Or, armes et mercenaires : Les réseaux obscurs des Émirats arabes unis au Soudan. La guerre au Soudan est un conflit multipolaire du 21ème siècle dans un monde multipolaire (MEE)

Or, armes et mercenaires : Les réseaux obscurs des Émirats arabes unis au Soudan
Article originel : Gold, arms and mercenaries: On UAE's shadowy networks in Sudan
Andreas Krieg
Middle East Eye, 1.05.23
 

La stratégie d'État réseau-centrique des Émirats arabes unis s'inscrit dans une bataille d'influence plus large en Afrique du Nord.

Des partisans de l'armée soudanaise protestent contre l'influence des Émirats arabes unis dans le pays, avec une affiche montrant une photo barrée de l'ambassadeur émirati, à Port-Soudan, le 20 avril 2023 (AFP).

La guerre au Soudan est un conflit multipolaire du 21ème siècle dans un monde multipolaire.
 

Les nombreux acteurs du pays - en premier lieu les deux "généraux" belligérants, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige l'armée soudanaise, et Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemeti, qui dirige les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) - sont devenus des pions dans une compétition plus large visant à exercer une influence dans la Corne de l'Afrique, qui revêt une importance stratégique.

Aucun pays n'a joué ce jeu avec plus d'assurance que les Émirats arabes unis, qui ont constitué et orchestré un réseau diversifié dans toute la région.

Bien qu'Abou Dhabi n'ait probablement pas d'intérêt dans l'escalade et la déstabilisation actuelles du Soudan - un responsable occidental a même suggéré que les Émirats avaient des "remords d'acheteur" -, sa stratégie d'État centrée sur les réseaux semble avoir créé un réseau complexe d'interdépendances et de concurrence qu'il est désormais incapable de contrôler.  

L'histoire des Émirats arabes unis au Soudan est celle d'une monarchie relativement petite, basée sur des tribus, qui tente d'exercer une influence bien au-delà de ce que l'on considérerait conventionnellement comme son poids géostratégique. Défiant les limites traditionnelles de l'art de gouverner, la branche Bani Fatima de la famille royale d'Abu Dhabi a innové en déléguant l'art de gouverner à des substituts tels que des particuliers, des entreprises, des banques, des marchands, des milices et des mercenaires...

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Traduction SLT