagi en déposant deux motions de censure contre le gouvernement de M. Macron. Il est peu probable que ces motions soient maintenues lors du vote de la semaine prochaine en raison des divisions politiques au sein de l'opposition, mais elles sont l'expression d'une profonde colère.

Six ans après le début de sa présidence, entouré de brillants technocrates, M. Macron fait figure de solitaire, son silence hautain se faisant remarquer en ce moment d'agitation.

"Il a réussi à contrarier tout le monde en occupant tout le centre", a déclaré Jacques Rupnik, politologue. L'attitude de Macron semble être la suivante : "Après moi, le déluge : Après moi, le déluge".

Cet isolement était évident lorsque deux mois de manifestations et de grèves qui ont laissé Paris jonché d'ordures ont culminé jeudi dans la panique soudaine d'un gouvernement qui avait cru que le vote sur les retraites était gagné d'avance. Soudain, les doutes de l'empereur ont été révélés au grand jour.

M. Macron pensait pouvoir compter sur les Républicains de centre-droit pour voter en faveur de son plan à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement. Deux des membres les plus puissants de son gouvernement - le ministre des finances Bruno Le Maire et le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin - sont issus de ce parti. Les Républicains avaient préconisé un départ à la retraite encore plus tardif, à 65 ans...

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Traduction SLT

Lire aussi :

Le coup de gueule d'un député: "Nous sommes devenus les 'pinpins' de la République". 11.10.2019

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