Les États membres, à l’exception de ceux sous régime militaire, prêts pour une intervention armée au Niger- CEDEAO
Article originel : Member states except those under military rule ready for armed intervention in Niger- ECOWAS
Africa News, 17.08.23
Les chefs militaires ouest-africains se sont réunis au Ghana jeudi pour coordonner une éventuelle intervention armée visant à renverser un coup d’État au Niger, l’Allemagne appelant à des sanctions de l’UE contre les dirigeants rebelles.
Alarmée par une série de prises de contrôle militaires dans la région, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a accepté d’activer une "force en attente pour rétablir l’ordre constitutionnel" au Niger.
La CEDEAO exige que les dirigeants du coup d’État au Niger libèrent le président Mohamed Bazoum après son éviction le 26 juillet, avertissant que le bloc pourrait envoyer des troupes en dernier recours si les négociations échouent.
"La démocratie est ce que nous défendons et c’est ce que nous encourageons", a déclaré le chef d’état-major de la défense du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa, lors de la réunion à Accra.
"L’objectif de notre réunion n’est pas simplement de réagir aux événements, mais de tracer de manière proactive une voie qui aboutit à la paix et favorise la stabilité", a-t-il déclaré.
Les troupes de la CEDEAO sont intervenues dans d’autres situations d’urgence depuis 1990, notamment dans des guerres au Libéria et en Sierra Leone. On s’attend à ce que la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigeria fournissent des troupes, mais peu de détails ont émergé sur une éventuelle opération au Niger.
Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, a déclaré que la réunion d’Accra "peaufinerait" les détails au cas où le bloc "aurait recours aux moyens de force ultimes".
Musah aurait également déclaré que tous les États membres, à l’exception de ceux sous régime militaire et du Cap-Vert, sont prêts à participer à la force en attente.
Les généraux nigériens qui ont arrêté Bazoum ont blâmé la détérioration de la sécurité dans le pays pour le coup d’État et ont menacé de l’accuser de trahison. Ils se sont toutefois dits ouverts aux négociations. La Russie et les États-Unis ont réclamé une solution diplomatique à la crise.
La CEDEAO a déjà appliqué des sanctions commerciales et financières alors que la France, l’Allemagne et les États-Unis ont suspendu leurs programmes d’aide.
Jeudi, le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré qu’il souhaitait que l’UE impose des sanctions aux dirigeants du coup d’État, ajoutant sur les médias sociaux que la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’était entretenue avec ses homologues français et américains.
- Violence au Sahel -
La réunion d’Accra des principaux commandants de l’armée a eu lieu jeudi et vendredi après de nouvelles violences au Niger, les djihadistes ayant tué au moins 17 soldats dans une embuscade, a déclaré le ministère de la Défense.
Vingt autres soldats ont été blessés, six gravement, dans les plus lourdes pertes depuis le coup d’État du 26 juillet, lorsque la garde présidentielle a chassé Bazoum et l’a arrêté, lui et sa famille.
Les insurrections djihadistes s’emparent de la région africaine du Sahel depuis plus d’une décennie, éclatent dans le nord du Mali en 2012 avant de se propager au Niger et au Burkina Faso voisins en 2015.
Les troubles dans la région ont tué des milliers de soldats, de policiers et de civils, et forcé des millions de personnes à fuir leurs maisons.,,,
Traduction SLT