Guerre en Syrie : Après l'accord Irano-Saoudien, la Chine pourrait-elle être la clé de la paix ? (MEE)

Guerre en Syrie : Après l'accord Irano-Saoudien, la Chine pourrait-elle être la clé de la paix ?
Article originel : Syria war: After Iran-Saudi deal, could China be the key to peace?
Middle East Eye, 29.03.23

Des hommes d'affaires chinois et syriens se serrent la main derrière leurs drapeaux nationaux lors d'une réunion pour discuter des projets de reconstruction en Syrie, à Pékin, en Chine, le 8 mai 2017 (Reuters).

Au début du mois, la Chine a négocié un accord visant à rétablir les relations diplomatiques entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour la première fois depuis 2016, dans le but de régler un différend bilatéral de longue date.

Bien qu'il soit trop tôt pour déterminer si cela conduira à un dégel complet de la rivalité entre Riyad et Téhéran qui dure depuis quatre décennies, l'un des bénéficiaires immédiats de l'initiative chinoise est le président syrien Bachar al-Assad, dont l'influence diplomatique dans la région a été encore renforcée.

Dans les jours qui ont suivi l'accord avec l'Iran, les Saoudiens ont annoncé le rétablissement des liens diplomatiques avec le gouvernement syrien, et M. Assad s'est de nouveau rendu aux Émirats arabes unis, après s'être rendu à Oman un mois plus tôt. En effet, Assad est lentement mais sûrement réapparu sur la scène diplomatique, malgré les pressions exercées par les États-Unis sur la région pour isoler Damas.

Aujourd'hui, alors que la Chine joue un rôle plus affirmé en matière de diplomatie économique au Moyen-Orient, la Syrie reste un élément clé du désir de l'Arabie saoudite d'apaiser les tensions régionales.

L'Arabie saoudite représentait le dernier obstacle au retour de la Syrie en tant qu'acteur clé dans le monde arabe - un dégel qui a commencé par une accolade entre les ministres des Affaires étrangères bahreïni et syrien aux Nations unies en 2018.
 

Alors que Riyad a regardé de loin les autres pays arabes embrasser Damas, il a finalement rejoint la mêlée, peut-être à la faveur du réalignement du Moyen-Orient sous l'impulsion de la Chine et de la Russie.  

Il y a deux ans, j'ai écrit un article pour Middle East Eye sur l'histoire des liens entre l'Arabie saoudite et la Syrie, et sur le rôle central de cette relation dans la stabilisation du Liban. Malgré des différences majeures, les deux pays ont toujours réussi à maintenir une relation de travail amicale, qui a atteint son apogée lors de leur alliance anti-Saddam pendant la première guerre du Golfe, puis lorsque Riyad a accueilli Assad plusieurs années après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005.

L'heure est maintenant venue d'un nouveau réchauffement des relations saoudo-syriennes.
Flexion des muscles

Basem Shabb, ancien député libanais et proche conseiller de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a écrit sur la façon dont la Syrie a discrètement augmenté son jeu dans la politique libanaise traditionnelle, en renforçant le soutien aux groupes qui soutiennent le régime syrien par rapport aux groupes qui poussent l'agenda principal de l'Iran au Liban.

Il est important de noter que la Syrie a toujours poursuivi ses propres intérêts au Liban, plutôt que ceux de l'Iran.

La Syrie ne suit pas toujours la ligne de l'Iran, en particulier en ce qui concerne le Liban et l'Irak. C'est cet aspect de la politique syrienne qui plaît le plus aux Saoudiens.

En 2020, une évaluation du département d'État américain s'est inquiétée du fait que Damas reprenait sa place prééminente dans la politique libanaise. Les Saoudiens, qui se sont lavés les mains du Liban il y a quelques années, accueilleraient favorablement l'aide de la Syrie...

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Traduction SLT