Pourquoi Poutine utilisera des armes nucléaires
Article originel : Why Putin will use nuclear weapons
Par Kevin Ryan
Unherd, 3.06.23
Note de SLT : A prendre avec des pincettes !
Tout porte à croire que la Russie a pris sa décision.
Quelle que soit l'interprétation que l'on en fait, les frappes de drones qui ont touché les quartiers les plus riches de Moscou dans la nuit de mardi à mercredi représentent un tournant sinistre dans la campagne de Poutine contre l'Ukraine, qui bat de l'aile. Ces attaques surprises, qui ont fait huit morts et pour lesquelles Kiev a nié toute responsabilité, étaient les premières contre des civils russes depuis le début de la guerre. Il s'agit également de l'incursion la plus importante sur le territoire russe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Poutine s'est empressé de qualifier ces frappes d'acte "terroriste", tandis qu'Evgeniy Prigozhin, chef des mercenaires Wagner, a passé un savon aux chefs de guerre pour leur incapacité à empêcher trois des huit drones d'échapper aux défenses aériennes russes. Bien que tout cela ait remonté le moral des Ukrainiens, la question des représailles reste en suspens.
Quinze mois après le début de la guerre, les bombes de Poutine n'ont pas brisé l'Ukraine. L'afflux de 300 000 nouveaux soldats au cours de l'hiver n'a guère amélioré les combats des unités russes, et le déploiement signalé de chars des années cinquante a alimenté la rumeur selon laquelle les munitions russes s'épuisent. En effet, les commandants militaires russes semblent avoir épuisé leur capacité à répondre efficacement à l'escalade ukrainienne. Il devient clair, à mon avis, que la seule façon pour la Russie de répondre à l'escalade par l'escalade est d'introduire des armes nucléaires.
De nombreux experts occidentaux affirment prendre au sérieux la menace d'une attaque nucléaire russe en Ukraine, mais commettent l'erreur d'affirmer que les chances sont faibles. Le mois dernier, par exemple, Avril Haines, directeur du renseignement national étatsunien, a déclaré lors d'une audition au Sénat que l'affaiblissement de la force conventionnelle de Poutine rendrait le président russe plus dépendant des "options asymétriques" pour la dissuasion, y compris les capacités nucléaires, mais il a également déclaré qu'il était "très improbable" que Moscou le fasse. Lors de la même audition, le directeur de la Defense Intelligence Agency, le lieutenant-général Scott Berrier, a également jugé cette éventualité "improbable"...
Traduction SLT