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Le Dr Fauci a financé le laboratoire controversé de Wuhan avec des millions de dollars US pour réaliser des recherches risquées sur les coronavirus (Newsweek)

par Fred Guterl 2 Mai 2020, 15:22 Fauci Coronavirus Wuhan Financement Recherche Collaboration USA Articles de Sam La Touch

Le Dr Fauci a financé le laboratoire controversé de Wuhan avec des millions de dollars US pour réaliser des recherches risquées sur les coronavirus
Article originel : Dr. Fauci Backed Controversial Wuhan Lab with Millions of U.S. Dollars for Risky Coronavirus Research
Par Fred Guterl
Newsweek, 28.04.20

Le Dr Anthony Fauci est un conseiller du président Donald Trump et est un peu considéré comme un héros populaire étatsunien en raison de son leadership calme et constant durant la crise pandémique (au Coronavirus, NdT). Au moins un sondage montre que les Etatsuniens font plus confiance à Fauci qu'à Trump en ce qui concerne la pandémie de coronavirus - et peu de scientifiques sont présentés à la télévision par Brad Pitt.

Mais pas plus tard que l'année dernière, l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), l'organisation dirigée par le Dr Fauci, a financé des scientifiques de l'Institut de virologie de Wuhan et d'autres institutions pour des travaux de recherche sur les coronavirus des chauves-souris.

En 2019, avec le soutien du NIAID, les National Institutes of Health ont engagé 3,7 millions de dollars sur six ans pour la recherche qui comprenait des travaux de gain-de-fonction (Note de SLT : "L'objectif manifeste de ces recherches –dans lesquelles des scientifiques manipulent des pathogènes déjà dangereux afin de créer ou d'augmenter leur contagiosité parmi les humains– est le développement d'outils visant à surveiller l'émergence naturelle de souches pandémiques. Du côté de leurs détracteurs, qui s'expriment dans une série de récentes publications scientifiques, le temps est aux mises en garde: les menaces que font planer ces pathogènes à haut-risque dépasseraient, et de loin, tous les bénéfices qu'il est possible d'en tirer" Source : Slate.fr). Le programme a fait suite à un autre projet de 3,7 millions de dollars sur cinq ans pour la collecte et l'étude des coronavirus des chauves-souris, qui s'est terminé en 2019, portant le total à 7,4 millions de dollars.

 

De nombreux scientifiques ont critiqué la recherche de gain-de-fonction, qui consiste à manipuler des virus en laboratoire pour explorer leur potentiel d'infection chez l'homme, car elle crée un risque de déclenchement d'une pandémie à partir d'une libération accidentelle.

Le SRAS-CoV-2 , le virus qui provoque actuellement une pandémie mondiale, serait originaire des chauves-souris. Les services de renseignement étatsuniens, après avoir affirmé que le coronavirus était d'origine naturelle, ont concédé le mois dernier que la pandémie pouvait avoir pour origine une fuite du laboratoire de Wuhan. (À ce stade, la plupart des scientifiques disent qu'il est possible - mais peu probable - que le virus pandémique ait été fabriqué ou manipulé).

 

Le Dr Fauci n'a pas répondu aux demandes de commentaires de Newsweek. Le NIH a répondu par une déclaration selon laquelle "La plupart des virus humains émergents proviennent d'animaux sauvages, et ceux-ci représentent une menace importante pour la santé publique et la biosécurité aux États-Unis et dans le monde, comme l'a démontré l'épidémie de SRAS de 2002-2003, et la pandémie actuelle de COVID-19.... la recherche scientifique indique qu'il n'y a pas de preuve que le virus a été créé en laboratoire".


Les recherches du NIH se sont déroulées en deux temps. La première partie a débuté en 2014 et concernait la surveillance des coronavirus des chauves-souris, et disposait d'un budget de 3,7 millions de dollars. Le programme a financé Shi Zheng-Li, un virologue du laboratoire de Wuhan, et d'autres chercheurs pour étudier et cataloguer les coronavirus des chauves-souris dans la nature. Cette partie du projet a été achevée en 2019.

Une deuxième phase du projet, qui a débuté cette année-là, comprenait des travaux de surveillance supplémentaires, mais aussi des recherches sur le gain-de-fonctionnalité afin de comprendre comment les coronavirus des chauves-souris pouvaient muter pour attaquer les humains. Le projet était dirigé par EcoHealth Alliance, un groupe de recherche à but non lucratif, sous la direction du président Peter Daszak, un expert en écologie des maladies. Le NIH a annulé le projet vendredi dernier, le 24 avril, a rapporté Politico. Daszak n'a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires de Newsweek.

Lire :
- Politico 27.04.20 Trump cuts U.S. research on bat-human virus transmission over China ties


La proposition de projet précise : "Nous utiliserons les données sur les séquences de la protéine S, la technologie des clones infectieux, les expériences d'infection in vitro et in vivo et l'analyse de la liaison des récepteurs pour tester l'hypothèse selon laquelle les seuils de divergence en pourcentage des séquences de la protéine S prédisent le potentiel de débordement."


En termes simples, le "potentiel de débordement" fait référence à la capacité d'un virus à passer des animaux aux humains, ce qui nécessite que le virus soit capable de se fixer aux récepteurs dans les cellules des humains. Le SRAS-CoV-2, par exemple, est capable de se fixer au récepteur ACE2 dans les poumons et autres organes humains.

Selon Richard Ebright, expert en maladies infectieuses à l'université Rutgers, la description du projet fait référence à des expériences qui permettraient d'améliorer la capacité du coronavirus des chauves-souris à infecter des cellules humaines et des animaux de laboratoire en utilisant des techniques de génie génétique. Dans le sillage de la pandémie, c'est un détail qui mérite d'être souligné.


Ebright, comme de nombreux autres scientifiques, s'est opposé avec véhémence à la recherche de gain-de-fonction en raison du risque qu'elle présente de créer une pandémie par une libération accidentelle à partir d'un laboratoire.


Le Dr Fauci est réputé pour ses travaux sur la crise du VIH/sida dans les années 1990. Né à Brooklyn, il a été diplômé premier de sa promotion au Cornell University Medical College en 1966. À la tête du NIAID depuis 1984, il a été le conseiller de tous les présidents étatsuniens depuis Ronald Reagan.

Il y a dix ans, lors d'une controverse sur la recherche du gain-de-fonction sur les virus de la grippe aviaire, le Dr Fauci a joué un rôle important dans la promotion des travaux. Il a fait valoir que la recherche valait le risque qu'elle comportait car elle permettait aux scientifiques de faire des préparatifs, tels que l'étude d'éventuels médicaments antiviraux, qui pourraient être utiles en cas de pandémie.


Le travail en question est un type de recherche de gain-de-fonction qui consiste à prendre des virus sauvages et à les faire passer par des animaux vivants jusqu'à ce qu'ils mutent en une forme qui pourrait constituer une menace de pandémie. Les scientifiques s'en servaient pour prendre un virus qui se transmettait mal entre humains et en faire un virus hautement transmissible, ce qui est la marque d'un virus pandémique. Ce travail a été réalisé en infectant une série de furets, permettant au virus de muter jusqu'à ce qu'un furet qui n'avait pas été délibérément infecté contracte la maladie.

Ce travail comportait des risques qui inquiétaient même les chercheurs chevronnés. Plus de 200 scientifiques ont demandé l'arrêt des travaux. Le problème, disaient-ils, est qu'il augmente la probabilité qu'une pandémie se produise à cause d'un accident de laboratoire.


Le Dr Fauci a défendu les travaux. "[D]eterminer le talon d'Achille moléculaire de ces virus peut permettre aux scientifiques d'identifier de nouvelles cibles de médicaments antiviraux qui pourraient être utilisés pour prévenir l'infection chez les personnes à risque ou pour mieux traiter celles qui sont infectées ", ont écrit Fauci et deux co-auteurs dans le Washington Post le 30 décembre 2011. "Des décennies d'expérience nous montrent que la diffusion des informations obtenues par la recherche biomédicale aux scientifiques et aux responsables de la santé légitimes constitue une base essentielle pour générer des contre-mesures appropriées et, en fin de compte, protéger la santé publique".
 

Lire : - Washington Post 30.12.2011 A flu virus risk worth taking

 


Cependant, en 2014, sous la pression de l'administration Obama, le National of Institutes of Health a instauré un moratoire sur les travaux, suspendant 21 études.

Toutefois, trois ans plus tard, en décembre 2017, le NIH a mis fin au moratoire et la deuxième phase du projet NIAID, qui comprenait la recherche sur les gains-de-fonctionnalité, a commencé. Le NIH a établi un cadre pour déterminer comment la recherche allait se dérouler : les scientifiques doivent obtenir l'approbation d'un groupe d'experts, qui décidera si les risques sont justifiés.

Les examens ont effectivement été effectués - mais en secret, ce qui a valu au NIH des critiques. Début 2019, après qu'un journaliste du magazine Science a découvert que le NIH avait approuvé deux projets de recherche sur la grippe utilisant des méthodes de gain-de-fonctionnalité, les scientifiques qui s'opposent à ce genre de recherche ont critiqué le NIH dans un éditorial du Washington Post.

Lire :
- The Washington Post 27.02.20 The U.S. is funding dangerous experiments it doesn’t want you to know about

 

"Nous avons de sérieux doutes quant à l'opportunité de mener ces expériences", ont écrit Tom Inglesby de l'université Johns Hopkins et Marc Lipsitch de Harvard. "Avec des délibérations tenues à huis clos, aucun d'entre nous n'aura l'occasion de comprendre comment le gouvernement est arrivé à ces décisions ou de juger de la rigueur et de l'intégrité de ce processus".

Traduction SLT

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