Trump adopte le nettoyage ethnique comme politique américaine à Gaza
Par Andre Damon
WSWS, 27.01.25
Samedi, le président américain Donald Trump a appelé Israël à «nettoyer» Gaza de ses habitants arabes, un appel ouvert au nettoyage ethnique. « Vous parlez probablement d'un million et demi de gens, et on nettoie tout cela », a déclaré Trump aux journalistes sur Air Force One.
«Au cours des siècles, ce site a été le théâtre de très nombreux conflits», a déclaré Trump, laissant entendre que la paix au Moyen-Orient serait obtenue par l'élimination ou la destruction de la population palestinienne.
La déclaration de Trump est une adhésion ouverte et publique de la part de l'État américain à la politique actuelle du gouvernement Netanyahou, qui est l'extermination et l'élimination systématiques de la population palestinienne de Gaza. Cela fait partie d’efforts visant à annexer tous les territoires palestiniens et à construire un «grand Israël» dans tout le Moyen-Orient.
Alors que l'administration Biden finançait, armait et défendait politiquement le génocide israélien à Gaza, qui a tué au moins 70 000 personnes, elle avait maintenu la fiction qu’elle recherchait une «solution à deux États» et une patrie pour le peuple palestinien.
Dans un sens, Trump n'a fait qu'énoncer ouvertement le contenu essentiel de la politique génocidaire de l'administration Biden à Gaza. Mais les mots ont un sens. Un président américain a publiquement adopté le nettoyage ethnique comme politique d'État.
Le transfert forcé d'une population est un crime de guerre et un crime contre l'humanité, et le fait que Trump facilite activement et consciemment le nettoyage ethnique de Gaza en fait un criminel de guerre.
Son appel à ce qu’Israël «nettoie» Gaza de sa population arabe n'était pas une phrase en l’air. En fait, ce n'était là que le dernier en date et le plus explicite des multiples appels lancés par des responsables de la Maison-Blanche en faveur du nettoyage ethnique de la Palestine.
Lors d'un témoignage devant le Congrès la semaine dernière, Elise Stefanik, nommée par le président Trump au poste d'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, a déclaré qu'Israël avait un «droit biblique» sur l'ensemble de la Cisjordanie. Cela faisait suite à une déclaration d'un responsable de l'administration Trump à NBC News, le week-end dernier, que la Maison-Blanche discutait de la relocalisation du peuple palestinien de Gaza.
L'adhésion ouverte de Trump au nettoyage ethnique à Gaza suivait l'annonce par le Pentagone qu'il enverrait plus de bombes de 2 000 livres à Israël, que les FDI ont utilisées pour démolir des pâtés entiers de maisons. Malgré un «cessez-le-feu» nominal à Gaza et au Liban, Israël continue de se déchaîner au Moyen-Orient, tuant 22 personnes au Sud-Liban dimanche et lançant un raid permanent sur Jénine, en Cisjordanie, qui a déjà tué au moins 16 personnes.
En utilisant le mot «nettoyer» pour désigner une population d'êtres humains, Donald Trump adopte délibérément la phraséologie du dictateur allemand Adolf Hitler et de son mouvement nazi, qui a perpétré l'holocauste de 6 millions de Juifs d'Europe entre 1941 et 1945.
Donald Trump est, comme l'a expliqué le général Mark Milley au journaliste Bob Woodward, un «fasciste dans l'âme». L'ex-femme de Trump, Ivana Trump, a déclaré à son avocat, selon Vanity Fair, que le président actuel lisait « un livre de discours d'Hitler, My New Order[Mon Nouvel Ordre], qu'il garde dans un cabinet près de son lit».
La proposition de Trump de «nettoyer» un groupe ethnique entier vient directement des lèvres d'Hitler. Dans un discours de 1938, figurant au recueil que Trump conserverait à son chevet, Hitler a déclaré que les «valeurs éternelles du sang et du sol» l'obligeaient à «nettoyer la nation allemande, notre race et notre culture» du peuple juif.
Pendant l'Holocauste, les régions dont la population juive avait été expulsée ont été déclarées Judenrein, c'est-à-dire « nettoyées des Juifs». Dans ce contexte, les propos de Trump impliquent que le «nettoyage» des Arabes de Palestine serait la «solution finale» au problème palestinien.
Quatre-vingts ans après la libération du camp de concentration d'Auschwitz, le chef de l'État américain a non seulement publiquement adopté l'idéologie nazie de «l'hygiène sociale» par le meurtre de masse, mais il la rend activement possible.
La proposition de Trump de «nettoyer» le peuple palestinien de sa patrie est un jalon dans la normalisation de la barbarie impérialiste, dont la plus haute manifestation historique était le régime nazi.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les défenseurs idéologiques du capitalisme ont affirmé que les crimes de l'Allemagne nazie représentaient une sorte d'accident historique, qui ne se reproduirait jamais. Hitler et le mouvement qu'il dirigeait représentaient une déviation de la tendance fondamentale du développement du capitalisme, qui était vers la démocratie, la paix et un développement économique mondial harmonieux... Lire la suite