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Alors que les néo-nazis en Ukraine continuent de gagner du pouvoir, l'Occident continue de fermer les yeux (Strategic Culture Foundation)

par Strategic Culture Foundation 7 Juin 2018, 13:36 Ukraine Néonazis Occident Collaboration USA UE Trump Mc Cain Russophobie Antisémitisme Racisme Extrême droite Articles de Sam La Touch

 Alors que les néo-nazis en Ukraine continuent de gagner du pouvoir, l'Occident continue de fermer les yeux.
Article originel :  As Neo-Nazis in Ukraine Keep Gaining Power, the West Keeps Turning a Blind Eye
Strategic Culture Foundation

Des volontaires du Corps civil d'Azov allument des torches pendant un rassemblement devant le Parlement ukrainien, le vendredi 20 mai 2016. (c) AP

Des volontaires du Corps civil d'Azov allument des torches pendant un rassemblement devant le Parlement ukrainien, le vendredi 20 mai 2016. (c) AP

Personne, y compris les plus ardents défenseurs de Kiev en Occident, ne conteste l'existence des groupes d'extrême droite et ouvertement néo-nazis en Ukraine. Cependant, la réaction occidentale usuelle à ce phénomène est que le nombre de leurs adeptes est négligeable et donc leur impact sur le climat politique et la vie dans le pays en général peut être facilement écarté.

C'était la position des dirigeants étatsuniens et européens depuis le début de la soi-disant "Révolution de Maidan" jusqu'à aujourd'hui.

Eh bien, les faits nous racontent une histoire différente puisque ceux qui connaissent la situation réelle en Ukraine sonnent l'alarme concernant le fait que l'influence des extrémistes est en augmentation et, de plus, elle peut influencer les résultats des prochaines élections présidentielles, la forme du nouveau gouvernement et du futur parlement (Rada).

De nos jours, il faut être un individu super courageux pour se présenter aux élections au niveau fédéral ou local, sans tenir compte de la façon dont ses opinions et ses agendas politiques sont perçus par les radicaux.

En effet, ce que nous voyons aujourd'hui, ce sont les nombreuses marches aux flambeaux dans les rues de nombreuses villes, y compris Kiev, semblables à celles qui ont eu lieu dans l'Allemagne nazie. Cela renvoie sans doute à la scène la plus connue du film "Triumph of the Will" de Leni Riefenstahl qui présente des images dramatiques de porteurs de flambeau lors d'un rassemblement du parti nazi à Nuremberg en 1934. Hitler lui-même a fait des références répétées aux torches comme symboles de la révolution nationale et raciale dans son livre Mein Kampf.

Des membres du parti ultra-nationaliste Svoboda portent des torches lors d'un rassemblement à Kiev, en Ukraine, le 29 janvier 2017, pour marquer l'anniversaire d'une bataille contre les forces de l'Armée rouge bolchevique près de la ville de Kruty en 1918. (c) AP/Sergei Chuzavkov

Des membres du parti ultra-nationaliste Svoboda portent des torches lors d'un rassemblement à Kiev, en Ukraine, le 29 janvier 2017, pour marquer l'anniversaire d'une bataille contre les forces de l'Armée rouge bolchevique près de la ville de Kruty en 1918. (c) AP/Sergei Chuzavkov

Les marches en l'honneur de la SS Galichina, une division ukrainienne dans la Waffen-SS d'Hitler, attirent des milliers de partisans et sont souvent promues ouvertement même par les gouvernements locaux, comme, par exemple, lors de la marche du 28 avril dernier dans la ville de Lviv.

Les changements de nom de rue honorant les collaborateurs nazis sont devenus une pratique courante du gouvernement et il ne faut pas s'étonner que la glorification des criminels de guerre Stepan Bandera et Roman Shukhevych, parrainée par l'État, mène aux explosions antisémites, aux bombardements dans les synagogues, au vandalisme dans les cimetières et aux saluts nazis pendant les rassemblements aux flambeaux.

Nous voyons des sympathisants nazis non seulement dans les rues, mais aussi dans les plus hautes sphères du gouvernement. Le savant ukrainien Anton Shekhovtsov a noté la "résurgence rampante de la droite radicale ukrainienne" et selon les journalistes étatsuniens, Ben Norton et Max Blumenthal, "le pays est allé loin à droite lorsque les nationalistes d'extrême droite occupent certains des rôles les plus puissants dans le nouveau gouvernement".

Beaucoup de ces radicaux sont souvent les bienvenus à Washington où ils sont rencontrés au plus haut niveau du gouvernement, y compris le président Paul Ryan, le sénateur John McCain et d'autres responsables étatsuniens.

À l'occasion, nous entendons de rares voix qui soulèvent des préoccupations au sujet de ce problème. Par exemple, le directeur du projet Ukraine de Freedom House, Matthew Schaaf, a noté que "l'augmentation du discours patriotique soutenant l'Ukraine dans son conflit avec la Russie a coïncidé avec une augmentation apparente du discours de haine publique, parfois par des fonctionnaires et amplifié par les médias, ainsi que de la violence envers les groupes vulnérables ".

Amnesty International a également récemment averti que "l'État ukrainien est en train de perdre rapidement son contrôle sur la violence" et le Congrès étatsunien exprime parfois ses préoccupations, mais jusqu'à présent, il s'est limité aux activités du bataillon Azov alors que le problème est beaucoup plus vaste.

Une photo du bataillon Azov - un régiment de la Garde nationale de l'Ukraine. (Photo : Twitter)

Une photo du bataillon Azov - un régiment de la Garde nationale de l'Ukraine. (Photo : Twitter)

Avec les prochaines élections présidentielles ukrainiennes et l'impopularité actuelle de Poroshenko, l'influence des néo-nazis est certainement en hausse, mais l'Occident est pratiquement silencieux.

Comme le mentionnent Norton et Blumenthal, cela révèle à quel point Washington a mis de côté toute préoccupation pour les institutions démocratiques et est prêt à ignorer les manifestations ouvertes du nazisme violent afin d'accroître la tension aux frontières de la Russie.

Comme il arrive souvent, personne ne veut apprendre de l'histoire, mais l'histoire vous revient habituellement, parfois de la manière la plus désagréable.

Traduction SLT

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