La guerre civile du vaccin en France
Article originel : France’s vaccine civil war
Par Richard Ings
Conservative Woman, 17.08.21
Dans un sondage publié ce week-end par le Journal du Dimanche, 43 % des personnes interrogées ont approuvé l'affirmation selon laquelle "la France est en train de devenir une dictature", et la moitié d'entre elles ont estimé que "les mesures prises par le gouvernement [introduction de passeports vaccinaux et obligation de vaccination] sont dangereuses". En fait, pour la plupart des questions du document concernant le degré d'équilibre entre la coercition et le choix individuel par le gouvernement du président Macron, la répartition était presque exactement de 50-50. Ce chiffre semble refléter plus fidèlement la polarisation du pays que les fanfaronnades du gouvernement sur la supériorité numérique de ses tentatives de forcer les gens à se faire vacciner.
En juin, deux tiers de l'électorat français, un chiffre sans précédent, n'ont pas pris la peine de se rendre aux urnes pour les élections régionales. Le Rassemblement national de Marine Le Pen a connu un effondrement dramatique et la République en marche de Macron a obtenu une moyenne humiliante de seulement 7 %. Pourtant, au cours des cinq derniers week-ends, près d'un quart de million de manifestants (selon les estimations de la police, près du double selon les observateurs semi-indépendants du Nombre Jaune) se sont retrouvés dans les rues de Paris et dans des centaines de villes de tout le pays, déclamant "Liberté !" et "Non !" à Macron et à son "Passe de la Honte", surnom donné par les médias sociaux au passeport-vaccinal désormais exigé dans la plupart des lieux couverts. Ces chiffres sont également sans précédent pour les mois de juillet et août, lorsque la plupart des villes se vident de leurs habitants, tous partis en vacances d'été.
Si nous sommes tentés de regarder la France, avec sa longue histoire de conflits sociaux (souvent violents), et de hausser les épaules devant les divisions que suggèrent les enquêtes, nous passerions à côté de quelque chose d'extraordinairement important dans ce qui se passe. Alors que les manifestations passées ont souvent portées autour de préoccupations économiques légitimes, par un mélange maladroit de répression policière et de petites concessions financières ou de tactiques de retardement, elles ont parfois été repoussées. Ces nouvelles manifestations rassemblent un éventail beaucoup plus large de mécontents, dont beaucoup manifestent pour la première fois, non pas autour de questions d'argent, mais de moralité.
Comme l'a dit à un observateur l'un des vétérans des Gilets Jaunes qui participait à la marche de samedi : "Cette manifestation est plus faite de talons hauts que de Gilets jaunes". Les tricolores français ont envahi les routes et les places, et les gens portaient des fards à paupières et de la peinture pour le visage bleus, blancs et rouges, tandis que le drapeau de l'UE, qui sert de toile de fond aux discours télévisés du président, était sensiblement absent, sauf lorsqu'on en brûlait un. Il ne s'agit pas d'une querelle portant sur l'économie. Il s'agit de valeurs fondamentales qui sont censées unir une nation. Les gens ordinaires sont prêts à faire des efforts et des sacrifices extraordinaires lorsqu'ils sont appelés à défendre les valeurs qui comptent vraiment pour eux.
Nous connaissons tous la devise révolutionnaire française "Liberté, Égalité, Fraternité". De plus en plus, on considère que Macron n'incarne aucune de ces valeurs. Il entraîne le pays vers ce que les manifestants ont commencé à appeler un État "d'apartheid", où les non-vaccinés ne sont pas égaux aux vaccinés. Il encourage la dissolution des notions de fraternité, d'assistance mutuelle et de solidarité, en obligeant les travailleurs de la santé et les pompiers à se faire vacciner ou bien à être licenciés. La semaine dernière, on a vu la police contrôler les laissez-passer à la sortie des cafés d'une manière qui rappelle totalement le Paris occupé par les nazis dans les années 1940.
Les entreprises appelées par le gouvernement à appliquer le système de passeport interne sont boycottées et, malheureusement, un certain nombre de leurs propriétaires et de leurs employés sont menacés physiquement et traités de "collabos", le mot utilisé pour décrire ceux qui ont travaillé avec les occupants nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette situation est en train de tourner au désastre, puisque de nombreux établissements font état d'une baisse de 70 % du nombre de leurs clients. Des bars sauvages sont apparus sur les places publiques, les personnes refusant de participer au système de laissez-passer se rassemblant, apportant leur propre alcool, nourriture et divertissement. Un pique-nique de ce type dans le centre de Paris a reçu la visite de dizaines de policiers en gilet pare-balles pour éparpiller les fêtards.
En mars 2020, Macron est apparu sur les écrans de télévision de la nation et a proclamé encore et encore : "Nous sommes en guerre". Très vite, les entours d'un conflit armé avec son lot de couvre-feux, de fermetures d'entreprises et de contrôles d'identité font partie du quotidien des Français. Bien sûr, à l'époque, il voulait dire que la France était en guerre contre le coronavirus. Au fil du temps et des amendes extraordinaires à quatre chiffres infligées aux citoyens récalcitrants, les habitants ont eu l'impression qu'il s'agissait d'une guerre contre eux et leurs moyens de subsistance. Maintenant, il semble que ce soit devenu une guerre contre les valeurs fondamentales de la nation française.
Cela ressemble de plus en plus à une guerre civile entre les vaccinés en colère et les non-vaccinés tout aussi en colère. Quinze centres de vaccination ont été vandalisés par des manifestants, dont un a été incendié en Martinique. Jusqu'à présent, les seuls vaccinations l'ont été dans des bras plus ou moins volontaires. Mais alors que Macron tient l'épée de Damoclès au-dessus de la tête des citoyens, les menaçant de les enfermer s'ils ne se conforment pas à son ordre de se faire vacciner, les voix stridentes appelant à une vaccination complète et obligatoire pour toute la population s'élèvent au-delà des clivages politiques. Les prochains vaccins obligatoires pourraient bien être considérés par la minorité résistante comme ouvertement hostiles ; à ce moment-là, ne soyez pas surpris de voir les barricades faire leur retour en force.
Traduction SLT
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