Le sommet de Starmer accouche d'une souris - c'est mort-né.
Article originel : Starmer's Summit Gives Birth To A Mouse - It's Stillborn.
Moon of Alabama, 03.03.25
"Une montagne était en travail, émettant d’immenses gémissements,
et sur la terre il y avait une très grande attente.
Mais elle a donné naissance à une souris. Ceci a été écrit pour vous,
qui, bien que vous menaciez de grandes choses, n’accomplissez rien."
La réunion dominicale de certains dirigeants européens à Londres m’a rappelé cette fable d’Ésope.
Le sommet du premier ministre Starmer, convoqué à la hâte, n’a rien accompli :
Le premier ministre britannique Keir Starmer a rallié ses homologues européens dimanche pour renforcer leurs frontières et jeter tout leur poids derrière l’Ukraine alors qu’il annonçait les grandes lignes d’un plan pour mettre fin à la guerre de la Russie.
...
Starmer a dit qu’il avait travaillé avec la France et l’Ukraine sur un plan pour mettre fin à la guerre et que le groupe de dirigeants — principalement d’Europe — s’était mis d’accord sur quatre points.
Les étapes vers la paix :
- maintenir l’aide à destination de Kiev et maintenir la pression économique sur la Russie pour qu’elle renforce la position de l’Ukraine;
- s’assurer que l’Ukraine est à la table de négociation et que tout accord de paix doit garantir sa souveraineté et sa sécurité;
- continuer à armer l’Ukraine pour dissuader une future invasion.
- Enfin, Starmer a déclaré qu’ils mettraient sur pied une « coalition des volontaires » pour défendre l’Ukraine et garantir la paix.
« Tous les pays ne se sentent pas en mesure de contribuer, mais cela ne signifie pas que nous devons rester à l’écart », a-t-il déclaré. « Au lieu de cela, ceux qui sont prêts à le faire intensifieront la planification dès maintenant avec une réelle urgence. Le Royaume-Uni est prêt à appuyer cette initiative avec des troupes au sol et des avions dans les airs, ainsi que d’autres. »
Il est loin d’être certain que le président russe Vladimir Poutine acceptera un tel plan, qui, selon Starmer, nécessiterait un fort soutien des États-Unis. Il n’a pas précisé ce que cela signifiait, bien qu’il ait dit à la BBC avant le sommet qu’il y avait des « discussions intenses » pour obtenir une garantie de sécurité des États-Unis.
« S’il doit y avoir un accord, s’il doit y avoir une cessation des combats, alors cet accord doit être défendu, parce que le pire de tous les résultats est qu’il y ait une pause temporaire et qu'ensuite Poutine revienne », a déclaré Starmer.
Starmer a dit qu’il amènera plus tard un plan plus formel aux États-Unis et travaillera avec Trump.
Cette souris que la montagne a enfantée est morte née :
- Trump a clairement indiqué que les États-Unis n’accepteront pas de soutenir des forces européennes en Ukraine.
- Zelensky, à moins qu’il ne subisse plus de pression, n’acceptera pas un cessez-le-feu sans l’appui des États-Unis.
- La Russie n’accepte aucun cessez-le-feu temporaire. Elle veut une nouvelle architecture de sécurité permanente pour l’Europe et au-delà.
- La Russie n’est pas d’accord avec les forces des pays de l’OTAN en Ukraine. Elle a commencé la guerre pour empêcher que cela se produise.
- La Russie n’acceptera pas un réarmement de l’Ukraine. Son but déclaré est de 'démilitariser' le pays.
- La Russie est en train de gagner la guerre. Ni Starmer, ni l’Europe n’ont les moyens de l’empêcher de le faire.
Ce que Starmer et Macron essaient de faire maintenant, c’est exactement la même chose qu’ils n’avaient pas réussi à faire la semaine dernière lorsqu’ils ont fait le pèlerinage à Washington DC :
Macron, Meloni et Starmer étaient parmi les dirigeants européens qui ont parlé avec Trump et Zelensky au cours du week-end, alors qu’ils tentaient de ramener les deux hommes à la table. Ils croient qu’il y a encore une voie étroite pour relancer l’accord sur les minéraux que les présidents avaient prévu de signer, ce qui donne au dirigeant étatsunien un intérêt acquis à dissuader une nouvelle agression russe contre l’Ukraine.
Ils veulent encore gagner l’aval de Trump pour prolonger la guerre. Je doute que cette deuxième tentative sera plus réussie que leur première tentative.
On se demande comment Starmer et Macron sont devenus assez délirants pour essayer ce complot. Une raison serait peut être que les 'experts militaires' donnent des conseils comme ceux-ci :
Malgré les efforts du président Volodymyr Zelensky, les États-Unis ont clairement fait savoir qu’ils n’avaient pas l’intention d’offrir à l’Ukraine des garanties de sécurité ou de contribuer directement aux forces qui soutiennent l’Ukraine après l’imposition d’un cessez-le-feu. Il incombe donc à l’Europe de planifier une telle force. C’est une entreprise sérieuse. Les puissances européennes peuvent-elles déployer une telle force sans éroder la capacité de l’Europe à défendre les frontières de l’OTAN, alors que les États-Unis retirent potentiellement leurs forces du continent ?
Bien que la longueur du front et la taille des forces terrestres russes puissent donner l’impression que la tâche est irréalisable, à notre avis elle est réalisable si les nations européennes sont prêtes à en payer le prix. Avec un juste équilibre des forces, des investissements et un cadre politique, l’Europe pourrait générer un engagement crédible.
Une mission européenne en Ukraine n’a rien de fantastique.
Watling et Kofman, les auteurs de ce qui précède, appellent au déploiement de trois (!) brigades européennes en Ukraine :
Compte tenu de la dégradation significative de la qualité des forces russes au cours des trois dernières années de combats, la force initiale déployée pourrait être aussi peu que trois brigades de combat ou leurs équivalents.
Depuis le début de la guerre, les forces russes en Ukraine ont plus que doublé de taille. La Russie produit maintenant plus de missiles et de drones que jamais auparavant. Ses soldats ont acquis une expérience précieuse. Comment cela peut-il être considéré comme une dégradation de la qualité des forces russes?
L’Ukraine elle-même a déployé une centaine de brigades dans la guerre et la Russie environ deux fois plus.
Comment trois brigades multinationales inexpérimentées d’Europe occidentale pourraient-elles avoir un effet quelconque sur cet équilibre me dépasse.
Y a-t-il un moyen d’orienter ces personnes vers une vision plus réaliste et saine du monde?
---
Lire aussi :
- « Pas d'accord » sur une proposition de trêve d'un mois en Ukraine évoquée par Macron, affirme un ministre britannique
AFP 03.03.25