Hégémonie et propagande : aimez votre servitude !
Article originel : Hegemony and Propaganda: Love Your Servitude !
Par Colin Todhunter
Off Guardian, 04.02.25
Aujourd’hui, nous assistons à une transformation profonde. Nous sommes de plus en plus influencés par la prise de décision algorithmique, l’intelligence artificielle, la prolifération des données, le recueil de données et le contrôle sophistiqué de notre façon de penser et d’agir.
Cela affecte notre façon de travailler, la manière dont nous accédons aux services et la façon dont nous interagissons avec les autres.
Les innovations numériques et les plateformes en ligne offrent une facilité sans précédent, mais elles soulèvent également des préoccupations critiques au sujet de notre indépendance. La connectivité constante et les décisions basées sur des données qui caractérisent la vie moderne ont des implications majeures. Les progrès technologiques sont utilisés pour façonner les préférences et le comportement, et de façon prévisible, les détenteurs du pouvoir utilisent la notion de commodité pour manipuler et exercer un contrôle sur les populations.
Les grandes entreprises et l’État tirent parti de ce que l’on appelle souvent le « solutionisme technologique » pour établir une cage numérique de contrôle. En surveillant et prédisant nos pensées et nos actions, ces entités entrelacées imposent un nœud tendu de systèmes automatisés, étouffant la liberté personnelle.
Nous nous précipitons de plus en plus vers une réalité qui rappelle le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, où une technocratie dystopique se mêle à une plutocratie. Huxley a prévu une société où la classe dirigeante maintient le contrôle non pas par l’oppression ouverte mais par la manipulation subtile et la distraction, créant effectivement un système où les gens sont conditionnés à accepter leur servitude sans résistance. Dans ce paysage émergent, les valeurs d’ordre et de conformité règnent en maître, éclipsant les libertés individuelles et la pensée critique.
Dans l’agriculture, le contrôle technocratique est de plus en plus évident dans la poussée pour une « agriculture mondiale » dominée par l’IA, le génie génétique et l’agriculture de précision, le tout sous l’influence de quelques puissantes sociétés. Des sociétés comme Bayer, Cargill, Corteva, Syngenta, Microsoft et Amazon ainsi que d’influentes sociétés d’investissement qui détiennent des actions dans des entreprises de toute la chaîne agroalimentaire visent à la normalisation des systèmes alimentaires.
Leur vision est un cadre agricole monopolistique, basé sur le cloud, qui privilégie le contrôle, la dépendance et l’uniformité par rapport à la diversité et aux pratiques locales. Cette approche risque de réduire nos systèmes alimentaires à une gamme de produits encore plus simplifiée et standardisée, en supprimant les méthodes agricoles traditionnelles et les connaissances locales.
Dans la culture aussi, la tendance est fortement à la normalisation. L’objectif est de diluer ou d’effacer les connaissances traditionnelles, les coutumes locales et les visions du monde diverses, en créant une existence fade, uniforme, guidée par l’IA qui peut être facilement contrôlée et manipulée. Cette poussée s’étend à une altération radicale de la biologie humaine elle-même par le transhumanisme.
Le programme transhumaniste cherche à améliorer les capacités physiques et cognitives de l’homme par la technologie, en visant à transcender ce que signifie être humain. Cette ambition s’inscrit dans la dynamique d’une agriculture unitaire, qui envisage une version standardisée et technologiquement améliorée de l’humanité (les humains génétiquement modifiés)... Lire la suite