Les Fédéraux se défendent alors que les théories conspirationnistes sur la mort d'Esptein affluent (AP)

Les Fédéraux se défendent alors que les théories conspirationnistes sur la mort d'Epstein affluent.
Article originel : Feds fight back as Epstein death conspiracy theories swirl
Par Michael R. Sisak
Associated Press

NEW YORK (AP) - A un autre moment de l'histoire, l'inculpation de deux gardiens de prison chargés de surveiller Jeffrey Epstein la nuit où il s'est suicidé pourrait avoir servi de réfutation catégorique aux soupçons selon lesquels le riche délinquant sexuel a été assassiné.

Les théories du complot ont continué à prospérer, même après que les procureurs aient pris la peine de souligner l'abondance de preuves à l'appui de la décision d'un médecin légiste selon laquelle Epstein s'était pendu.

La vidéosurveillance a confirmé, ont-ils dit dans un communiqué de presse et un acte d'accusation, que personne n'était entré dans la zone où Epstein était enfermé dans sa cellule.

La porte verrouillée de l'unité, disaient-ils, ne pouvait être ouverte à distance que par un agent du centre de contrôle de la prison, et il y avait une deuxième porte verrouillée dont seuls les agents de correction affectés à l'unité de logement à haute sécurité avaient la clé. Epstein n'avait pas de colocataire, disaient-ils, et était mort seul.

Peu importe. Les médias sociaux ont bourdonné de mèmes "Epstein ne s'est pas suicidé", alimentés par les associations passées du financier avec le prince Andrew de Grande-Bretagne et les présidents étatsuniens Bill Clinton et Donald Trump.

"Les gens ne croient pas à l'histoire du suicide", a dit un tweet.

"Epstein est vivant sur une plage quelque part au Moyen-Orient", a dit un autre.

Les démocrates et les républicains - et même la famille d'Epstein et ses victimes présumées - étaient unis dans le scepticisme qu'Epstein aurait pu s'enlever la vie un mois après son arrestation pour trafic sexuel.

Lors d'une conférence de presse jeudi, l'avocate Gloria Allred, qui représente plusieurs femmes qui disent avoir été abusées sexuellement par Epstein, a déclaré qu'il restait un certain nombre de "circonstances suspectes entourant sa mort". Le Dr Michael Baden, le médecin légiste engagé par la famille d'Epstein pour évaluer son autopsie, demeure également incrédule, disant qu'il voulait avoir des informations sur les gardes avant de décider si c'était un suicide ou un homicide.

Eric Oliver, professeur à l'Université de Chicago qui étudie les théories du complot, a déclaré qu'aucune quantité de preuves présentées par les autorités gouvernementales n'est susceptible de faire changer d'avis certaines personnes.

"Lorsqu'il existe déjà ce genre de méfiance profonde à l'égard du système politique, des institutions politiques, des médias, toute chaîne officielle qui cherche à renverser cette croyance est susceptible d'être considérée avec suspicion ", a-t-il déclaré.

Oliver a dit qu'une enquête qu'il a menée il y a deux semaines a révélé que 30 % des répondants croyaient que la mort d'Epstein était un homicide. La plupart des théories de conspiration gagnent du terrain avec moins de 20% des répondants, a-t-il déclaré. La théorie de Trump, selon laquelle le président Barack Obama n'est pas né aux États-Unis, a culminé à environ 24 %.

Les théories de conspiration d'Epstein couvrent également tout le spectre idéologique, a dit Oliver, en partie parce qu'elles expriment les préoccupations de certains Etatsuniens au sujet des concentrations de richesse et de pouvoir : le sentiment que les riches ont accumulé trop de pouvoir politique.

"L'idée que, d'une manière ou d'une autre, ils ont pu se faufiler dans sa cellule de prison et l'assassiner témoigne à la fois de ce pouvoir - qu'ils sont en quelque sorte au-dessus de la loi - et du caractère néfaste de leurs intentions, qu'ils seraient prêts à tuer un type qui pourrait potentiellement exposer les riches," a déclaré Oliver.

Les deux agents de correction du Metropolitan Correctional Center inculpés en lien avec le décès d'Epstein, le 10 août, sont accusés du crime relativement banal de falsification des registres de la prison.

Les gardes Tova Noel et Michael Thomas devaient surveiller Epstein toutes les demi-heures. Mais les procureurs ont dit qu'ils se sont soustraits à cette obligation et qu'ils dormaient ou naviguaient plutôt sur Internet à la recherche de bonnes affaires sur les meubles et les motos, et Epstein s'est "suicidé du jour au lendemain sans être vu". Les gardes ont plaidé non coupable et sont libres sous caution.

Le procureur général William Barr a déclaré cette semaine à l'Associated Press qu'il avait initialement ses propres soupçons au sujet de la mort d'Epstein, mais qu'il était arrivé à la conclusion que les échecs du personnel de la prison avaient permis à Epstein de se suicider.

"Je peux comprendre les gens qui immédiatement, dont l'esprit s'est tourné vers le pire des scénarios parce qu'il s'agissait d'une tempête parfaite d'erreurs", a déclaré Barr.

L'expression "Epstein ne s'est pas suicidé" a pris son propre chemin - parfois plus comme un slogan de la culture pop que comme une croyance réelle.

Elle est apparue sur un écran à l'aéroport de San Diego, sur les canettes de bière d'une brasserie californienne et comme le nom d'une nouvelle bière du Michigan.

Ce mois-ci, un ancien membre des Navy SEAL apparaissant sur Fox News a déclaré, lors d'une interview sans rapport, que " Epstein ne s'était pas suicidé ".

La semaine dernière, un homme a tenté de s'inscrire pour une place sur le bulletin de vote primaire du New Hampshire en tant que Rod "Epstein ne s'est pas suicidé" Webber.

Lundi, la veille de l'inculpation des policiers, une femme qui dit qu'Epstein l'a agressée sexuellement alors qu'elle avait 15 ans portait un bracelet à une conférence de presse qui l'indiquait : "Epstein ne s'est pas suicidé."

Même des membres du Congrès ont participé à l'acte.

Paul Gosar, Républicain des États-Unis, R-Ariz, a écrit la phrase avec la première lettre de chaque lettre d'une série de 23 tweets la semaine dernière. Lors d'une audience de surveillance de la prison mardi, le sénateur étatsunien John Kennedy a déclaré que les cloisons sèches, les décorations de Noël et Epstein étaient " trois choses qui ne se pendent pas d'elles-mêmes ".

"C'est ce que pense le peuple étatsunien, et il mérite des réponses", a déclaré le républicain de Louisiane.

Kathleen Hawk Sawyer, la nouvelle directrice du Bureau fédéral des prisons, a déclaré lors de cette audition que la mort d'Epstein était "un affront à tout le Département des prisons". Mais dans un échange avec la sénatrice républicaine de Caroline du Sud Lindsey Graham, elle a réitéré que c'était un suicide.

"Avez-vous des preuves pour suggérer le contraire ?" demanda Graham.

"Non", a dit Hawk Sawyer.

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Michael Balsamo, journaliste de l'Associated Press, a contribué à ce rapport depuis Kalispell, au Montana.

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Traduction SLT

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