Hé Google ! Qui le gouvernement étatsunien devrait-il tuer aujourd'hui ? (The Antimedia)

Hé Google ! Qui le gouvernement étatsunien devrait-il tuer aujourd'hui ?
Article originel : Hey Google! Who Should the US Government Kill Today?
Par Jake Anderson
The Antimedia

Traduction SLT

Quelques mois seulement après avoir appris que le Pentagone utilisait l'intelligence artificielle (IA) afin de pourchasser les terroristes, les autorités ont reconnu que Google collaborait avec le Département de la défense pour utiliser l'IA dans l'analyse des images de drone. La révélation intervient au milieu d'un tollé parmi les employés de Google qui ne sont pas heureux d'aider au développement d'applications militaires.

Bien que Google ait déjà eu des contrats controversés avec le gouvernement, notamment avec la NSA, il s'agit de son projet pilote avec Project Maven, qui est lui-même le programme phare du Pentagone en matière d'IA militarisée. L'objectif du projet Maven est de mettre en œuvre Big Data et l'apprentissage machine dans l'armée étatsunienne, qui, selon les responsables, est actuellement dans une nouvelle course  concernant l'IA avec la Chine et la Russie. Selon les informations d'une liste de diffusion interne, Google va maintenant rejoindre cette course aux armements et aider le Département de la défense à stocker et analyser les énormes données des drones aériens.

Lorsque plusieurs employés anonymes de Google ont exprimé l'indignation au sujet de la divulgation, comme Gizmodo l'a  signalé pour la première fois, un porte-parole de l'entreprise a publié la déclaration suivante :

"Nous travaillons depuis longtemps avec des organismes gouvernementaux pour fournir des solutions technologiques. Ce projet spécifique est un projet pilote avec le ministère de la Défense, pour fournir des Applications open source TensorFlow qui peuvent aider à la reconnaissance d'objets sur des données non classifiées", a déclaré le porte-parole. "La technologie marque les images en vue d'un examen humain et ne sert qu'à des fins non offensives. L'utilisation militaire de l'apprentissage mécanique soulève naturellement des préoccupations pertinentes. Nous discutons activement de cet important sujet en interne et avec d'autres, alors que nous continuons à élaborer des politiques et des mesures de protection concernant le développement et l'utilisation de nos technologies d'apprentissage automatique."

Le contrat militaire de Google avec le Département de la défense a jusqu'à présent protégé sa collaboration avec Project Maven en l'hébergeant chez ECS Federal, une société de recrutement technologique de Virginie du Nord. Leurs tâches spécifiques ont notamment consisté à recueillir des données auprès d'une flotte de 1 100 drones pour aider le Pentagone à mieux identifier les terroristes. Les algorithmes d'apprentissage approfondi de Google peuvent aider à identifier les objets, en différenciant les personnes des véhicules afin de maximiser les effets des frappes militaires contre l'Etat islamique (EI).

Les rapprochements entre la Silicon Valley et le gouvernement se poursuivent depuis un certain temps à l'ère de la surveillance privatisée durant la guerre contre le terrorisme. Toutefois, c'est peut-être la première fois qu'un géant technologique comme Google, qui exerce également un contrôle excessif sur l'information en ligne, est ouvertement intégré aux opérations militaires.

Comme l'a noté The Intercept, l'ancien président exécutif de Google, Eric Schmidt, a également présidé le Defense Innovation Board (DIB) et a encouragé une collaboration des agences militaires et de la Silicon Valley, appelant à "un programme d'échange et de collaboration avec l'industrie et des experts universitaires dans le domaine".

Général de corps d'armée de l'air John N. T. Jack "Shanahan, directeur du renseignement de défense pour le soutien des combattants et le général du Pentagone qui dirige la "guerre prototypique" du Projet Maven d'IA, a suggéré la même chose lors de la conférence GEOINT2017. Il a blagué en déclarant que quelqu'un de Google devrait lui chuchoter quelques secrets commerciaux à l'oreille.