Il n’y a pas de troisième vague de la COVID-19 en Afrique
Article originel : There is no Covid third wave in Africa
Par Toby Green*
Unherd, 24.06.21
Note de SLT : La titraille est de la rédaction. Nous avons signalé certains passages dans le texte en gras.
Des rapports alarmistes se trompent sur des faits essentiels.
Ces derniers jours ont vu une avalanche de signalements selon lesquels une troisième vague de COVID-19 est en cours en Afrique. Les observateurs chevronnés du coronavirus ne seront pas surpris que l’alarme ait été déclenchée à Genève. Le Centre de l’OMS a publié des communiqués de presse alarmants les 7 et 17 juin, avec le Directeur régional pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, déclarant dans ce dernier que « l’Afrique est au milieu d’une troisième vague complète ». Que se passe-t-il ?
Depuis le communiqué du 7 juin, 1 651 nouveaux décès liés à la COVID-19 ont été signalés sur l’ensemble du continent en 17 jours, soit moins de 100 par jour. Sur un continent où 9 millions de personnes meurent chaque année (environ 25 000 par jour), les décès liés à la COVID-19 dans cette troisième vague « complète » représentent donc actuellement environ 0,4 % de la mortalité quotidienne en Afrique.
Certes, il y a des augmentations de la mortalité attribuables à la COVID-19 signalées dans certains pays comme le Cap-Vert et la République démocratique du Congo, mais elles ne sont pas comparables à ce qui s’est passé ailleurs.
De plus, la grande majorité de ces décès sont survenus dans des zones tempérées : l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte, l’Algérie, la Libye et la Tunisie comptent pour 105000 des 139500 décès signalés par la COVID-19 sur l’ensemble du continent.
Bon nombre des rapports sur cette « troisième vague » soulignent le fait qu’on n’a pas compté les décès avec précision et laissent entendre que ces chiffres masquent le véritable problème. Des reportages de la BBC et du New York Times ont fait état d’un manque de données sur la mortalité systémique à l’échelle du continent. Mais, si elle atteint 0,4 % de la mortalité actuelle et touche une petite partie du continent dans son ensemble, même si elle était sous-estimée de 1 000 %, la COVID ne serait toujours qu’une préoccupation mineure pour la plupart des Africains. En fait, un article récent conteste ces accusations de sous-dénombrement : les auteurs notent que « alors que seulement 34,6 % des pays [en Afrique] ont des données complètes sur l’enregistrement des décès… tous les pays ont mis en place un système, et rien n’indique que les données sur la mortalité liée à la COVID-19 soient moins précises en Afrique qu’ailleurs. »
Ce sont certainement les cas qui ne sont pas signalés. C’est une bonne nouvelle, car cela indique qu’une grande partie de la population du continent a déjà développé des anticorps contre la COVID-19 à la suite d’infections légères. Dans une étude menée de juillet à octobre 2020 sur des mineurs testés en Côte d’Ivoire, 25,1 % avaient des anticorps contre la COVID-19. Par ailleurs, une étude menée en Afrique du Sud en février sur des donneurs de sang a révélé des taux d’anticorps de 63 % à Eastern Cape, de 46 % à Free State et de 52 % à KwaZulu Natal. alors qu’une étude au Cameroun vient de publier des niveaux d’anticorps de 32%. Ces chiffres dépassent largement les cas enregistrés, ce qui laisse entendre que de nombreux Africains sont déjà protégés contre la COVID-19.
Cependant, l’OMS a redéfini l’immunité collective l’an dernier comme étant seulement réalisable par la vaccination, de sorte qu’elle ne voudrait peut-être pas en faire la publicité. La semaine dernière, le journal The Guardian a ajouté à la clameur, faisant état de recherches qui n’avaient pas été examinées par les pairs et qui prétendaient que l’infection à la COVID-19 n’assurait pas l’immunité. Ironiquement, une série d’études publiées dans Nature la semaine précédente avait révélé que « les données recueillies jusqu’à maintenant prédisent que l’infection par le SRAS-CoV-2 entraîne une immunité à long terme chez la plupart des personnes ».
En fait, les données provenant de l’Afrique sont très claires. Une grande partie de la population a maintenant développé des anticorps contre la COVID-19, et les taux de mortalité sont faibles comparativement à d’autres maladies chroniques. L’immunité collective n’a pas à être obtenue par la vaccination, ni en Afrique ni ailleurs. Mais aucune de ces conclusions ne correspond aux décisions catastrophiques prises par les élites politiques mondiales au cours de la dernière année, de sorte qu’elles ne viendront pas à une chaîne d’information de télévision près de chez vous de sitôt.
* Toby Green est l’auteur de The Covid Consensus : The New Politics of Global Inequality (Hurst) ["Le consensus sur la COVID-19 : La nouvelle politique de l’inégalité mondiale (Hurst)."].
Traduction SLT
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