L'ONU avertit (sans succès) Israël de ne pas tirer sur les manifestants palestiniens (Russia Today)

L'ONU avertit Israël de ne pas tirer sur les manifestants palestiniens.
Article originel : ‘Willful killing’: UN warns Israel not to shoot at Palestinian protestors
Russia Today

Traduction SLT

L'ONU avertit Israël de ne pas tirer sur les manifestants palestiniens. Les soldats israéliens se déploient du côté israélien de la frontière au nord de la bande de Gaza. Amir Cohen / Reuters

L'utilisation de tirs réels par les forces de sécurité israéliennes contre les manifestants palestiniens à la frontière de Gaza peut équivaloir à un meurtre délibéré et à une grave violation de la quatrième Convention de Genève, prévient l'ONU.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Liz Throssell, a condamné le meurtre " déplorable " de Palestiniens lors de la Grande Marche du retour, et a sévèrement mis en garde Israël contre tout nouveau recours à la violence.

Un homme a déjà été tué et des dizaines de blessés lors de la manifestation de vendredi, a déclaré le Croissant-Rouge palestinien à la RT. Elle fait suite à une flambée de violence majeure il y a une semaine, lorsque 18 Palestiniens ont été tués par balles et des centaines de blessés alors que les tireurs d'élite des Forces de défense israéliennes (FDI) ont reçu l'ordre de tirer sur quiconque s'approchait de la clôture de la frontière.

"Il y a de fortes indications que les forces de sécurité ont utilisé une force excessive" en raison du nombre élevé de victimes et du fait que les personnes tuées ou blessées par les tirs israéliens n'étaient pas armées, a déclaré M. Throssell. La porte-parole a souligné qu'une tentative d'approche de la clôture par les manifestants "ne constitue certainement pas une menace à la vie ou des blessures graves[aux forces de sécurité israéliennes] qui justifieraient l'utilisation de munitions réelles" par les troupes des FDI, qui disposaient d'"équipements de protection et de positions défensives".

"Dans le contexte d'une occupation militaire, comme c'est le cas à Gaza, le recours injustifié et illégal aux armes à feu par les forces de l'ordre entraînant la mort peut équivaloir à un meurtre délibéré, une violation grave de la quatrième Convention de Genève, qui stipule que les civils dans une zone de guerre doivent être protégés", a déclaré M. Throssell.

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté "Israël à faire preuve d'une extrême prudence en recourant à la force afin d'éviter les pertes" dans une déclaration séparée. Il a rappelé à l'Etat juif que "les civils doivent pouvoir exercer leur droit de manifester pacifiquement", et a appelé les Palestiniens à s'abstenir de tout acte de provocation.

Israël s'attendait à ce que jusqu'à 50 000 Palestiniens protestent le long de la frontière vendredi, déployant des chars d'assaut et des tireurs d'élite à la clôture. "Les FDI n'autoriseront aucune violation de l'infrastructure de sécurité ou de la clôture de sécurité, qui protège les civils israéliens. Les FDI agiront contre ceux qui sont impliqués dans ces attaques", selon une déclaration sur Twitter, car les règles d'engagement des troupes israéliennes restent inchangées.

Les manifestants ont jeté des pierres et mis le feu à des milliers de pneus de voiture dans cinq points chauds le long de la clôture. Les FDI ont déclaré que la fumée noire des pneus en feu était utilisée par les Palestiniens comme couverture pour les attaques terroristes, qui ont été empêchées "avec des moyens de dispersion des émeutes.... et de feu conformément aux règles d'engagement".

Washington a imputé la violence aux Palestiniens. L'envoyé étatsunien au Moyen-Orient, Jason Greenblatt, a déclaré que les manifestants "devraient rester en dehors de la zone tampon de 500 mètres et ne devraient pas s'approcher de la clôture de la frontière de quelque façon ou en quelque endroit que ce soit ".

"Nous condamnons les dirigeants et les manifestants qui appellent à la violence ou qui envoient des manifestants - y compris des enfants - à la clôture, sachant qu'ils peuvent être blessés ou tués", a déclaré Greenblatt.

La Marche du grand retour, d'une durée de six semaines, marque l'appropriation des territoires palestiniens par Israël et le meurtre de six civils non armés par les forces de sécurité israéliennes le 30 mars 1976. Le dirigeant du groupe radical Hamas basé à Gaza, Khaled al-Batsh, a déclaré que les Palestiniens désespéraient de retourner sur les terres qui leur avaient été enlevées. Batsh a ajouté que le rassemblement était aussi un message au président étatsunien Donald Trump que les Palestiniens ne renonceront pas à leurs droits à Jérusalem, malgré la décision des États-Unis de déplacer leur ambassade en Israël à Jérusalem.