Trump réélu : "les journalistes ont du mal à apprendre de leurs erreurs"
Arrêt sur images, 8.11.24
On pensait ne connaître les résultats officiels qu'en cette fin de semaine, tant on nous promettait un match serré, mais le scrutin a été beaucoup plus clair que prévu : Donald Trump a remporté l'élection américaine, avec 295 grands électeurs, sur les 270 nécessaires. Une victoire-surprise, qui pose bien des questions, concernant notamment le travail des journalistes.
Les médias sont-ils incapables de comprendre l'électorat des démocraties occidentales ? Cela a-t-il un sens, de présenter les supporters de Trump à travers leurs franges les plus extrêmes : milices d'hommes blancs sur-armés, tradwives et évangéliques ultra-conservateurs ? Pourquoi, à l'inverse, n'a-t-on pas idée de qui compose réellement les troupes de Kamala Harris, côté démocrate ? Parti à l'intérieur duquel la candidate a été présentée comme un modèle de réussite et de vertu, sans aspérité - une sorte d'héritière d'Obama - en dépit des débats sur ses positionnements politiques, comme la Palestine.
Pour sonder la nuances dans ce tableau ultra-polarisé, trois invité·es : Youna Rivallain, journaliste spécialiste du fait religieux aux États-Unis pour La Croix, Alexis Pichard, chercheur en civilisation étasunienne et Arno Pedram, journaliste indépendant, notamment chez Disclose et Infomigrants, co-président de l'Association des Journalistes Antiracistes et Racisé·es (AJAR).
"Lexique du bouffon"
Entre 2016, date de la première élection de Donald Trump, 2020, date de sa défaite contre Joe Biden et 2024, le regard porté par les médias français sur Donald Trump et son électorat a-t-il évolué ? Youna Rivallain, présente aux États-Unis à l'occasion des trois dernières élections, répond : pas vraiment. En 2016, Donald Trump était présenté comme un "bouffon". En 2020, c'est la "peur" qui nous animait. En 2024, à nouveau, ses supporters et lui ont été dépeints comme des "outsiders". En face de cela, "on a eu du mal à comprendre en tant que médias français à quel point l'électorat de Kamala Harris était divisé"... Lire la suite