Le racisme est la raison pour laquelle Trump est si populaire
Article originel : Racism Is Why Trump Is So Popular
Par James Risen
The Intercept, 10.08.24
La popularité de Trump auprès de sa base n’est pas le résultat d’une anxiété économique, comme beaucoup l’ont prétendu en 2016. C’est une question de "race" et de démographie.
Pour comprendre l’ascension de Donald Trump, il n’est pas nécessaire d’aller dans un restaurant du Midwest ou de lire « Hillbilly Elegy », les mémoires de J.D. Vance.
Vous devez simplement connaître ces faits de base :
En 1980, les blancs représentaient environ 80 % de la population étatsunienne.
En 2024, les Blancs représentent environ 58 % de la population étatsunienne.
Trump fait appel aux blancs pris dans l’hystérie démographique. Surtout les personnes âgées blanches qui ont grandi quand les blancs représentaient une part beaucoup plus importante de la population. Ils craignent de devenir une minorité.
Bien que le Bureau du recensement indique qu’il y a encore 195 millions de blancs aux Etats-Unis et qu’ils sont toujours majoritaires, la population blanche a légèrement diminué en 2023, et les experts estiment qu’elle deviendra minoritaire entre 2040 et 2050.
Chaque composante de l’agenda Trump-républicain découle de ces craintes démographiques.
Le phénomène Trump et l’explosion de l’extrémisme de droite aux Etats-Unis n’ont jamais été des angoisses économiques, comme trop de journalistes politiques l’ont prétendu pendant la campagne présidentielle de 2016.
Il s'agit, et c'est toujours, une question de race et de racisme.
La presse grand public a eu peur de le dire directement et succinctement. Les experts politiques continuent de chercher d’autres causes; après la victoire surprise de Trump en 2016, ils pensaient que « Hillbilly Elegy » était la réponse. J’ai lu le livre dans son intégralité — ce que la plupart des journalistes de campagne ne peuvent sans doute prétendre — et il n’offre rien sur Trump ou les inquiétudes économiques au cœur du pays étatsunien qui auraient mené à l’élection de Trump. Il s’agit d’un mémoire personnel sur sa famille dysfonctionnelle, et la chose la plus proche que Vance obtient à un message politique vient quand il écrit que ses parents ont gâché leur vie par eux-mêmes et n’ont personne d’autre à blâmer.
Mais la presse politique a conclu que le récit du livre déverrouillait la clé pour comprendre les électeurs de Trump, et l’ambitieux Vance, maintenant le candidat de Trump, n’a pas pris la peine de les corriger.
La presse n’a pas fait mieux depuis. Elle n’a pas réussi à couvrir adéquatement Trump pendant trois campagnes présidentielles consécutives.
La simple vérité est que Trump est un raciste, et c’est son impudence à propos de son racisme qui fait appel aux blancs. Il dit ce qu’ils souhaiteraient pouvoir dire. Ils lui pardonnent son comportement criminel, ses mensonges, son comportement égocentrique et ses autres défauts à cause de son racisme, non pas malgré cela. Ils se moquent que ses politiques économiques profitent aux milliardaires et non à eux, tant qu’il s’assure que les minorités ont pire que eux. Vance a fait suivre « Hillbilly Elegy », son prétendu hommage à la classe ouvrière, en devenant un pantin du milliardaire d’extrême droite Peter Thiel, qui a financé sa campagne au Sénat de l’Ohio. Trump a sans doute choisi Vance comme candidat, au moins en partie pour obtenir plus d’argent des milliardaires pour sa campagne... Lire la suite