Qui a déclenché la fausse alerte ?
Article originel : Wer löste den Fehlalarm aus?
Die Weltwoche
Note de SLT : les noms des protagonistes ont été anonymisés.
Un médecin de Wettingen, qui a été arrêté le samedi de Pâques pour ses commentaires sur le "Corona-Hoax", est à nouveau libre. Les soupçons se sont évanouis dans l'air. L'heure du silence s'impose.
Après six jours, le cauchemar est terminé. Vendredi dernier, un cardiologue de Wettingen a été libéré de l'hôpital psychiatrique de Königsfelden sur ordre du tribunal administratif d'Argovie, car il n'y avait aucun signe de danger pour lui-même ou pour autrui. Comme Die Weltwoche l'a déjà indiqué dans le numéro 16/20 ("Showdown in the doctor's practice"), on n'a jamais su en quoi consistait ce danger. Lors du seul interrogatoire mené jusqu'à présent, la police cantonale argovienne a confronté le médecin à une série de tweets, qui tournaient tous autour du Covid-19. Du point de vue du médecin, il s'agit d'une simple grippe qui a été transformée en pandémie pour des raisons politiques. Ses commentaires semblent parfois obsessionnels, les théories aventureuses - mais nulle part on ne sait clairement qui il aurait pu menacer.
La tempête de l'unité spéciale "Argus"
Selon les dossiers dont dispose Weltwoche, le chef cantonal a informé le commandant de police le 11 avril 2020 à 18h42 que le médecin répandait des "théories de conspiration" via les médias sociaux, "portait une arme de l'armée à son domicile et écrivait également qu'il devait accomplir le travail de toute une vie pendant Pâques". La police avait classé "l'affaire comme une menace pour les membres en exercice des conseils gouvernementaux et éventuellement d'autres personnes". Alors que les conseillers du gouvernement étaient placés sous protection policière, l'unité spéciale Argus, lourdement armée, a pris d'assaut le cabinet médical à Wettingen à 22h28. Bien que le médecin n'ait offert aucune résistance, il a été jeté à terre et ligoté comme un criminel. Par la suite, une perquisition a été effectuée dans son cabinet en présence d'un membre des autorités, un officier municipal de Wettingen. Chez lui, on a trouvé plus tard une arme en bon état, qui y était entreposée sans avoir été touchée depuis vingt ans, mais sans munitions. En tout état de cause, le ministère public n'a même pas déposé de demande d'arrestation. Une médecin de garde de la prison régionale de Lenzburg a ordonné son admission dans le service psychiatrique pour "mise en danger extérieure en raison de l'état d'urgence" et "délires". La façon dont elle est arrivée à ce diagnostic n'est pas claire d'après l'ordonnance, qui ne consiste qu'en quelques notes manuscrites rudimentaires.
Les conclusions n'ont pas été permanentes, la mesure coercitive ayant été levée au bout de quelques jours... Son avocat a critiqué le fait que la police avait manifestement "essayé" de mettre le médecin derrière les barreaux par le biais de la psychiatrie, mais la manière dont la police a eu l'idée qu'il pouvait provoquer un massacre reste un mystère. Le chef du gouvernement cantonal n'a pas répondu aux questions de Weltwoche il y a une semaine. Dans une interview accordée à l'Aargauer Zeitung, il a réfuté avec véhémence à l'idée qu'il avait lui-même soulevé ce soupçon : Il s'était contenté de renvoyer à la police une personne qui l'avait alerté.
Dans un entretien avec Weltwoche, le chef cantonal précise :
"Eh bien, que la personne qu'il connaissait ne voulait pas que son nom soit rendu public. Il ne s'agissait "ni d'un fonctionnaire ni d'une personne de la vie publique".
Cependant, il n'avait pas lui-même évalué cette alerte, "cette évaluation a été faite par d'autres". La constellation de personnes est explosive, car le chef cantonal et le fonctionnaire municipal de Wettingen, connaissent bien le médecin. Ils ont tous deux présidé l'organe régional de gestion de la lutte contre les catastrophes, dont le médecin est également un médecin de premier plan. Des liens étroits avec la famille du médecin, qui est souvent comparé aux Kennedy de la vallée de la Limmat en Argovie, sont alors établis par le biais du parti du PDC. Le frère du médecin, mari de la conseillère nationale, est considéré comme l'une des éminences grises du parti.
Parce qu'il avait été infecté par le coronavirus, le chef cantonal a été mis en quarantaine à la fin du mois de mars. Le médecin a tenté à plusieurs reprises de lui rendre visite sans succès. À cette époque, il a également rendu visite au fonctionnaire municipal au centre communautaire de Wettingen. Il a essayé en vain de le convaincre d'aller visiter le chef cantonal ensemble, mais celui-ci a refusé. Le fonctionnaire municipal n'a pas voulu faire de commentaires à ce sujet. Le médecin a également abordé le sujet avec son frère.
Les illusions de l'informateur
En bref : Dans la clique badoise du PDC, le médecin était plus que connu, même s'il n'était pas lui-même membre du parti. Il aurait été compréhensible que l'on jette un coup d'œil dans son cabinet ou que l'on envoie la police locale si l'on avait l'impression que le médecin devenait fou devant son ordinateur. Cependant, il n'y a pas la moindre preuve dans les dossiers de "menaces contre des proches et les autorités" et d'un armement que l'on soupçonnait selon l'annonce officielle des médias. Jusqu'à preuve du contraire, on peut donc supposer qu'il s'agit d'une fausse alerte, et il existe deux variantes : Soit l'informateur anonyme était devenu la proie de ses propres illusions, soit il a semé de fausses allégations pour faire taire un critique agaçant. Ce serait grave. Mais en Argovie, ils veulent balayer le flop sous le tapis. Les autorités se cachent derrière le secret professionnel, le PDC local est complètement silencieux et le ragoût de médias argoviens fait preuve d'une retenue discrète.
Correction
Dans l'article "Showdown in the medical practice", on a eu l'impression que le chef cantonal avait personnellement ordonné l'arrestation du médecin. Cette impression est fausse et n'a pas été voulue par l'auteur".
Traduction SLT
Lire aussi :
- Le cas du médecin coronasceptique arrêté en psychiatrie soulève un certain nombre de questions (Medinside)
- [MAJ] Un premier médecin critique envers le coronavirus arrêté et envoyé en hôpital psychiatrique ! (Unser Mitteleuropa)
- Qui a déclenché la fausse alerte ayant mené à l'arrestation puis à l'internement en psychiatrie d'un médecin suisse coronasceptique ? (Die Weltwoche)
Contact : samlatouch@protonmail.com
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