Niger-France, une relation radioactive
Afrique XXI, 23.09.24
Le « yellow cake » représente une étape intermédiaire dans le processus de fabrication du combustible nucléaire à partir du minerai d’uranium. © Energy Fuels Inc./ flickr.com
Comme à Bamako et comme à Ouagadougou, il n’y a plus d’ambassadeur français à Niamey. Sylvain Itté a été contraint de quitter le pays il y a un an, en septembre 2023, après s’être cloîtré dans son ambassade pendant plusieurs semaines, et il n’a pas été remplacé (il est aujourd’hui en poste en Colombie). Et comme au Mali et comme au Burkina Faso, il n’y a plus de militaires français au Niger. Les derniers éléments de l’ex-force Barkhane ont été rapatriés (ou envoyés dans des pays voisins) en décembre 2023. Entre le Niger, aujourd’hui dirigé par un pouvoir civilo-militaire issu d’un coup d’État en juillet 2023, et la France, de plus en plus contestée dans son « pré carré », la rupture est consommée. Mais il reste quelques intérêts français dans le pays, à commencer par les mines d’uranium exploitées par la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), une filiale du géant français du nucléaire Orano.
Voilà plus de cinquante ans que la multinationale française – qui, au fil du temps, a changé de nom : CEA, Cogema, Areva et enfin Orano – exploite, pour le pire bien plus que pour le meilleur, tant en matière de santé que d’environnement (lire le reportage réalisé à Arlit), ce minerai hautement stratégique dans le nord-ouest du pays. Mais son « empire » semble aujourd’hui vaciller. Après avoir fermé la mine d’Akouta, en 2021 (qui était exploitée par la Cominak, une autre filiale d’Orano), en raison de l’épuisement des ressources, la multinationale a « perdu » le gisement d’Imouraren, considéré comme l’un des plus importants au monde, avec des réserves estimées à plus de 200 000 tonnes... Lire la suite