Le plan Q de l'Elysée : Paris promet l’immunité de Nasser
Blast, 23.02.24
Sonnez hautbois, résonnez musettes : le riche et influent ami de la France, Sa Majesté l'émir Al-Thani, souverain régnant et chef d'État du Qatar, sera de passage à Paris du 26 février au 1er mars, avec une bonne partie de sa famille. Dans laquelle, les choses étant bien gérées dans le très familial État gazier, on trouve d’éminents membres de son gouvernement, à l’instar de son frère ministre de l’Intérieur.
Le Qatar s’étant imposé comme un acteur de premier plan dans les affaires du monde, influence encore renforcée avec la crise entre Israël et le Hamas, la France a décidé comme les autres de déplier le tapis rouge. Et la délégation profitera de son séjour dans la ville-lumière pour rendre une visite d’État sur deux jours aux autorités françaises. Au programme officiel, la journée du 27 février sera consacrée à des rencontres avec Emmanuel Macron, conclue par un dîner d’État servi au nom du couple présidentiel, certainement à Versailles, comme l'a évoqué Libération. Le lendemain, mercredi 28 février, son Altesse sera reçue par la maire PS de Paris Anne Hidalgo, puis par le président LR du Sénat Gérard Larcher et la présidente Renaissance de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Sans oublier, ce serait fâcheux, un déjeuner avec le jeune Premier ministre Gabriel Attal. Au total cette visite déroule un agenda si chargé que le jeudi 29 sera entièrement une journée de relâche – avant un envol vers d’autres cieux de la délégation prévu le 1er mars.
Voilà pour l’agenda tel que les services du protocole du ministère des Affaires étrangères l’ont établi le 8 février dernier, selon un document obtenu par Blast. Il a bien entendu été transmis aux principaux intéressés, à l’Amiri Diwan, le palais princier qatari, pour validation. Organiser une visite d’État, qui plus est pour une famille royale et régnante, nécessite tact et négociation. La diplomatie est un art sur un fil.
En prévision de la visite d’État de l’émir Tamim Bin Hamad Al-Thani la semaine prochaine à Paris, l’exécutif a promis à Doha de n’aborder aucun des sujets qui fâchent. Visé par plusieurs plaintes, le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi a de son côté reçu des assurances : il bénéficiera de l’immunité diplomatique - le temps des agapes, selon un document que Blast révèle – et ainsi de ne pas être dérangé par les juges. Une nouvelle concession de la France à son si riche et fidèle allié.
Pour que la fête soit complète et les célébrations réussies, il convient de ne négliger aucun détail, sous peine de transformer ce qui doit renforcer une amitié en incident, voire en crise diplomatique. Las, malgré leur bonne volonté, les Affaires étrangères en ont omis un de taille...
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